Une si jolie petite plage

1949

Avec : Gérard Philipe (Pierre), Madeleine Robinson (Marthe), Jean Servais (Fred), André Valmy (Georges), Paul Villé (M. Curlier), Christian Ferry (Le pupille), Yves Martel , Gabrielle Fontan (La vieille), Gabriel Gobin (Arthur), Mona Dol (Mme Curlier). 1h31.

Pierre arrive un soir de pluie dans un village du Nord de la France au bord de la mer. Il descend dans l'unique hôtel ouvert, tenu par Mme Mayeu. Cette grasse et mielleuse patronne est la nièce de l'ancien propriétaire, paralysé et privé de l'usage de la parole, qui a semblé reconnaître le jeune homme.

Mme Mayeu houspille un garçon de l'assistance publique que Mme Curlier, femme d'un riche industriel plie à ses caprices lors de ses séjours de fins de semaines. En lui, Pierre Monet retrouve son drame personnel : comme lui il fut employé dans cet hôtel à de lourdes besognes alors qu'il sortait de l'assistance... Il recevait lui aussi les avances d'une femme insatisfaite, une chanteuse avec laquelle il est parti un jour. Et qu'il a assassinée.

Traqué par la police il est revenu sur les lieux de son adolescence... où il ne trouve pas la paix : la morte est sans cesse évoquée par un vieux disque, ou par Fred, un ami soupçonneux. Seule, alors que Pierre sombre dans le désespoir, Marthe, une servante samaritaine, essaye de le sauver. Mais Pierre met fin à ses jours.

Alors que L'Italie s'engage dans le néoréalisme, la France ne connait pas de renouveau de son cinéma avec la libération. Il faudra attendre 1959 pour la nouvelle vague.

La perpétuation de la noirceur du réalisme poétique de l'avant-guerre atteint ici un haut degré de vacuité.