Du 14 au 20 octobre 2013

 

Compte-rendu par notre correspondante à Lyon :
Cécile Paturel

Mercredi 16 octobre

Che strano chiamarsi Federico : Scola racconta Fellini, Scola raconte Fellini
au Festival Lumière 2013

Après la Mostra de Venise en septembre dernier, Ettore Scola est venu à Lyon présenter son nouveau film, le documentaire Che strano chiamarsi Federico : Scola racconta Fellini consacré au maître italien mort il y a 20 ans en novembre 1993.

   

Ce film-hommage d'un réalisateur italien à un autre prend la forme ouverte d'une balade au gré des souvenirs qu'Ettore Scola conserve de son amitié avec Federico Fellini. De quelques années son cadet, Scola rencontre Fellini à la rédaction du Marc'Aurélio, hebdo satirique dans lequel ils débarquent chacun à leur tour en jeunes provinciaux avec leurs dessins humoristiques sous le bras. Leur carrière prendra la même direction, celle des studios de Cineccita dans lesquels Scola revient ici pour tourner l'essentiel de son documentaire, adoptant la fausseté revendiqué des films de Fellini. Un narrateur - mélange du Biscein d'Amarcord et du Freddie Jones de E la nave va – organise en regard caméra les glissements entre les époques. Mais aussi entre les documents d'archives et les reconstitutions en studio comme lorsqu'une ouverture de porte par le personnage du jeune Fellini raccorde sur une photo d'époque des journalistes de la rédaction au grand complet. Toiles peintes, transparences... Scola remet aussi en scène leurs errances nocturnes dans les rues de Rome : Fellini jouant les taxis pour les noctambules, artistes, prostituées, ravi surtout de s'abreuver de leurs histoires et de leurs vies singulières.

Mais même si le documentaire refuse la mélancolie au nom du rire et de la fameuse « allegria » à toute épreuve de Fellini, il est difficile de ne pas penser à la réalité du cinéma italien lors de la fin choisie par Scola. Il nous montre les fameux studios 5 de Cinecittà le jour de l'accueil de la dépouille de Fellini qui y avait tourné la majorité de son oeuvre. Cette image des studios romains en funérarium pour l'un de ses plus vifs représentant, au moment où la fréquentation des salles chute en Italie (30% en un an), où l'avenir le plus probable de Cinecitta serait celui d'un parc d'attraction, donne à ce documenaire-hommage une portée plus politique qu'il n'y paraît.



UN FESTIVAL DE CINEMA POUR TOUS

Festival Lumière 2013, du 14 au 20 octobre à Lyon : des films de patrimoine flambants neufs. Initié par une cinémathèque, l'Institut Lumière de Lyon, le jeune festival Lumière (5 ans au compteur) se voue naturellement à montrer des films déjà sortis en salle mais dans de belles copies fraîchement restaurés.

Autre trait de caractère : faire présenter chaque séance par un autre réalisateur que celui du film projeté. L'idée est censée (les films étant de patrimoine, c'est plus sûr) mais porte aussi l'esprit de filiation de la cinéphilie.





Prix Lumière : Quentin Tarantino

 

C’est le cinéaste Quentin Tarantino qui recevra le 5e Prix Lumière lors du festival Lumière, qui se déroulera à Lyon et dans le Grand Lyon du lundi 14 au dimanche 20 octobre 2013. Il succèdera à Clint Eastwood, Milos Forman, Gérard Depardieu et Ken Loach.

Décerné par Bertrand Tavernier, Thierry Frémaux et l’équipe de l’Institut Lumière, le Prix Lumière est attribué à Quentin Tarantino pour ses films, pour sa cinéphilie irradiante, pour les hommages rendus à l’intérieur même de ses films à toute la mythologie du septième art (cinéastes, actrices, acteurs, musiciens, etc.), et la façon dont il dit tout le temps : « VIVE LE CINÉMA ! ».

 

Programme du festival

 

Ouverture

Un singe en hiver d’Henri Verneuil (1962, 1h43)


Quentin Tarantino : Prix Lumière 2013

Reservoir Dogs (1992), Pulp Fiction (1994), Jackie Brown (1997), Kill Bill Volume 1 (2003), Kill Bill Volume 2 (2004), Boulevard de la mort (2007), Inglourious Basterds (2009), Django Unchained (2012).

