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(1594-1665)
Classique
Saint Denis couronné par un ange 1621 Rouen, Musée des B.-A.
Mort de la Vierge 1623

Sterrebeek, Saint-Pancrace

Vénus pleurant Adonis 1625 Caen, Musée des B.-A.
Vue de Grottaferrata avec Vénus 1626 Montpellier, Musée Fabre
Midas à la source du fleuve Pactole 1627 Ajaccio, Musée des B. A.
Midas se lavant à la source du Pactole 1627 New York, Metropolitan
Nymphe endormie surprise par des satyres 1627 Londres, National Gallery
Sainte Cécile 1628 Madrid, Musée du Prado,
Le massacre des innocents 1628 Chantilly, Musée Condé
Midas et Bacchus 1629 Munich
La traversée de la mer rouge 1634 Melbourne, N. G. of Victoria
L'adoration du veau d'or 1634 Londres, National Gallery
L'enlèvement des Sabines 1637 Paris, Louvre
Thésée retrouve l’épée de son père 1638 Chantilly, musée Condé
Paysage avec saint Paul ermite 1638 Madrid, Prado
Et in Arcadia Ego 1639 Paris, Louvre
Vénus montrant ses armes à Enée 1639 Rouen, Musée des B.-A.
Le miracle de saint François-Xavier 1641 Paris, Louvre
Eliezer et Rebecca 1648 Paris, Louvre
Paysage avec les funérailles de Phocion 1648 Cardiff
Paysage avec un serpent 1648 Londres, National Gallery
Le jugement de Salomon 1648 Paris, Louvre
Achille parmi les filles de Lycomède 1650 Boston,
Autoportrait 1650 Paris, Louvre
L'Assomption de la Vierge 1650 Paris, Louvre
La découverte de Moïse 1651 Londres, National Gallery
Paysage avec Orphée et Eurydice 1651 Paris, Louvre
Diogène jetant son écuelle 1653 Paris, Louvre
Achille parmi les filles de Lycomède 1656 Richmond (Virginie)
Paysage avec Diane et Orion 1666 New York, Metropolitan
Le Printemps ou Le Paradis terrestre 1664 Paris, Louvre
L'été ou Ruth et Booz 1664 Paris, Louvre
L'Automne 1664 Paris, Louvre
L'Hiver ou Le Déluge 1664 Paris, Louvre

I - Nicolas Poussin, peintre classique dans un siècle baroque.

La richesse de ses compositions et la beauté de ses expressions l’ont fait surnommer Le peintre des gens d'esprit. Nicolas Poussin s'attacha principalement aux beautés expressives, eignant par un trait vif et précis le langage de la pensée et du sentiment : aussi recherchait-il dans l'antique ce beau idéal ou intellectuel, en même temps que moral, qui lui faisait choisir les sujets historiques les plus propres aux développements nobles et expressifs de la composition et du style.

Dans ses excursions au sein de Rome, dans ses nombreuses promenades solitaires, il méditait partout, observait et notait sur ses tablettes tout ce qui frappait sa vue et son imagination, afin de donner à l'antique, son modèle, la diversité, la vie et le mouvement qui lui manquaient. Il s'instruisait des théories de la perspective dans Matteo Zaccolini, de l'architecture dans Vitruve et Palladio, de la peinture dans Alberti et Léonard de Vinci ; il apprenait l'anatomie non seulement dans Vésale, mais dans les dissections de Nicolas Larche ; le modèle vivant dans l'atelier du Dominiquin, l'élégance des formes dans celui d'André Secchi, enfin les plus beaux faits de poésie et d'histoire dans Homère et Plutarque et surtout dans la Bible.

Quand, en 1642, Poussin écrit : "Mon naturel me contraint à chercher et aimer les choses bien ordonnées, la confusion m'est contraire et ennemie", il semble qu'il donne son évangile à cette satisfaction de l'intelligence, de la raison, de l'ordre et du goût qu'exprimera, dans une communication étroite avec les anciens, l'art classique français. Poussin, dont la majeure partie de l'existence se déroula pourtant à Rome et avant 1670 incarne ainsi la renaissance classique française qui se developpera de cette date à 1715. C'est pourquoi, contrairement aux critiques d'art anglo-saxons qui le classent dans le grand ensemble baroque du XVIIe, nous le rangerons parmi les classiques.

