Le journal d'une femme de chambre

1946

Voir : photogrammes

(The diary of a chambermaid). D'après le roman Octave Mirbeau. Avec : Paulette Goddard (Célestine), Burgess Meredith (Capitaine Mauger), Hurd Hatfield (Georges), Reginald Owen (Lanlaire), Francis Lederer (Joseph), Florence Bates (Rose), Irene Ryan (Louise), Judith Anderson (Mrs. Lanlaire), Almira Sessions (Marianne). 1h30.

La Normandie au début du siècle. Célestine, une femme de chambre, arrive de Paris dans la petite ville normande de Le Mesnil. Un grand gaillard peu amène, l'attend à la gare. Il exige ses références et l'inspecte avec hauteur. Il inspecte aussi la fille de cuisine, Louise, bien moins jolie, qu'il renvoie sèchement à Paris. Célestine, outrée, comprend que cet homme méprisant n'est que le valet des Lanlaire, ses nouveaux patrons. Elle lui signifie que s'il ne prend pas Louise avec elle, elle repartira sur Paris. Vaincu, Joseph ramène en carriole les deux employée au domaine des Lanlaire.

Célestine est bien décidée à renoncer à l'amour et à épouser le premier homme riche qu'elle rencontrera pour la sortir de sa condition de femme de chambre. Pendant que Louise s'affaire avec la cuisinière, Marianne, survient M. Lanlaire qui revient de la chasse. Bonhomme, celui-ci part toujours sans cartouche et apprécie les gâteaux de Marianne. Lorsque Célestine survient, elle le prend pour le jardinier et rigole sur le dos des maîtres avec lui. Charles rit aussi avant que ne survienne sa femme, la stricte madame Lanlaire qui inspecte Célestine et la trouve à son goût. Elle souhaite l'appeler Marie comme toutes ses femmes de chambre. Célestine refuse.

Pour l'impressionner, Joseph la conduit à la cave où est entreposée l'argenterie en or des Lanlaire dont lui seul avec sa patronne possède la clé. L'argenterie ne sort qu'une fois par an, au 14 juillet, pour servir à la cérémonie de résistance à la république. Célestine remarque une tabatière incrustée de rubis et, lorsqu'elle, voit Charles Lanlaire occupé de ses roses essaie de se la faire offrir par lui. Charles est dérangé dans sa tentative de séduction par le capitaine Mauger qui, par-dessus le mur, envoie des pierres pour casser les vitres de ses châssis. Pendant qu'il part chercher son fusil, Mauger courtise Louise toute en mangeant des fleurs, garantes dit-il de son éternelle jeunesse. Il la prévient aussi que le fils Lanlaire, Georges, est un monstre.

Célestine comprend que Charles Lanlaire n'a aucune fortune personnelle, que tout appartient à sa femme et abandonne donc l'idée de le séduire, préférant concentrer ses espoirs sur le capitaine Mauger. Quand elle se rend chez lui, Mauger lui propose d'abandonner Rose, sa servante et maitresse, pour partir avec elle à Paris en emportant les 25 000 francs qu'il cache dan sa chambre. Fou de désir, il étrangle le petit écureuil qu'il avait pour compagnon. Joseph, qui observait Célestine depuis le jardin des Lanlaire, lui reproche son escapade. En colère, elle lui révèle le trésor caché du capitaine.

Un télégramme annonce l'arrivée de Georges. C'est le branle-bas de combat au château, nettoyé de fond en comble. Mme Lanlaire fait essayer à Célestine une tenue de femme de chambre stylée venue de Paris et exige qu'elle se coiffe comme sur une gravure de mode.

Le soir, Georges salue froidement sa mère et un plus chaleureusement son père. Au matin, lorsque Célestine vient lui apporter le champagne, il est séduit par son charme mais la renvoie quand il comprend qu'elle est aux ordres de sa mère.

Celle-ci ordonne à Célestine d'accompagner Georges, dépressif et poitrinaire, dans ses promenades quotidiennes et une idylle nait entre eux. Un jour de repos où Célestine est descendue au village spécialement pour voir Georges, celui-ci l'entraine sous l'arbre aux vœux qui est censé servir d'engagement pour un futur mariage. Georges se contente de souhaiter qu'elle se marie un jour.

