L'image vagabonde

1920

Voir : Photogrammes
Genre : Mélodrame

(Das wandernde bild). Avec : Mia May (Irmgard Vanderheit), Hans Marr (Georg Vanderheit / John Vanderheit), Rudolf Klein-Rogge (Wild Brand), Loni Nest (la soeur d'Irmgard). 1h10.

Acte 1 : Wild Brand, l'héritier légitime de Georg Vanderheit a chargé son avocat de faire valoir ses droits devant un tribunal contre sa veuve Irmgard Vanderheit. Il ne la connaît pas et est tout étonné de la rencontrer par hasard dans un train. Celle-ci reçoit un télégramme d'un certain John lui assurant qu'elle ne pourra lui échapper.

Arrivée dans un village de montagne où l'on fête une noce, Irmgard ne trouve pas de chambre et Wild Brand lui propose vainement la sienne. Survient alors John Vanderheit le frère de Georg que Wild a la surprise d'entendre déclarer que sa femme est folle et qu'il lui faut absolument la retrouver. Wild s'en va immédiatement prévenir Irmgard et lui conseille de fuir dans la montagne. Elle y rencontre un berger qui se cache le visage et la voit s'en aller à regret.

Acte 2 : Une paysanne lui conseille d'aller jusqu'au rocher du diable et de dépasser les carriers qui construisent une nouvelle route. Irmgard supplie la vierge des montagnes de l'aider. Poursuivie par John, elle est bientôt prisonnière du brouillard. Sur le point d'être rattrapée, elle est sauvée des griffes de John, fou de désir, par le berger qui la conduit dans un refuge.

John les a observés et dérobe de la dynamite aux carriers pour provoquer un éboulement sur le refuge. Celui-ci est enseveli. Quand le berger essaie vainement de dégager l'entrée, Irmgard reconnaît en lui Georg, son mari qu'elle croyait mort. Elle s'évanouit.

Acte 3 : Georg se souvient du passé. Il prônait l'union libre. Son livre intéressa une jeune femme, Irmgard, qui devint sa secrétaire et bientôt sa maîtresse. Conformément à sa philosophie, il ne l'épousa pas bien qu'il le fit croire à tous.

Le jour où Irmgard attendit un enfant, elle proposa vainement à Georg de l'épouser. Celui-ci s'y refusa. Pour protéger l'avenir de son enfant, Irmgard accepta alors la proposition de John, le frère jumeau de Georg. Elle se maria en secret avec lui faisant croire au prêtre qu'il s'agissait de Georg. Mais celui-ci avait surpris une rencontre secrète entre son frère et Irmgard. Il découvrit bientôt comment il avait été joué et, dégoûté de la tromperie de sa femme, décida de partit vivre en ermite en faisant croire à sa mort.

Deux ans après sa disparition, sa femme eut droit à l'héritage qu'il lui laissait, spoliant ainsi son cousin, Wild Brand.

Acte 4 : Celui-ci parvient à dégager le refuge avec l'aide des sauveteurs. John essaie encore une fois d'enlever Irmagrd mais son frère le poursuit jusqu'en haut d'un rocher duquel il tombe et se tue. Georg avait promis à la vierge des montagnes de ne pas rejoindre la plaine tant qu'elle ne marcherait pas. Il laisse ainsi repartir seule Irmagrd, la confiant à Wild.

Acte 5. Wild est désormais amoureux d'Irmagrd et lui propose le mariage et la fortune. Mais Irmgard reste fidèle à Georg. Un jour, elle s'en va aider une pauvre femme qui décède en accouchant. C'est la tempête, un arbre balaie la statue de la vierge des montagnes et la précipite dans un profond ravin. Sortant de sa cabane, Georg voit Irmgard ramener l'enfant parmi la neige et croit voir marcher la vierge des montagnes. Il revient dans la plaine et emmène avec lui Irmgard pour vivre leur amour libre et radieux.

Premier scénario d'un film de Lang signé Thé von Harbou qu'il épouse deux ans plus tard et qui signera notamment ceux de Metropolis, Les espions, et M.

Le romantisme du scénario est exacerbé par l'utilisation des décors grandioses de la nature : lac, forêt et montagne et par le symbolisme de certaines images : la Vierge de la montagne ou la cloche que sonne La mort. Belle préparation de cette surimpression par une première évocation lorsque Irmgard s'en va de l'autre coté du lac. Le passeur lui donne une explication rationnelle. C'est un vieux moine qui sonne les cloches pour les morts. Lorsqu'ils sont enfermés dans le refuge, Georg donne une explication qui justifie l'apparition de la main squelettique: "D'après une légende, c'est la mort qui fait sonner les cloches car personne ne sait d'où vient ce son".

Le film est présenté pour la première fois au ciné-club de F3 par Patrick Brion le 11 janvier 2009. Longtemps réputé perdu, la copie restaurée en 1987 par les cinémathèques de Sao Paulo et de Berlin est plus courte que la version originale. La copie projetée pour la première fois au Tauentzienpalast à Berlin mesurait 2 032 mètres. Cette version, retrouvée au Brésil ne mesure que 1 410 mètres. Le scénario ainsi que les intertitres sont introuvables. Le film étant incomplet, des intertitres ont été rajoutés afin de faciliter la compréhension des scènes clés du film.