II -Biographie

Nicolas Poussin quitte à 18 ans la demeure familiale suite à la désapprobation de ses parents quant à son choix d'une carrière de peintre. Il se rend à Paris sans ressources, trouve un protecteur dans un gentilhomme de Poitiers, entre dans l'atelier de Ferdinand Elle de Malines, puis de Georges Lallemant, de Lorraine, mais n'y reste pas longtemps ; ayant rencontré des dessins originaux de Raphaël et de Jules Romain, il les étudie sans ardeur : c'est là réellement sa première école.

Il parcourt à pied le Poitou, revient à Paris, tombe malade d'épuisement et de fatigue, avant d'aller se rétablir aux Andelys, puis de revenir dans la capitale avec le dessein de partir pour Rome, en vue de s'y perfectionner. Il tente vainement deux fois ce voyage : la première fois il parvient à Florence, mais est contraint de s'arrêter ; la seconde, à Lyon.

C'est à son retour de Florence, et logeant à Paris, qu'il fait la connaissance de Philippe de Champaigne, avec lequel il participe en particulier à la décoration du Palais du Luxembourg. Il effectue différents et brefs séjours dans les ateliers d'autres peintres ; il ne suit pas de cours académique et à ce titre il est considéré comme un artiste autodidacte. Il gagne sa vie avec quelques commandes.

Concourant en 1623 pour une suite de six tableaux racontant la vie de saint Ignace de Loyola commandés par les jésuites, il remporte le prix et attire ainsi l'attention du cavalier Marin, poète à la cour des Médicis qui lui procure des entrées auprès des riches familles romaines et l'occupe aux dessins tirés de son poème d'Adonis.

Il entreprend une troisième fois le voyage de Rome où il arrive en 1624 et étudie les antiques avec le sculpteur François Duquesnoy, auquel l'infortune l'avait attaché ; Poussin venge, par ses éloges publics et savants, Le Dominiquin de l'oubli où on le laissait, sans toutefois heurter son rival, le Guide, dont il se plaisait à louer les qualités.

Vers cette époque et probablement à l'instigation de quelques Italiens jaloux, Nicolas Poussin est attaqué par des soldats près de Monte-Cavallo et reçoit une blessure à la main, qui heureusement n'a pas de suites fâcheuses. Devenu malade, il n'a qu'à se louer des soins plus qu'hospitaliers de la part de la famille de Jacques Dughet, son compatriote, pâtissier de son état, chez lequel il recouvre la santé. Il épouse, en 1629, une des filles de son hôte, Anne-Marie. N'en ayant pas d'enfants il adopte un jeune frère de sa femme qui héritera de son nom et de son talent pour le paysage : Gaspard Dughet.

II est chargé de quelques travaux par le cardinal Francesco Barberini, neveu du pape Urbain VIII, et trouve un protecteur affectueux et constant dans le chevalier Pozzo, de Turin ; il reçoit des commandes pour Naples, l'Espagne et la France, est lié avec Jacques Stella, à Rome. Plusieurs invitations pour se rendre en France lui sont faites, et il ne les accepte que lorsque son ami le plus dévoué, Paul Fréart de Chantelou, vient le chercher en 1640. Les plus grands honneurs l'attendent dans sa patrie : Louis XIII et Richelieu lui demandent de superviser les travaux du Louvre ; il est nommé premier peintre du roi et directeur général des embellissements des maisons royales.

La jalousie de Vouet et les petites persécutions des amis de cet artiste font éprouver à Nicolas Poussin le besoin de revoir sa famille ; il demande un congé et repart pour Rome en 1642, avec Gaspard Dughet et Lemaire, en promettant de revenir. La mort de Richelieu et celle de Louis XIII lui font considérer ses engagements comme rompus : il ne revient plus en France, ne cessant pas toutefois de travailler pour elle, et donnant par ses conseils une nouvelle impulsion à son école, ce qui le fera considérer comme le rénovateur de la peinture sous Louis XIV. Nicolas Poussin meurt à Rome le 19 novembre 1665. Il y est enterré dans la basilique

Ressource internet : Karine Merdrignac, site Au XVIIème siècle