Cependant, Joseph par ailleurs cruel tueur de canards, semble s'humaniser en offrant à Célestine de partir avec lui. Mais Célestine est amoureuse de Georges et lorsque celui est pris d'une quinte de toux et exige d'être seul, elle le poursuit dans la serre. En lui défaisant les cheveux, Georges reconnait qu'elle est loin d'être seulement soumise à sa mère mais lui dit qu'il s'en va et lui fait ses adieux.

Célestine est effondrée. Elle croit encore avoir une chance quand, au milieu de la nuit, sur les instances de madame Lanlaire elle apporte du bouillon à Georges souffrant. Mais Georges reconnait là une nouvelle manouvre de sa mère et la renvoie durement. Dans le même temps il reconnait sa défaite, son impossibilité de quitter la maison et dit à sa mère qu'il ne la quittera plus.

Furieuse, Célestine quitte son peignoir et donne sa démission. Lorsqu'elle demande à Joseph de la conduire à la gare, celui-ci lui demande d'attendre encore un jour et lui dévoile son plan. Il va voler l'argenterie des patrons et s'acheter un petit café à Cherbourg. Mais son plan est immédiatement déjoué par l'ombrageuse maîtresse de maison qui a surpris leur conversation.

Le lendemain, 14 juillet, alors que tous astiquent l'argenterie, elle exige que Joseph lui remette les clés de la cave. Pour une fois toute la maisonnée a droit à une heure de détente au village pour la fête. Joseph entrevoit un nouveau plan et demande à Célestine de partir s'amuser avec le capitaine Mauger. Celui-ci ravi, enferme l'encombrante Rose dans le placard à balais et s'en va dépenser son argent avec Célestine et Louise.

Lors de la fête, il dépense sans compter et doit bientôt revenir se chercher de l'argent chez lui. Et ce d'autant plus que Célestine lui promet de partir avec lui à Paris. Lorsqu'il rentre à la maison, il se fait surprendre et tuer par Joseph à la recherche de ses 25 000 francs qu'il a finit par trouver dans un coffre. Il enterre Mauger dans le jardin et rentre chez les Lanlaire avec sa pelle tout en croisant Célestine et Louise.

Joseph promet à Célestine de l'emmener le lendemain même. Mais lorsque Rose, affolée, arrive en criant après le capitaine qui a disparu, Célestine comprend que Joseph l'a sans soute tué et enterré. La cérémonie du 14 juillet antirépublicain organisé par madame Lanlaire et cautionnée par son mari et Georges, pourtant sceptiques, dégoute tellement Célestine qu'elle accepte la déclaration de Joseph annonçant leur mariage et leur départ prochain pour Cherbourg.

Georges, fou de jalousie, demande à Célestine d'embrasser Joseph afin d'être bien sure de son amour. Célestine fuit et Georges court à sa poursuite. Madame Lanlaire demande à Joseph d'emmener Célestine avec lui pour conserver son fils. Joseph accepte mais exige en contrepartie la totalité de l'argenterie.

Joseph surprend Célestine et Georges dans la serre et frappe violement ce dernier qui se défend avec véhémence malgré son physique fragile. Célestine accepte de suivre Joseph quand celui-ci menace de tuer Georges. Le couple ayant embarqué la vaisselle d'or des Lanlaire s'enfuit en carriole. La fête du village les contraint à s'arrêter. Célestine distribue la vaisselle d'or aux villageois et Joseph tente de les empêcher de se servir à coups de fouets.

Survient alors Georges qui se bat avec Joseph. La foule les sépare. Joseph tente de tuer Célestine avec le stylet aux canards. La foule l'en empêche, il se sert de son fouet, la foule se jette sur lui et le lynche.

Georges et Célestine, partent ensemble par le train pour Paris. Nous resterons unis dans la joie et dans la peine pour le meilleur et pour le pire jusqu'à ce que la mort nous sépare" tels sont les mots que Georges demande à Célestine d'inscrire sur la dernière page de son journal.

