L'échelle d'un plan pourrait relever de l'analyse de l'image fixe et donc du cadre. La caméra en se déplaçant, les personnages en s'approchant ou en s'éloignant, peuvent définir plusieurs échelles de "cadre" à l'intérieur d'un même plan. D'un autre côté, c'est la variation de l'échelle des plans qui produit les effets de mise en scene. C'est donc dans le montage des différentes tailles de plan que l'on cherchera les effets signifiants. Pour ne pas écarteler l'échelle des plans entre l'analyse de l'image et l'analyse du montage, nous la laisserons donc ici.
Comme le note Gilles Deleuze, l'interêt de l'échelle du plan se situe bien entre l'analyse du cadre et celle du montage : "Le cadre donne une commune mesure à ce qui n'en a pas, plan lointain d'un paysage et gros plan de visage, système astronomique et goutte d'eau, parties qui ne sont pas au même dénominateur de distance, de relief, de lumière. Le cadre assure une déterritorialisation de l'image."
Pour Marcel Martin (Le langage cinématographique), il n'y a lieu de faire des distinctions qu'entre plan général, plans plus ou moins rapprochés et gros plan pour décrire la mise en scène. Sont néanmoins admis les termes suivants : plan général, plan d'ensemble, plan moyen, plan américain, gros plan, insert et très gros plan, (Esthétique du film et Dictionnaire du film). ... avec des définitions absentes ou contradictoires entre les auteurs. (Sans parler du plan de demi-ensemble ou du plan italien... inventés pour compliquer l'analyse !).
Nous retiendrons ainsi quatre grandes distinctions d'échelles de plans :