Big trouble

1986

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Avec : Peter Falk (Steve Rickey), Alan Arkin (Leonard 'Len' Hoffman), Beverly D'Angelo (Blanche Rickey), Charles Durning (O'Mara), Robert Stack (Winslow). 1h33.

Leonard Hoffman a bien des soucis. Il passe ses nuits à compter combien va lui coûter l'admission à Yale de ses trois triplés, musiciens doués mais pour lesquels il n'a pu obtenir de bourses d'études. Or sa femme est intraitable : c'est à Yale et nulle part autrement que leurs enfants pourront recevoir l'éducation et connaitre les gens qui leur permettront de s'épanouir dans le difficile métier de musiciens classiques. "Chéri, pense en lettres majuscules" lui dit sa femme lorsqu'il part travailler dans sa compagnie d'assurance, United Marine, où tous le félicitent pour l'admission de ses trois enfants, qui a fait la une du journal local, sans connaitre ses difficultés financières. Son chef lui conseille l'aide du grand patron, Winslow, dont le fils est allé à Yale. Mais celui-ci le rabaisse à sa dure condition de cadre moyen et Leonard s'en va, dépité.

Il se rend chez Blanche Rickey qui a demandé une assurance propriétaire. Elle est au courant de ses problèmes financiers dus à ses fils. Elle même se dit mariée à Steve, un aventurier endetté et qui va mourir dans la semaine. Elle lui suggère de préparer une assurance vie. Steve revient accompagné d'ouvriers chinois qu'il ne peut payer qu'en formulaires pour le fisc ou la retraite ou en prospectus publicitaires. Devant Hoffman il est pris d'une crise cardiaque. Le soir, Hoffman, qui joue avec ses fils, reçoit un appel de Blanche qui lui fixe rendez-vous le lendemain à 10 heures au magasin Rexall de Canoga Park.

Là ils mettent au point la mort du mari dont le docteur Lopez garantira la mort prochaine. Leonard propose l'assurance qui prévoit 2,5 millions de dollars en cas de mort accidentelle mais qui sera doublée si l'assuré se tue en tombant d'un train. Steve vient faire une nouvelle crise dans le magasin.

Le lendemain, Steve et Leonard signent l'assurance-vie dans le solarium. Steve fait goûter de la liqueur de sardine de Norvège à Leonard qui la recrache avec dégoût. Son chef le félicite d'avoir fait signer une police d'assurance qui ne prévoit rien en cas d'accident d'avion.

Le soir, Blanche "étrangle" Steve dans la voiture. Hoffman se fait passer pour Steve et monte dans le train puis saute de celui-ci comme prévu. Blanche est au rendez-vous et a déposé le corps de Steve dont Hoffman aperçoit le visage. Il s'enfuit horrifié avec Blanche. Aux actualités de la nuit, Hoffmann est stupéfait d'apprendre qu'un corps au visage méconnaissable a été retrouvé au bord de la voie.

Le demain O'Mara, chef du service des sinistres, l'entraine dans le bureau de Winslow où les attendent, l'avocat Llooyd Nagle dans lequel Hoffman reconnait, Steve déguisé. O'Mara croit à un coup monté car les probabilités de mourir en tombant d'un train sont de moins de un sur un milliard et inexistantes, deux jours après avoir signé une police d'assurance de 5 millions. Il demande une autopsie. Nagle propose le médecin Lopez avec lequel il est en cheville

Steve et Blanche déménagent de la splendide villa. Celle-ci était louée pour leur coup monté. O'Mara et Hoffman se rendent à l'autopsie... mais le cadavre a été enterré. Steve, dans un dernier sursaut, se fait passer pour mort mais il échoue face à O'Mara qui ne croit pas à la chirurgie reconstructive. O'Mara est enlevé.

Dans la voiture qui fonce dans la nuit, Blanche révèle son varie nom, Linoor, et son désir d'être actrice. Steve arrête la voiture ; Hoffman se couche sur la chaussée et passe sans dommage entre les roues d'un camion. Steve propose dans un ultime effort d'aller voir Winslow et de traiter directement avec lui quitte à le kidnapper. "Ils sont riches et on est des chiens" accorde Hoffmann. Arrivés chez Winslow, ils ne savent pas quoi voler et se rabattent sur une statue qui pourrait être de Michel-Ange. La lumière s'allume ; les amis de Winslow lui avaient réservé une surprise pour son anniversaire. Winslow est ravi et chasse Steve et Hoffman, piteux devant la statue.

Len propose alors de cambrioler le bureau de Winslow à New Haven (Connecticut) où il sait que son patron garde des objets en or dans un coffre. Là, ils sont surpris d'être devancés par un groupe de terroristes. De son côté, Blanche a libéré O'Mara avec la promesse qu'il aidera Steve et Hoffman. Lorsque le FBI arrive en force devant les bureaux d'United Marine, Blanche leur fait croire qu'elle contrôle la situation ou plutôt que O'Mara, Steve et Hoffman contrôlent la situation. Ce dont le FBI et Winslow finissent par se convaincre.

Le trio est fêté par Winslow et ses riches amis. Les triplés d'Hoffman pourront aller à Yale. Steve, qui s'ennuie, insiste pour entrainer Hoffmann dans de nouvelles aventures...

Pastiche lointain d'Assurance sur la mort (Billy Wilder, 1944) avec la double indemnité de la police d'assurance en cas d'accident mortel en tombant d'un train, où la rencontre des deux meurtriers dans l'épicerie-quincaillerie. On note aussi la recherche d'une ressemblance physique entre Alan Arkin (Leonard Hoffman) et Fred Mac-Murray (Walter Neff) ainsi qu'entre les deux responsables des sinistres de la compagnie d'assurance, ici Charles Durning (O'Mara) contre Edward G. Robinson (Barton Keyes) chez Wilder. Création plus libre de Beverly D'Angelo (Blanche Rickey) en Barbara Stanwyck (Phyllis Dietrichson) et surtout de Peter Falk qui cabotine en Steve Rickey.

Film clairement alimentaire de Cassavetes dont on ne retrouve la hargne que dans le traitement sans concession de Winslow, le propriétaire de la compagnie d'assurance interprété par Robert Stack qui rabaisse Leonard à sa dure condition de cadre moyen ("les gens dépassent leur limite, c'est une tragédie nationale"). "On crée sa propre voie" ajoute-t-il alors que lui offre le poste de vice-président à son fils. "En Amérique, la crème remonte au sommet qu'elle vienne déjà du sommet ou de notre classe moyenne" conclura-t-il tout mielleux à la fin s'étant réconcilié avec Leonard qui avait affirmé "Ils sont riches et on est des chiens".

Les gags burlesques s'accumulent sans beaucoup d'intérêt.