Le journal d'une femme de chambre est le film que Renoir a tourné avec le plus d'indépendance. Associé au petit producteur Benedict Bogeaus et quelques amis, il essaie un type de mise en scène qui s'éloigne du réalisme des années 30 pour accentuer la théâtralité qui sera la marque de son œuvre dans les années 50. Le film devient ainsi une sorte de vade-mecum de la pensée de Renoir, un exemple de processus de libération qui ne manque pas de résonner aussi avec la situation politique mondiale. La trahison par rapport à Mirbeau est totale, plus encore dans l'esprit que dans la lettre. Mais, sur le fond comme sur la forme, le film est d'une totale cohérence et fait preuve d'une formidable vitalité.

Une œuvre charnière dans le cinéma de Jean Renoir

Renoir adapte le long roman naturaliste et violemment anarchiste d'Octave Mirbeau en passant par un scénario écrit par Burgess Meredith, qui interprète le capitaine Mauger et avec lequel il est associé. Celui-ci travaille à partir de l'une des nombreuses pièces de théâtre qui ont popularisé le roman. Renoir dira avoir tourné avec une entière liberté, et en improvisant beaucoup. Ce n'est pas pour autant qu'il se soit désintéressé de l'écriture, qu'il a dû, au contraire, suivre de près. Il reprend, dit-il, un vieux projet des années 20 conçu alors de façon plus romantique à seule fin de faire jouer Paulette Goddard qu'il pense être parfaite pour ce rôle "J'avais aussi, dit-il, un très grand désir de faire des scènes qui soient presque des sketches, de ne pas les développer ; de les simplifier à l'extrême, des sketches, c'est à dire des croquis." (1)

Ainsi autant que, l'infidélité au roman, autant que les transparences très visibles du studio, autant que le phrasé hollywoodien pour un texte français c'est cet aspect de sketches ou de théâtralisation qui peut encore aujourd'hui tenir les spectateurs à distance du film. André Bazin (2) soulignait qu'il avait détesté Le journal d'une femme de chambre lors de sa sortie en France en 1948. Aveuglé par la grille de lecture réaliste qu'il voulait appliquer au film, celui-ci lui paraissaient alors une trahison vis à vis du Crime de monsieur Lange avec sa lumière très artificielle de studio et avec des acteurs américains. Dix ans plus tard, il revient sur son jugement : "La lumière du studio et la reconstitution n'avaient pas pour but, dit-il, de reproduire une petite ville française mais d'accentuer l'impression de cauchemar. Tout était intégré à un fantastique cruel. Non plus le théâtre mais la théâtralité à l'état pur" (2).

Ce que le critique entend par là c'est, qu'ici, c'est au travers de l'expérience théâtrale que se révèle la réalité du personnage. C'est en essayant des rôles que Célestine trouve sa vraie personnalité. En 1958, Bazin a vu, Le carrosse d'or, French cancan et Elena et les hommes. Le premier, il perçoit l'importance de cette œuvre charnière entre le réalisme des années 30 et la théâtralité des années 50.

Célestine essaie quatre hommes

Charles Lanlaire et le capitaine Mauger, surtout, ont des traits bien plus caricaturaux que dans le romande Mirbeau. Ils sont des vignettes possibles d'un mari à épouser pour Célestine.

Reginald Owen interprète à la Michel Simon le rôle de Charles Lanlaire. Il en a la barbe, le coté parfois faunesque et bon vivant (il chasse sans cartouche et aime les gâteaux). Sans argent, il ne peut fuir le domicile conjugal et souffre, avec son fils, d'être enfermé, possédé par sa femme au même titre que l'argenterie. Lorsque Célestine apprend par Joseph qu'il n'a pas d'argent, elle renonce à le séduire. C'est le personnage, le plus misérable du film. S'il ne meurt pas comme Mauger et Joseph, Renoir le condamne à la prison à vie. Alors que Georges s'en va rejoindre Célestine, il ouvre la fenêtre pour laisse rentrer la musique. Sa femme fait refermer la fenêtre par Joseph, le condamnant ainsi symboliquement à une éternelle dépendance.

La fuite dans la profondeur de champ refusée à Charles Lanlaire

Célestine tente ensuite de séduire Mauger qui lui a promis 25 000 francs. Burgess Meredith adopte un jeu faunesque et bondissant proche de celui de Jacques Brunius dans Partie de campagne ou de celui de Paul Meurisse dans Le déjeuner sur l'herbe. Écologique avant l'heure, Mauger s'intéresse au goût des fleurs mais, et c'est ce qui le condamne, agit de manière trop mécanique. Il ne maitrise pas son désir et tue Kleber, son petit écureuil apprivoisé.

