Nature et idéal : le paysage à Rome, 1600-1650
(9 mars 2011 – 6 juin 2011 )

Grand Palais

 

Cette exposition est organisée par le Grand Palais, le musée du Louvre et le Museo Nacional del Prado. Elle sera présentée au Museo National del Prado du 5 juillet au 25 septembre 2011.

L’exposition se compose de cinq parties :

I - Annibal Carrache, Paul Bril et Adam Elsheimer à Rome

Anibal Carrache :
Paysage fluvial
Anibal Carrache :
La fuite en Egypte

C’est à Rome, dans la première moitié du XVIIe siècle, que débute véritablement l’histoire de la peinture de paysage. Auparavant, la représentation de la nature n’existait pas en tant que genre autonome dans la peinture européenne et c’est dans la capitale de la chrétienté que va naître et se développer cette nouvelle catégorie picturale, appelée à connaître un essor considérable. Rome était depuis l’antiquité une destination convoitée par les artistes désireux d’y compléter leur formation mais à la fin du XVIe siècle, divers facteurs vont permettre l’éclosion de ce genre profane : la présence simultanée de peintres parfois spécialisés venus de multiples foyers artistiques, en particulier les Flandres ; l’attrait de la Ville éternelle, renouvelé par les transformations récentes de son paysage urbain ; un goût croissant pour le dessin sur le motif et son réemploi dans l’œuvre peinte en atelier ; la circulation des images favorisée par l’estampe, et l’intérêt nouveau des théoriciens ; l’existence de grandes collections de peintures des maîtres de la Renaissance ; enfin, l’immense succès commercial du paysage peint auprès des amateurs, en particulier ceux de l’aristocratie et des familles pontificales.

D’Annibal Carrache à Adam Elsheimer, de Pieter Paul Rubens à Paul Bril, de Claude Lorrain à Nicolas Poussin en passant par Gaspard Dughet, quelques-uns des plus grands peintres du XVIIe siècle vont contribuer à l’émergence du paysage. L’exposition entend montrer certaines de leurs créations les plus abouties, en illustrant leurs contributions à l’élaboration de différents types de représentations de la nature, des vues idéales de la campagne romaine aux marines, en passant par les caprices architecturaux et les scènes antiques chargées de nostalgie où alternent les mythes et l’histoire.

II - L’évolution du paysage bolonais : la présence de la culture classique

L'Albane
Lanfranco

Provenant des collections du musée du Louvre et du musée du Prado, mais aussi de nombreuses collections publiques et privées, plus de 80 peintures et une trentaine de dessins exposés selon un parcours chronologique présentent les aspects les plus marquants de l’histoire du paysage peint au cours de la première moitié du siècle, tout en permettant d’en dégager les grandes articulations : la diffusion des créations d’Annibal Carrache ; l’affirmation du naturalisme nordique ; le développement des paysages d’inspiration néo-vénitienne à partir des années 1620 ; la multiplication des vues peintes avec scènes de genre ; le succès des paysages topographiques et des caprices architecturaux ; et enfin, l’exceptionnelle restitution de la lumière et des effets atmosphériques. Au milieu du siècle, le nouveau genre pictural est devenu un art prestigieux et non plus mineur pour les collections aristocratiques, comme l’atteste la commande des grands tableaux destinés au palais du Buen Retiro à Madrid. Les cours européennes contribuent à la création de cycles auxquels participent désormais les peintres les plus confirmés, et les artistes de l’Europe entière s’en inspireront pendant plusieurs siècles. Le paysage est devenu une catégorie à part entière de l’histoire de la peinture : il en sera désormais indissociable.

 

III - L’évolution du paysage nordique : la diversification de la culture flamande et des modes du paysage

Paul Bril :
Vue de port 1600

 

IV - Les débuts de Claude Lorrain et de Nicolas Poussin

Claude Lorrain :
Paysage avec berger
Claude Lorrain :
Embarquement de st Paule
Nicolas Poussin :
Nymphe et satyres

 

V - Les grands paysages de Claude Lorrain et de Nicolas Poussin

Le lorrain : Vue de la Crescenza

Au cours des années 1640, les paysages de Nicolas Poussin évoluent vers une vision plus intellectuelle et plus savante : les figures sont immergées dans le paysage et les constructions mettent en œuvre des principes de composition analogues à ceux de la peinture d'histoire. Quant aux paysages de Claude Lorrain, ils deviennent plus grandioses et se révèlent toujours plus raffinés. Dans le sillage de Poussin, Jean Lemaire peint des caprices archéologiques et Gaspard Dughet adopte progressivement les principes d'unité lumineuse du Lorrain.


 

Le commissariat général est assuré à Paris par Stéphane Loire, conservateur en chef du Département des peintures du musée du Louvre et à Madrid par Andrés Ubeda de los Cobos, conservateur en chef au Museo Nacional del Prado. Les commissaires scientifiques sont Prof. Francesca Cappelletti, professeur d’histoire de l’art des pays européens à l’Università degli Studi di Ferrara; Dr. Patrizia Cavazzini, research fellow à la British School at Rome ; Prof. Silvia Ginzburg, professeur associé d’histoire de l’art moderne à l’Università degli Studi di Roma Tre. La scénographie est réalisée par Marc Vallet.

 

Retour à la page d'accueil de la section Beaux -Arts