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 La 
    petite Elsie Beckmann est abordée dans la rue par un petit homme souriant 
    qui, tout en sifflotant un air de Peer Gynt, lui achète un ballon à 
    un marchand ambulant aveugle... Un peu plus tard, la presse annonce que le 
    maniaque assassin d'enfants vient de faire une nouvelle victime. Le commissaire 
    Lohmann fait procéder à de nombreuses rafles qui n'aboutissent 
    qu'à désorganiser la pègre. Celle-ci, lasse d'être 
    continuellement importunée, décide, à l'instigation de 
    son chef, Schränker, de retrouver le criminel. Tandis que la police utilise 
    des méthodes d'investigation scientifiques, la pègre fait surveiller 
    la ville par les mendiants et les clochards. L'aveugle identifie Hans Beckert grâce 
    à l'air de Grieg. Un jeune voyou le prend en filature et réussit 
    en le bousculant à imprimer sur son manteau un M. préalablement 
    dessiné à la craie dans la paume de sa main.
La 
    petite Elsie Beckmann est abordée dans la rue par un petit homme souriant 
    qui, tout en sifflotant un air de Peer Gynt, lui achète un ballon à 
    un marchand ambulant aveugle... Un peu plus tard, la presse annonce que le 
    maniaque assassin d'enfants vient de faire une nouvelle victime. Le commissaire 
    Lohmann fait procéder à de nombreuses rafles qui n'aboutissent 
    qu'à désorganiser la pègre. Celle-ci, lasse d'être 
    continuellement importunée, décide, à l'instigation de 
    son chef, Schränker, de retrouver le criminel. Tandis que la police utilise 
    des méthodes d'investigation scientifiques, la pègre fait surveiller 
    la ville par les mendiants et les clochards. L'aveugle identifie Hans Beckert grâce 
    à l'air de Grieg. Un jeune voyou le prend en filature et réussit 
    en le bousculant à imprimer sur son manteau un M. préalablement 
    dessiné à la craie dans la paume de sa main. 
 Se 
    sachant découvert, M. se réfugie dans un immeuble administratif 
    où il se cache après la fermeture des bureaux. Le chef de la 
    pègre monte alors un véritable coup de main. Déguisé 
    en policier, il se fait ouvrir, neutralise le concierge et introduit la bande 
    à l'intérieur de l'édifice. Après de nombreuses 
    recherches, M. est découvert et capturé. Mais un des gardiens 
    réussit à donner l'alerte. Les truands s'enfuient sauf l'un 
    d'eux, trop occupé à essayer d'entrer dans la chambre des coffres. 
    Arrêté par les policiers, il avoue le véritable motif 
    de cette opération et révèle que M. a été 
    conduit dans une usine désaffectée. La pègre s'érigeant 
    en Tribunal écoute M. qui expose son cas : elle le condamne à 
    mort et il va être exécuté lorsque la police envahit la 
    distillerie. Le meurtrier sera traduit devant une juridiction légale.
Se 
    sachant découvert, M. se réfugie dans un immeuble administratif 
    où il se cache après la fermeture des bureaux. Le chef de la 
    pègre monte alors un véritable coup de main. Déguisé 
    en policier, il se fait ouvrir, neutralise le concierge et introduit la bande 
    à l'intérieur de l'édifice. Après de nombreuses 
    recherches, M. est découvert et capturé. Mais un des gardiens 
    réussit à donner l'alerte. Les truands s'enfuient sauf l'un 
    d'eux, trop occupé à essayer d'entrer dans la chambre des coffres. 
    Arrêté par les policiers, il avoue le véritable motif 
    de cette opération et révèle que M. a été 
    conduit dans une usine désaffectée. La pègre s'érigeant 
    en Tribunal écoute M. qui expose son cas : elle le condamne à 
    mort et il va être exécuté lorsque la police envahit la 
    distillerie. Le meurtrier sera traduit devant une juridiction légale.


 Pour 
      Lang, l'homme, comme habité du péché originel, doit 
      toujours réprimer ses envies de meurtres. La démocratie devrait 
      s'opposer aux pulsions bestiales, toujours renaissantes de l'homme, et plus 
      encore de la foule. Mais les hommes politiques n'ont pas souvent le courage 
      de faire de la démocratie ce rempart solide contre la sauvagerie.
Pour 
      Lang, l'homme, comme habité du péché originel, doit 
      toujours réprimer ses envies de meurtres. La démocratie devrait 
      s'opposer aux pulsions bestiales, toujours renaissantes de l'homme, et plus 
      encore de la foule. Mais les hommes politiques n'ont pas souvent le courage 
      de faire de la démocratie ce rempart solide contre la sauvagerie. 
    
Dans M. le maudit, toute une société va se liguer pour éliminer un être nuisible et l'empêcher d'exister. Le film commence par une comptine : "Attends encore un peu, le méchant homme noir viendra avec sa petite hache. Il fera du hachi de toi... Tu es dehors." La petite fille, au centre, joue le rôle du bourreau et élimine de la vie les autres enfants. Dans un second cercle, elle entraîne le mouvement de la camera pour amorcer l'histoire du film : celle de la petite fille qui va être tuée par le vrai méchant homme noir.
Le scénario languien fonctionne comme une succession de pièges qui s'enchaînent les uns aux autres. C'est le ballon qui conduit la petite fille à l'assassin. Et le ballon de baudruche qui s'envole avec l'âme d'Elsie reviendra hanter M. Enfin le montage alterné entre Schraenker, chef de la pègre et le préfet piègera M. Le montage alterné procède par raccords dans le mouvement et dans le texte. Ainsi le policier succède t-il à l'escroc dans un mouvement ascendant qui succède au mouvement descendant : l'un s'assoit l'autre se lève. Pickpocket et faussaire d'un côté, policier et enquêteurs de l'autre, se répondent en champ contrechamp dans le montage alterné. Cambrioleur et graphologue, police et pègre s'allient objectivement pour retrouver celui qui dérange l'ordre économique pour la pègre, l'ordre moral et politique pour la police. Par le montage, Lang révèle ainsi la similitude entre la pègre et la police, ces deux faces d'une même société. Seules les méthodes diffèrent : la pègre cherche des traces dans le présent, la police des traces dans le passé.
Les notations sociales du film relèvent probablement de l'influence de Bertold Brecht. Mme Beckman reçoit le panier avec la même lassitude que l'autre blanchisseuse. Elle est la classe laborieuse sur laquelle tous les malheurs vont s'abattre. Son travail ne lui permet pas d'aller chercher son enfant à la sortie de l'école. Ceux qui peuvent se le permettre sont des bourgeois que l'on reconnaît à leurs beaux habits.
Les débuts du parlant de son guère favorables à la mobilité de la caméra pourtant magistrale plan-séquence de la "cotation des tartines" à la bourse des mendiants, reflet de la crise économique. Ce sont pas moins de quinze plans, rassemblés en un unique plan séquence d'une minute trente avec travellings et panoramiques et passages entre deux manteaux. Le son est totalement maîtrisé : le sifflement de M, la comptine, le bruit du Klaxon pour signifier le danger évité, l'aveugle qui ne veut pas entendre la rengaine mécanique et la perçoit en son subjectif.
Expressionnisme de la lumière et des cadrages ainsi la première apparition de M sous la forme d'une ombre. L'ombre efface le mot "assassin", ce qui provoque l'association d'idée puis, en se penchant vers la petite fille, dégage à nouveau le mot, ce qui le met en évidence. Plan en Losange de la vitrine du coutelier et Schraenker associé au nazisme par son costume : gants noirs, manteau de cuir rigide et la canne.