Ingmar Bergman, une vie de cinéma

Musique dans les ténèbres (1948), La prison (1949), Jeux d’été (1951), Monika (1953), Sourires d’une nuit d’été (1955), Le septième sceau (1957), Les Fraises sauvages (1957), La Source (1960), Les Communiants (1963), Persona (1966), Scènes de la vie conjugale (1973), Sonate d’automne (1978), Fanny et Alexandre (1982) et, en avant-première : Trespassing Bergman de Jane Magnusson et Hynek Pallas (2013).

Hal Ashby, l’oublié des années 70

Le Propriétaire (1970), Harold et Maude (1971), La Dernière corvée (1973), Shampoo (1975), En route pour la gloire (1976), Le Retour (1978), Bienvenue Mister Chance (1979), Cœurs d’occasion (1981), 8 Millions de façons de mourir (1986).

Henri Verneuil, noir et blanc (années 1950-1960)

La Table-aux-Crevés (1951), Le Fruit défendu (1952), Les Amants du Tage (1954), Des gens sans importance (1955), Le Président (1960), Un singe en hiver (1962), Mélodie en sous-sol (1962), Cent mille dollars au soleil (1963)

Splendeurs des restaurations 2013

Rome, ville ouverte (Roberto Rossellini, 1945), Une si jolie petite plage (Yves Allégret, 1949), Une femme douce (Robert Bresson, 1969), Pain et chocolat (Franco Brusati, 1974), Parade (Jacques Tati, 1973), Providence (Alain Resnais, 1977), Cutter’s Way (Ivan Passer, 1981), Furyo (Nagisa Oshima, 1983), L’Ami retrouvé (Jerry Schatzberg, 1988)

A personal journey through cinema by Quentin Tarantino

True Romance (Tony Scott, 1993), Le Spécialiste (Sergio Corbucci, 1969), Le Justicier du Minnesota (Sergio Corbucci, 1964), Jeunesse droguée (Jack Arnold, 1958), Hitler Dead or Alive (Nick Grinde, 1942), Le Voyou (Claude Lelouch, 1970), Échec à l’organisation (John Flynn, 1973), Légitime violence (John Flynn, 1977), Le Déserteur (Léonide Moguy, 1939).

Art of Noir

Le Démon des armes (Joseph H. Lewis, 1950), Fureur sur la ville (Cy Endfield, 1950), L’Emprise (Jack Bernhard, 1948), Crashout (Lewis R. Foster, 1955), High Tide (John Reinhardt, 1947), Chicago Calling (John Reinhardt, 1952)

Raretés de l’histoire du cinéma

Le Bonheur (Marcel L’Herbier, 1935), Goha (Jacques Baratier, 1957), Les Derniers (Vito Pandolfi et David Maria Turoldo, 1963), Chronique morave (Vojtech Jasny, 1968), Manille (Lino Brocka, 1975)

Hommages en leur présence

Jean-Paul Belmondo : Un singe en hiver (Henri Verneuil ,1962), Le Doulos (Jean-Pierre Melville, 1962), Cent mille dollars au soleil (Henri Verneuil, 1963), Les Tribulations d’un Chinois en Chine (Philippe de Broca, 1965), Pierrot le fou (Jean-Luc Godard, 1965), Itinéraire d'un enfant gâté (Claude Lelouch, 1988).

Pierre Richard : Les Malheurs d’Alfred (Pierre Richard, 1972), Le Grand blond avec une chaussure noire (Yves Robert, 1972), La Chèvre (Francis Veber, 1981), Parlez-moi du Che (Pierre Richard, 1987).

Françoise Fabian : Ma nuit chez Maud (Eric Rohmer, 1969), Le spécialiste (Sergio Corbucci, 1969).