Célestine se laisse ensuite séduire par Joseph même lorsqu'elle a compris qu'il avait tué Mauger. Puisque Georges la rejette, elle se dit prête à le suivre. C'est dans cette courte séquence qu'elle se rapproche le plus de la Célestine de Mirbeau. Bazin notait déjà en quoi la Célestine de Renoir est bien plus sympathique que celle du romancier chez qui elle ne possède que deux qualités : sa sincérité et son appétit sexuel. Mais la Célestine de Renoir ne reste pas longtemps amoureuse de Joseph qu'elle refuse d'embrasser comme l'en met Georges au défi.

Renoir fait en effet de Célestine un personnage romanesque et lumineux, qui aime lire et composer des poèmes et qui tombe naturellement amoureuse du faible Georges. Le quatrième essai sera le bon.

Un processus de libération

Ce chemin qui mène à la libération de Célestine avait été amorcé dès la séquence initiale où elle s'oppose à Joseph pour protéger Louise qu'il veut renvoyer parce qu'il la trouve trop laide. Plus tard, elle refuse aussi de se faire appeler Marie par madame Lanlaire. La Célestine du roman acceptait cette petite manie de la part du vieux Rabour. Les tenues baroques que veut lui faire porter madame Lanlaire sont un costume dont elle doit sortir. Emblématique est ainsi la scène de la serre. Georges, pris d'une quinte de toux, s'y réfugie chassant Célestine. Celle-ci revient. Il lui dénoue les cheveux pour qu'elle se révèle telle qu'en elle-même, débarrassée de sa tenue de soubrette. Georges lui enleverra de nouveau sa foiffede soubretet dans al seconde séquence de le serre.

Georges et Célestine sortent ainsi de la condition que leur entourage souhaitait leur voir continuer d'assumer. Pour Georges qui se plaignait : "Je n'ai jamais brûlé de vivre ou de mourir en grand", Célestine, par la métonymie de ses cheveux, peut désormais être un absolu : "En voyant vos cheveux le premier jour, j'ai pensé que je ne connaissais pas or plus brillant." Dès lors, il peut sortir de la serre, lieu de refuge illusoire. Le panoramique qui saisit le couple face au mur de briques puis vient cadrer Joseph qui le regarde depuis l'extérieur et fait le tour pour pénétrer face à eux par la porte se referme comme un piège.

Un panoramique qui se referme comme un piège dans la serre

Dans La règle du jeu (1939), Jurieu était abattu dans la serre. Ici c'est Georges qui y sera frappé violemment par Joseph qui menace de le tuer si Célestine ne l'accompagne pas

Il faudra finalement le bal du 14 juillet, la vaisselle d'or distribuée et la justice populaire pour que la libération soit complète. Le bal du 14 juillet est une "invention" de Renoir. Avant la cérémonie du toast, de nombreux plans magnifient la république populaire que l'on célèbre. Flonflons drapeau et feux d'artifice sont au rendez-vous. Lorsque Joseph manie les poings contre Georges, le couteau contre Célestine, et le fouet contre la foule, celle-ci, de bonhomme se fait violente et s'en va finir par le lyncher.

Dans l'entretien de 1954 (1), Renoir ne veut pas contredire Rivette (ou Truffaut) qui pense que la scène du lynchage a été improvisée. Les mouvements d'appareils à la grue qui suivent le flux et le reflux de la foule puis le plan sur le cadavre de Joseph que contemplent, horrifiés, ses bourreaux disent pourtant qu'elle a été préparée presque aussi soigneusement que le meurtre de Batala dans Le crime de monsieur Lange (1935). Agressée, la foule, la république a pris les armes et a tué, le croque mort, le tueur. Renoir aboutit ici à la même conclusion que son héros de 1935. Le parallèle avec la France qui triomphe de l'occupation au même moment est tout à fait possible.

La foule à laquelle on a fait violence a réagi par la force

Un désespoir social transformé en joyeux mélange des genres.

