Histoires du cinéma
Voir : Films et cinéastes américains
Du kinétographe aux films longs d'une bobine (1891-1914)
L’attaque du Grand Rapide (E. S. Porter, 1903)
Pour gagner sa vie (Chaplin, 1914)

En 1888, Thomas Edison, a conçoit le kinétographe et le kinétoscope, machines permettant respectivement d'enregistrer et de visionner individuellement des films très courts appelés "vues". C'est Laurie Dickson qui est chargé de concrétiser le projet. Le salut de Dickson (1891) n'est peut-être pas le premier film de l'histoire du cinéma mais c'est le premier qui a été vu lors d'une présentation publique. Certes cette présentation fut gratuite, certes le film ne dure que trois secondes, certes le film n'a pas été projeté sur grand écran. Il n'en demeure pas moins qu'il est réalisé quatre ans avant La sortie des usines Lumière.

En avril 1895, Dickson quitte définitivement son emploi chez Edison pour faire partie de l'entreprise des Latham. Cest Alfred Clark qui le remplace à la tête de la direction cinéma d'Edison. Il réalise cette année là L'éxécution de Marie, reine d'Ecosse.

Dès 1905, il y eut suffisamment de films longs de plusieurs minutes pour organiser des projections permanentes dans des Nickel Odeons, petites salles de projection dont le prix d’entrée n’excédait pas un nickel, c’est-à-dire 5 cents. En 1908 la Motion Picture Patents Corporation (MPPC) tenta de réglmenter le marché mais fut dissoute en 1917 au nom de la loi antitrust. Les indépendants qui s’y étaient opposés avaient créé de nouveaux studios dans les environs de Los Angeles et développé le «star-system».

En 1907, la société Selig de Chicago avait déplacé une partie de sa production près de Los Angeles. Peu à peu, la plupart des autres producteurs s’installèrent à Hollywood et dans ses environs (Universal, Fox, Warner, les futurs fondateurs de Paramount, Thomas Ince, Mack Sennett, etc.) pour profiter de l’ensoleillement des lieux, de la diversité des décors naturels et des avantages économiques locaux.

Les westerns, tournés en Californie dès 1898, connurent une grande vogue dans les années 1910. Griffith, Ford, Borzage en réalisèrent de nombreux dès leurs premières bobines. En pleine expansion, la société Biograph engagea l’acteur et auteur dramatique David W. Griffith. Griffith fut sans doute le premier réalisateur à s’intéresser aux techniques narratives.

Le cinéma muet (1915-1927)
Naissance d'une nation (D. W. Griffith, 1915)
L'aurore (Murnau, 1927)

Avant la Première Guerre mondiale, les Européens se lancèrent dans le tournage de films plus longs, consommant plus d’une seule bobine. Bien que le système de distribution américain fût défavorable aux films longs, les réalisateurs américains rejoignirent le mouvement. Ce genre de production ne débuta réellement qu’en 1913, avec des films tels que Traffic in Souls, qui traitait de la prostitution à New York, et fut magistralement illustrée par D. W. Griffith à partir de 1914-1915.

Le cinéma des studios des années 30 et 40 (1928-1948)
Citizen Kane (Orson Welles, 1941)

La transition complète et coûteuse vers la synchronisation du son des films ne s’acheve que vers 1930. S'ouvre alors l'époque classique - années trente et quarante - des studios. Celle-ci renvoie moins au business qu'à l'histoire de l'art et de la peinture, par exemple à ces ateliers vénitiens, florentins ou romains qui produisaient en série et sur commande de familles aristocratiques ou de confréries religieuses de tableaux qui n'en sont pas moins légitiment considérés aujourd'hui cmme des chefs-d'œuvre du Titien ou du Tintoret. Les studios hollywoodiens ne sont pas alors des abstractions, ni des conglomérats financiers que des entreprises effectivement chargées de la fabrication des films et qui sont principalement et "littéralement" situés à Hollywood.

 

Le cinéma des années 50 et 60 (1948-1966)
Tous en scène (Vincente Minnelli, 1952)
My fair lady (George Cukor, 1964)

La croisade anticommuniste du sénateur McCarthy se traduisit par une «chasse au sorcière» qui frappa le cinéma au même titre que les autres modes d’expression artistique. Interdits de tournage, des réalisateurs comme Joseph Losey ou Jules Dassin quittent le pays pour s’établir en Europe.

Dans un effort pour reconquérir un public de plus en plus attiré par la télévision, on inventa de nouveaux standards de films, tels le Cinérama, le CinémaScope, les films stéréoscopiques, le panoramique ; par ailleurs, on tourna de plus en plus en couleur et à l’étranger. Le procédé Technicolor fut peu à peu remplacé par le système Eastmancolor, puis par d’autres procédés fondés sur la technique Agfacolor à partir de 1951.

 

Le cinéma des années 70 (1967-1977)
The Big Shave (Martin Scorses, 1967)
Le lauréat (Mike Nichols, 1967)

En 1967, The Big Shave de Martin Scorsese, Le lauréat de Mike Nichols et Bonnie and Clyde d'Arthur Penn sonnent le glas d'un système exsangue et ouvrent la voie au Nouvel Hollywood.On peut scinder le nouvel Hollywood en deux périodes, le mouvement euphorique (1967-1971) et le moment de désenchantement (1972-1977), le moment de la dépense et le moment de l'épuisement.

 

Le cinéma des années 80 (1977-1994)
La porte du paradis (Michael Cimino, 1980)
Blue velvet (David Lynch, 1986)

Dans les années 70, les cinéastes intellectuels avaient transformé le cinéma américain par leur amour du cinéma européen. Un changement notable du goût du public américain s'est produit après la triste fin de la présidence Carter qui avait suscité tant d'espoirs mais s'était terminée par l'échec de la libération des otages de Téhéran. Le déclin du « vieux » Nouvel Hollywood marque la fin des analyses sceptiques et critiques de la société américaine. Les années 80 sont celles du retour à l'ordre incarnées par les années Reagan.

La fin des années 1970 est marquée par des productions anti-establishment à gros budget comme La Porte du Paradis, The Blues Brothers ou 1941 qui furent des échecs commerciaux retentissants. Les studios se réorientèrent d’une manière radicale vers les films formatés, beaucoup plus lucratifs. Les producteurs en profitèrent pour reprendre la main mise qu’ils avaient perdu au profit des réalisateurs du Nouvel Hollywood.

 

Le cinéma des années 90 et 2000 (1994-2011)
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Pulp fiction (Quentin Tarantino, 1994)
Titanic (James Cameron, 1997)

Les années 80 avaient été celles du retour à l'ordre, du mauvais goût et de la superficialité. Avec Pulp fiction en 1994, Quentin Tarantino amorce un virage vers le recyclage de la culture passée. Les films post 11 septembre 2001 ne feront qu'emplifier l'interrogation que l'Amérique se pose sur sa propre culture.

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