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L'urbanisme concerne ici principalement la grande ville. La ville magnifiée : New York par Woody Allen, le golden gate de San Francisco par Hitchcock ou Los Angeles par David Lynch. Quelques pages spéciales sont aussi consacrées à Berlin, Caen et Venise.


Le personnage d'Howard Roark dans Le rebelle (King Vidor, 1949) est inspiré par l'œuvre de Frank Lloyd Wright même si la romancière et auteure du scénario, Ayn Rand, se défend de toute ressemblance avec la vie privée du célèbre architecte. Le seul parallèle qu'on puisse discerner entre eux n'est qu'architectural, de par leur position dans l'architecture moderne. Notre Dame (Valérie Donzelli, 2019) et en scène Maud Crayon, jeune architecte, chargée de rénover le parvis de Notre-Dame.
Retraçant les diverses réalisations d'architectures métalliques de Gustave Eiffel jusqu'à la tour qui porte son nom, Eiffel (Martin Bourboulon, 2020) est un biopic consacré à un architecte. Celui, "génial", de Megalopolis (Francis Ford Coppola, 2024) renvoie, pour la seule ampleur de leur travail, à l'architecte Walter Gropius et à l'urbaniste Robert Moses qui rénova New York à partir de 1930. The brutalist (Brady Corbet, 2024), biopic fictif, est inspiré néanmoins de la vie et l'œuvre de Marcel Breuer, né en Hongrie en 1902 et mort à New York en 1981 ainsi que de l'œuvre du Corbusier. L'inconnu de la grande arche est le second biopic consacré à un architecte, Otto von Spreckelsen
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| Howard Roark dans Le
rebelle King Vidor, 1949 |
Maud Crayon dans Notre Dame Valérie Donzelli, 2019 |
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| Gustave Eiffel dans Eiffel Martin Bourboulon, 2020 |
Cesar Catilina dans Megalopolis Francis Ford Coppola, 2020 |
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| László Tóth dans The brutalist Brady Corbet, 2024 |
Otto von Spreckelsen dans L'inconnu de La grande arche Stéphane Demoustier, 2025 |
On rencontre aussi des personnages d'architecte dans Le secret derrière la porte (Fritz Lang, 1948), Le tigre du Bengale (Fritz Lang, 1959), Hiroshima mon amour (Alain Resnais, 1959), Liasons secrètes (Richard Quine, 1960), Les choses de la vie (Claude Sautet, 1970), Ne vous retournez pas (Nicolas Roeg, 1973), Doug Roberts, l'architecte de La tour infernale (John Guillermin, 1974), Breezy (Clint Eastwood, 1975), A bout de souffle made in USA (Jim McBride, 1983), Falling in love (Ulu Grosbard, 1984), Le ventre de l'architecte (Peter Greenaway, 1987), Jungle fever (Spike Lee, 1990) L'arbre le maire et la médiathèque (Eric Rohmer, 1993), Thomas Andrews, l'architecte du Titanic (James Cameron, 1997), Paris (Cédric Klapisch, 2008), Les regrets (Cedric Kahn, 2009),Inception (Christopher Nolan, 2010), Un amour de jeunesse (Mia Hansen-Love, 2011), The house that Jack built (Lars von Trier, 2018), Bernadette a disparu (Richard Linklater, 2019)
Des documentaires sont consacrés à des architectes urbanistes : Brasilia : contradictions d'une ville (Joaquim Pedro de Andrade, 1968) ; The Man Who Built Cambodia (Christopher Rompré, 2015).
2 - Mutations urbaines
L'urbanisme a toutefois pour sujet principal les mutations urbaines, le remplacement des anciens lieux de vie par des espaces plus modernes. Le sujet est abordé dès Mon oncle (Jacques Tati, 1957) où la petite ville de Saint Maur dans le Val de Marne s'apprête à se transformer en cité ultra moderne.


Dans La notte (Antonioni,1961), l'édification des bâtiments modernes de Milan se fait au détriment de la mémoire des anciens quartiers, ce qui n'est pas sans conséquence sur la psychologie des personnages.


Les dégâts dus aux mutations sociologiques avec l'exclusion des classes pauvres chassées au profit de la bourgeoisie est narré dans En construction (José Luis Guerin, 2001). Le Barrio Chino, quartier populaire de Barcelone, s'est paupérisé et est devenu sans réaction face à l'édification d'un nouvel immeuble qui va définitivement faire perdre son ancienne identité au quartier. En avant, jeunesse ! (Pedro Costa, 2006) filme le relogement de 9 000 habitants du quartier déshérité et cap-verdien de Fontainhas, dans la banlieue de Lisbonne, dans de nouveaux immeubles, plus au nord de la ville.

