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1 - Maternité éternelle au Ciné-club, mercredi 9 mars

2 - Les films en salle

3 - A la télévision cette semaine

4 - sorties DVD

4 - Action !, le patrimoine normand au cinéma et La Collection Morozov

5 - Sergei Loznitsa, cinéaste ukrainien

 

1 - Maternité éternelle (Kinuyo Tanaka, 1955) au Ciné-club, le mercredi 9 mars.

Kinuyo Tanaka (1909-1977) est l'une des plus grandes actrices japonaises. Elle est apparue dans 215 films entre 1924, année de ses débuts, et 1976. Elle a tourné avec les pluq grands réalisateurs : Ozu, Narusee et surtout Mizoguchi- quinze films ensemble.En 1953, Kinuyo Tanaka décide de passer derrière la caméra, devenant ainsi la première femme cinéaste d’après-guerre. L’actrice dirigea avec succès six longs-métrages s'entourant des plus grands : Keisuke Kinoshita, Yasujirō Ozu ou Natto Wada au scénario, Yoshiko Kuga ou Machiko Kyō dans la distribution. Son cinéma est résolument un cinéma "au féminin", faisant la part belle aux actrices et aux grands sujets.

Lettre d'amour
La lune s'est levée
Maternité éternelle

Maternité éternelle est souvent considéré comme la première œuvre vraiment personnelle de sa réalisatrice, la star étant à l'origine du projet, ce qui n'était pas le cas des deux films précédents.

Le film s'inspire de la vie de Fumiko Nakajō, poétesse waka devenue une gloire du tanka (petits poèmes sans rimes, ancêtres du haïku qui font partie de l'aristocratie de la littérature). Avant sa disparition, Fumiko Nakajō vécue histoire d'amour passionnée avec le journaliste Akira Wakatsuki qu’il raconte dans son livre. "Lors de la première lecture de ce livre, j'ai eu un choc considérable. L’intuition féminine y est décrite sans fard, avec un dynamisme incroyable et dans une atmosphère très poétique. Je souhaiterais réaliser ce film en mettant toute ma vie, déclarera bientôt Kinuyo Tanaka.

A découvrir donc ce Mercredi 9 mars au Ciné-club. La portée, non seulement cinématographique mais aussi culturelle, des réalisations de Kinuyo Tanaka était encore peu reconnue au Japon et en Occident avant la rétrospective que lui a consacré le Festival Lumière de Lyon en octobre 2021 suivie, en février 2022, de sa distribution en salle par Carlotta-Films. Ses six films sont proposés au Café des images depuis le 16 février et jusqu'à la fin mars.

 

2 - Les films en salle

Piccolo corpo de Laura Samani . . Premier film et chef-d'œuvre d'une jeune cinéaste italienne dont il vaut mieux ne rien savoir avant de voir le film.

Vous ne désirez que moi de Claire Simon. . Mettre en scène le texte d’une confidence à une amie relève aussi bien du théâtre que du cinéma. La mise en scène de la parole et de son écoute  est toutefois rendue plus sensible lorsque la caméra s’empare par des plans longs de la fragilité d’un récit, exceptionnelle histoire d’amour de deux ans entre Yann Andréa et Marguerite Duras, où celui qui parle à toujours peur d’être englouti par la détermination de celle qu’il aime.

Nous d'Alice Diop . . Pas certain que de ce voyage, géographiquement cohérent sur la ligne B du RER, transcende les destins de chacun pour faire un "nous" . Ce "nous" du titre parait en quelque sorte artificiel, écartelé entre le rabatteur, content d'être au service des aristocrates, les travailleurs sociaux, les jeux d'été des jeunes de banlieue et, le plus intéressant, les souvenirs personnels de Alice Diop.

Introduction de Hong Sang-soo. . Comme souvent, le film est divisé en trois parties pour les faire jouer comme les mouvements d’une sonate. La figure de l'ellipse tient une grande place non seulement entre chacune de ces parties mais aussi plusieurs fois à l'intérieur de chacune d'elles. Importance des rimes visuelles, là aussi au sein de chaque partie et à la fin de chacune d’elles.

Petite Solange de Axelle Ropert. . Pour suivre son personnage de l'intérieur, Axelle Ropert n'utilise pas les moyens du réalisme par lesquels on embarque dans la tète du personnage, avec la camera à l'épaule fixée derrière elle quitte à faire apparaitre le monde instable ou flou (Rosetta, ou L'évènement). Axelle Ropert, à la cinéphilie revendiquée, place une affiche de L'incompris dans le cours d'Italien pour bien indiquer qu'elle procède autrement, avec les moyens du mélodrame : cadrages serrés sur les visages vus de face, musique ou poème déployés, objets signifiants (téléphone à la maitresse, rond de serviette de Romain retiré car absent, trottinettes roses, pull porté par Gina..). Autant de coups sourds qui sont portés à Solange qui finira par s'écrouler en dépit de son énergie joyeuse et aimante. La bougie des quatorze ans l'embarquera ensuite vers l'âge adulte, celle des compromis avec le temps.

Nightmare alley. . Guillermo del Toro, venu du Mexique pour déployer son art fantastique, cherche une forme de reconnaissance dans le genre hollywoodien par excellence : le film noir. Ainsi ancre-t-il la première partie dans la "Nightmare alley" de la foire avant de rejoindre le monde urbain dominé par la haute bourgeoisie. Même si le film ne convainc pas totalement, on ne lui souhaite pas pour autant de finir comme son héros.

Piccolo corpo
Lettre d'amour
La lune s'est levée
Vous ne désirez que moi
Nous
Introduction
Petite Solange
Nightmare alley

 

3 - A la télévision cette semaine :

     
de Robert Parrish, dimanche 27 février, 21h00, Arte
de Milos Forman, lundi 281 février, 13h35, Arte
de Robert Enrico, lundi 28 février, 20h55, Arte
de Lee Chang-dong, lundi 28 février, 22h45, Arte
de Joe et Anthony Russo, lundi 28 février, 23h50, TMC
de Anatole Litvak, jeudi 3 mars, 13h35, Arte
de Clint Eastwood, jeudi 3 mars, 23h25, Arte
de Claude Sautet, vendredi 4 mars, 21h00, F5
de Jim Jarmusch, vendredi 4 mars, 22h35, Arte
de Marcel Carné, vendredi 4 mars, 0h40, F3

 

4 - sorties DVD

DVD : L'étang du démon
L'étang du démon
Masahiro Shinoda (1979)
DVD : Jazz on a summer's day
Jazz on a summer's day
(Bert Stern, 1959)
DVD : Temps sans pitié
Temps sans pitié
(Joseph Losey, 1957)

 

5 - La Collection Morozov et Action !, le patrimoine normand au cinéma

La collection Morozov
Enfin le cinéma ! Arts, images et spectacles en France
Action ! Le patrimoine normand au cinema

 

5 - Sergei Loznitsa, cinéaste ukrainien

Parce que l'Ukraine s'impose et pour longtemps : revoir Sergei Loznitsa

"Poutine m’évoque toujours le personnage de Macbeth" déclare Sergei Loznitsa.
Propos recueillis à Cannes le 10 mai 2018 par Gauthier Jurgensen pour Allocine

Bonne semaine à tout le monde

Jean-Luc, le 27 février 2022