Comme Buñuel le fera plus tard dans son Journal d'une femme de chambre, le scénario concentre chez les Lanlaire, la dernière place qu'occupe Célestine, toutes les tares de la bourgeoisie que celle-ci rencontra dans ses multiples places de femme de chambre. Renoir s'éloigne du roman en faisant de Georges, le seul amour de Célestine, qu'elle soigna vainement et aima, employée par la grand-mère de celui-ci, le fils des Lanlaire. Il est ici sauvé par Célestine alors qu'il meurt chez Mirbeau. Joseph n'a pas les pulsions sexuelles du roman. Est ainsi transposé le meurtre de la petite fille innocente, Claire, par Joseph sous le coup d'une impulsion sexuelle. C'est ici le capitaine Mauger qu'assassine Joseph sous le coup d'une impulsion exacerbée pour la réussite sociale. Alors que chez Mirbeau, madame Lanlaire est frigide et son mari coureur, c'est l'inverse qui est entendu ici, Joseph étant le probablement l'amant de madame Lanlaire (elle le gifle quand il demande s'il doit remettre "toutes" les clés de "toutes" les pièces).

La différence la plus notable concerne bien évidemment Célestine qui ne se soumet pas à Joseph qu'elle soupçonnait pourtant dans le roman de l'assassinat de la petite fille, succombant ainsi à sa condition de femme de chambre. Elle part ici avec le fils de la famille pour échapper à sa condition et vivre son grand amour. Chez Mirbeau, c'est Joseph qui triomphe. Il est ici lynché par la foule. Symboliquement le film, qui s'était ouvert sur le journal, se clôt sur un plan où elle le referme définitivement pour une autre vie.

Octave Mirbeau (1900)
Renoir (1946)
Bunuel (1964)
Tenue d'un journal Oui Non
1900 Oui 1928
Le Pieuré à le Mesnil Le Mesnil Le Prieuré
Mme Lanlaire, frigide, avare, maniaque Non frigide, posséssive Mme Monteil
M. Lanlaire, pauvre, coureur oui mais burlesque M. Monteil se réconcilie avec Mauger
M. Rabour, fétichiste Non Père de Mme Monteil
Georges, poitrinaire Fils des Lanlaire, ne meurt pas Non
Capitaine Mauger reste seul Burlesque, meurt chasse Rose, épouse Célestine, soumis
Marianne déplacée sur Louise Oui
Rose Oui mais burlesque Oui
Joseph Laquais ambitieux Antisémite
Vol de l'argenterie échouée puis cédée Non
Viol de Claire Non, Joseph tue Mauger Oui, explicite
"invention du cinéaste" Le bal du 14 juillet La "preuve" de Célestine contre Joseph
Départ avec Joseph Non Non
Triomphe de Joseph Non, il meurt lynché Oui
Ambiguité de Célestine Non Oui
Anarchisme, nihilisme Libération Annonce la menace
Références anciennes Le crime de M. Lange, La règle du jeu L'age d'or, El

 

Jean-Luc Lacuve le 28/05/2007

Bibliographie :

  1. Jean Renoir, Entretiens et propos, éditions de l'étoile, 1979.
  2. André Bazin : Jean Renoir, éditions Champ Libre, 1971.

Notes

1 - C'est dans un entretien avec François Truffaut et Jacques Rivette donné aux Cahiers du cinéma en avril 1954 et repris dans Jean Renoir, Entretiens et propos, (éditions de l'étoile, 1979, P. 27-28) que Renoir dit avoir repris un projet conçu au temps du muet, de Nana et qui était alors très romantique… "J'ai donc repris ce projet parce que j'avais très envie de faire un film avec Paulette Goddard ; et en réalité je cherchais un rôle pour Paulette Goddard, et j'ai pensé qu'elle serait très bien dans Célestine ; c'est la seule raison. C'était une production indépendante ; Burgess Meredith, quelques amis, moi-même, nous étions un petit groupe d'associés. Benedict Bogeaus a trouvé l'argent ; c'était le propriétaire d'un studio indépendant (…) Il avait des relations qui lui ont permis de trouver une petite somme initiale et les emprunts bancaires nécessaires à faire ce film. C'est également le film que j'ai tourné avec une entière liberté, et en improvisant beaucoup."

La scène du lynchage aurait ainsi été improvisée. Renoir déclare enfin "J'avais aussi un très grand désir de faire des scènes qui soient presque des sketches, de ne pas les développer ; de les simplifier à l'extrême, des sketches, c'est à dire des croquis".