La princesse errante

1960

Genre : Mélodrame

(Ruten no ôhi). Avec : Machiko Kyō (Ryūkō-Hiro Saga), Eiji Funakoshi (Futetsu-Pujie), Sadako Sawamura (Kazuko Sugawara, la mère de Ryūkō), Shōzō Nanbu (Hidesato Sugawara, le marquis Saneto Saga, le père de Ryūkō), Chieko Higashiyama (Nao Sugawara, la grand-mère de Ryūkō), Ryōzō Yoshii (Kosuke Takahashi, l'oncle de Ryūkō), Michiko Takano (Eisei, la fille de Ryūkō et Futetsu à l'adolescence), Yangming Long (Fubun-Puyi, l'empereur du Mandchoukouo), Atsuko Kindachi (l'impératrice Wan Rong), Tatsuya Ishiguro (le général Furuya), Ken Mitsuda (le général Asabuki). 1h43.

Tokyo, 1937. Ryuko, jeune fille insouciante d'origine noble qui se rêve en artiste peintre et vit auprès de ses parents et de sa grand-mère dans une luxueuse demeure familiale. Alors que le Japon occupe la Mandchourie, elle apprend qu’elle a été choisie sur photo pour épouser Futetsu(Pujie), le jeune frère de l’empereur de Mandchourie, Fubun (Puyi). Le général Asabuki se fait l'ambassadeur de l'armée japonaise pour proposer ce mariage. La famille est dans un premier temps réticente. Mais la raison politique, le prestige et une première rencontre où Futetsu fait bonne impression finissent de convaincre la famille et le mariage est célébré le 3 avril 1937. Ryūkō quitte le Japon avec son époux, elle est présentée à l'empereur du Mandchourie et le couple s'installe à Hsinking, la nouvelle capitale.

En 1938, Ryūkō donne naissance à une fille, Eisen, et est heureuse de son mariage. Cette période de bonheur est brusquement interrompue lors de l'invasion soviétique de la Mandchourie en août 1945. Futetsu est fait prisonnier par les soviétiques tandis que Ryūkō et ses proches sont contraints de fuir vers le sud en direction de la Corée. Au bout de dix-sept mois ponctués de longues marches épuisantes, de privations et d'un séjour dans la prison de Yanji durant lequel l'impératrice meurt des suites de la malnutrition et du manque d'opium, Ryūkō et sa fille Eisen parviennent enfin à regagner le Japon.

Eisen grandit, entourée de sa mère et de ses grands-parents, et devient une jeune fille enjouée. Ryūkō a enfin des nouvelles de son mari, Futetsu, toujours emprisonné, et le couple est autorisé à s'échanger des lettres quand un nouveau malheur les frappe. Leur fille, Eisen, est retrouvée morte en décembre 1957 sur le mont Amagi, à la suite de ce qui semble être un suicide d'amour.

Quelques mois après la publication en août 1959 des mémoires de Hiro Saga, un projet de film est mis en place et un contrat est signé entre Hiro Saga, sa plus jeune fille Kosei, Kinuyo Tanaka, Machiko Kyō et Hideo Matsuyama, le directeur général de la Daiei. Dès le départ, le film est conçu comme un josei eiga (film pour les femmes). Ici, non seulement ce film parle de femmes et vise un public de femmes mais il est aussi conçu par des femmes, avec Kinuyo Tanaka à la réalisation et Natto Wada au scénario.

Le contexte politique des guerres entre le Japon, L'Union socvietique, la Chine et la Mandchourie s'efface au profit d'une peinture du bonheur conjugal. Futetsu ne peut revendiquer aucun pouvoir en tant que frère de l'empereur. L'armée mandchoue, aussi arrogante qu'elle se montrera lâche durant l'invasion socviétique se méfie de son mariage avec une japonaise. Il est cependant heureux en famille et la fidélité de Ryuko à son mari s'étend à celle de sa nouvelle patrie que l'empereur ne reconnaîtra que trop tard. Au nom de la fidélité à leur principe, le couple traversera les vicissitudes politique et les drames personnels (longue séparation, mort de leur fille)

De 1912 à 1931, la région est dominée par une faction armée mandchoue dite du Fengtian et se trouve sous domination économique japonaise. À la suite d'un conflit sino-soviétique (1929), elle est envahie par le Japon en 1931.

De 1912 à 1931, la région est dominée par une faction armée mandchoue dite du Fengtian et se trouve sous domination économique japonaise. À la suite d'un conflit sino-soviétique (1929), elle est envahie par le Japon en 1931.

En 1931,le Japon envahie la Mandchourie qui est donc formellement détachée de la Chine. Avec l'investissement japonais et ses riches ressources naturelles, elle devient une puissance industrielle. Le gouvernement d'occupation est directement financé par le régime Shôwa. Le 18 février 1932, le Japon déclare la zone indépendante de la république de Chine sous le nom de « Grand État mandchou (Mandchoukouo) de Chine ». Changchun, choisie comme capitale, est renommée Hsinking ou « nouvelle capitale ». En 1932, installé par les Japonais comme chef de l'Exécutif Aixinjueluo Puyi est le dernier empereur de la dynastie Qing. En 1934, Puyi, est nommé empereur du Mandchoukouo, pays renommé « Grand Empire mandchou ».

Toutefois, les exactions japonaises dans le pays, ainsi que l'influence de celle qui sera sa deuxième concubine, Tan Yuling, une Chinoise d'origine mandchoue, amène Puyi à s'affirmer devant ses « amis » japonais et à s'opposer à eux. Aussi, pour resserrer les liens entre l'empereur et ses alliés, un mariage est-il célébré en 1938 entre Pujie, l'un des frères de Puyi, et la princesse Hiro Saga, parente de l'empereur Hirohito. Au cas où Puyi viendrait à disparaître sans descendance, Pujie porterait le titre impérial. Mieux encore, un enfant mâle issu de ce mariage, donc de sang mêlé chinois et nippon, ferait un empereur idéal pour le Mandchoukouo. Pujie et Hiro Saga ont bien un enfant, mais c’est une fille.

Le 9 août 1945, après les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki, en conformité avec ses promesses faites aux Alliés lors de la conférence de Yalta, l'Union soviétique envahit le pays. l'Armée rouge écrase celle du Mandchoukouoainsi que les troupes japonaises de l'armée du Guandong lors de l'évacuation du Mandchoukouo. Puyi et son Premier ministre Zhang Jinghui sont arrêtés par les Soviétiques et emmenés en Union soviétique.