James B. Harris : Some Call it Loving (1973), Cop (1988), Lolita (Stanley Kubrick, 1962)

Grover Crisp : Nos plus belles années (Sydney Pollack, 1973), La Dernière corvée (Hal Ashby, 1h44), Shampoo (Hal Ashby, 1h49)

Musique et cinéma

Jean-Michel Jarre parle de Maurice Jarre

Grandes projections

Les dix commandements (Cecil B. DeMille, 1956), Exodus (Otto Preminger, 1960), Scarface (Brian De Palma, 1983), Le Dernier empereur 3D (Bernardo Bertolucci, 1987), À l’Est d’Eden (Elia Kazan, 1955), Voyage au bout de l’enfer (Michael Cimino, 1978)

Hommages

Souvenir de Christine Pascal : Le Petit Prince a dit (Christine Pascal, 1992), Des enfants gâtés (Bertrand Tavernier, 1977), Journal d’un montage "Adultère (mode d’emploi)" (Annette Dutertre, 2012).

Hommage à Bernadette Lafont : La fiancée du pirate (Nelly Kaplan, 1969)

Daniel Toscan du Plantier, un héritage : Des enfants gâtés (Bertrand Tavernier, 1977), Et vogue le navire (Federico Fellini, 1983).

Avant-premières

Che strano chiamarsi Federico! (Ettore Scola, 2013), Séduits et abandonnés (James Toback, 2013), Belle et Sébastien (Nicolas Vanier, 2013), Le vent se lève… il faut tenter de vivre (Hayao Miyazaki, 2013), Trespassing Bergman (Jane Magnusson et Hynek Pallas, 2013).

Nuit HTG : la folie des Monty Python

La Première folie des Monty Python (1971), Monty Python : Sacré Graal ! (1975), La Vie de Brian (1979), Monty Python, le sens de la vie (1983).

Séances spéciales

Une histoire permanente des réalisatrices au cinéma : Germaine Dulac : Ame d’artiste (Germaine Dulac, 1925).

Les débuts de Charlot : L’émigrant, Charlot fait une cure, Charlot brocanteur, Charlot s’évade.

Invitation à Dominique Sanda : Une femme douce (Robert Bresson, 1969), Une chambre en ville (Jacques Demy, 1982).

Tim Roth présente : The War Zone (Tim Roth, 1999)

Du muet au parlant

Le muet dans le parlant, le parlant dans le muet : 1927-1931
Le Chanteur de jazz (Alan Crosland, 1927), Dans la nuit (Charles Vanel, 1929), Blackmail (Alfred Hitchcock 1929 version muette, version parlante), Solitude (Paul Fejos, 1928), Du samedi au dimanche (Gustav Machatý, 1931).

Sublimes moments du muet

Dans la nuit (Charles Vanel, 1929), Blackmail (Alfred Hitchcock, 1929), Solitude (Paul Fejos, 1928), Les Nouveaux messieurs (Jacques Feyder, 1928), L’émigrant, Charlot fait une cure, Charlot brocanteur, Charlot s’évade, Ame d’artiste (Germaine Dulac, 1925)

Vive les cinémathèques ! La Cinémathèque française : Les Nouveaux messieurs (Jacques Feyder, 1928), Les Amours de minuit (Marc Allégret et Augusto Genina, 1930), Mise à sac (Alain Cavalier, 1967).

25 ans du studio Ghibli

Le Vent se lève… il faut tenter de vivre (Hayao Miyazaki, 2013), Mon voisin Totoro (Hayao Miyazaki, 1988), Le tombeau des lucioles (Isao Takahata, 1988), Princesse Mononoké (Hayao Miyazaki, 1997)

Mon festival à moi

Belle et Sébastien (Nicolas Vanier, 2013), L’émigrant, Charlot fait une cure, Charlot brocanteur, Charlot s’évade.

Les films sur les films : documentaires sur le cinéma

Eternelle Jean Seberg (Anne Andreu, 2013), René Clément, témoin et poète (Alain Ferrari, 2013), Je vous salue… Marielle (Emmanuel Barnault, 2013), La Naissance de Charlot (Serge Bromberg et Eric Lange, 2013), Michael Haneke profession : réalisateur (Yves Montmayeur, 2013), Natan (David Cairns et Paul Duane, 2013).

 

 

Retour à l'accueil