Dans Brasilia : contradictions d'une ville (1968) Joaquim Pedro de Andrade se penche sur la ville de Brasilia, six ans après sa création. La vie comme ça (Jean-Claude Brisseau, 1980) décrit l'enfer de la ville nouvelle de Bagnolet, et Buffet froid (Bertrand Blier, 1979), la froide ville nouvelle de Créteil. Eric Rohmer fait exception en faisant de la ville nouvelle de Cergy-Pontoise le lieu d'une double histoire d'amour dans L'ami de mon amie (1987).
Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça (Pedro Almodovar, 1984) est un réquisitoire contre l'urbanisme franquiste à destination du prolétariat, en particulier le quartier de la Concepción à Madrid. Même critique de l'assignation des vieux et des pauvres dans des quartiers sans beauté dans C'est arrivé près de chez vous (Rémy Belvaux, 1992).
Les dégâts causés par la mafia en Italie sont traités avec une froide colère par Matteo Garrone dans Gomorra (2008) et par Sabina Guzzanti dans Draquila - L'Italie qui tremble (2010). Rien ne semble avoir changé depuis Main basse sur la ville (Francesco Rosi, 1963). L'abandon des plus pauvres dans des cités insalubres et dangereuses favorise les combats entre petits gangs qui mobilisent l'énergie, la colère et la vie des jeunes et les détourne de l'action politique. Le pouvoir politique recycle l'argent de la mafia dans des programmes immobiliers coûteux et affreusement vulgaires. La propagande éhontée du pouvoir abuse les victimes du tremblement de terre et transforme le magnifique village historique de l'Aquila en barres de HLM édifiées autour de centres commerciaux.


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Architectes, urbanisme et mutations sociologiques
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| L'inconnu de La grande arche | Stéphane Demoustier | France | 2025 |
| The brutalist | Brady Corbet | U.S.A. | 2024 |
| Megalopolis | Francis Ford Coppola | U.S.A. | 2024 |
| Eiffel | Martin Bourboulon | France | 2020 |
| Notre Dame | Valérie Donzelli | France | 2019 |
| Aquarius | Kleber Mendonça Filho | Brésil | 2016 |
| In Jackson Heights | Frederick Wiseman | U.S.A. | 2015 |
| The Price of Desire | Mary McGuckian | G.-B. | 2015 |
| Mercuriales | Virgil Vernier | France | 2014 |
| Les bruits de Recife | Kleber Mendonça Filho | Brésil | 2013 |
| Un amour de jeunesse | Mia Hansen-Love | France | 2011 |
| Mafrouza | Emmanuelle Demoris | France | 2011 |
| Draquila - L'Italie qui tremble | Sabina Guzzanti | Italie | 2010 |
| La République Marseille | Denis Gheerbrant | France | 2009 |
| Gomorra | Matteo Garrone | Italie | 2008 |
| I don't want to sleep alone | Tsai Ming-liang | Malaisie | 2007 |
| En avant, jeunesse ! | Pedro Costa | Portugal | 2006 |
| En construction | José Luis Guerin | Espagne | 2001 |
| Dans la chambre de Vanda | Pedro Costa | Portugal | 2000 |
| C'est arrivé près de chez vous | Rémy Belvaux | Belgique | 1992 |
| Le ventre de l'architecte | Peter Greenaway | G.-B | 1987 |
| L'ami de mon amie | Eric Rohmer | France | 1987 |
| Question d'identité | Denis Gheerbrant | France | 1986 |
| Amour rue de Lappe | Denis Gheerbrant | France | 1984 |
| Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça | Pedro Almodovar | Espagne | 1984 |
| La vie comme ça | Jean-Claude Brisseau | France | 1980 |
| Buffet froid | Bertrand Blier | France | 1979 |
| Manhattan | Woody Allen | U.S.A. | 1979 |
| Touche pas à la femme blanche | Marco Ferreri | Italie | 1973 |
| Les choses de la vie | Claude Sautet | France | 1970 |
| Brasilia : contradictions d'une ville | Joaquim Pedro de Andrade | Brésil | 1968 |
| Main basse sur la ville | Francesco Rosi | Italie | 1963 |
| La notte | Michelangelo Antoniono | Italie | 1961 |
| Mon oncle | Jacques Tati | France | 1957 |
| Le rebelle | King Vidor | U.S.A. | 1949 |
L'urbanisme, par définition, ne concerne pas la campagne mais peut englober la petite ville de province, française ou américaine, abondamment décrite au cinéma.
Vidéographie : Luc Lagier : L'architecte au cinéma - Blow Up - ARTE