La vie est belle

1946

Voir : photogrammes

(Its a wonderful life). Avec : James Stewart (George Bailey), Donna Reed (Mary Hatch Bailey), Lionel Barrymore (Mr. Potter), Thomas Mitchell (oncle Billy), Henry Travers (Clarence), Beulah Bondi (Ma Bailey), Frank Faylen (Ernie Bishop). 2h10.

En cette nuit de Noël 1945, montent de la petite ville de Bedford Falls des prières pour le salut de George Bailey qui est au bord du désespoir et du suicide. Les autorités célestes décident d'envoyer Clarence, un ange de seconde classe (il n'a pas encore obtenu ses ailes) pour s'occuper de lui. Mais il faut qu'il soit informé sur la vie de celui qu'il va secourir, et on lui la raconte.

cute;, songe un instant à se suicider. Les explications et l'amour de sa femme, la fidélité de son personnel et de ses clients, lui redonnent le goût de vivre, de se battre pour la banque... et de s'occuper de Phyllis. Quant à Matt, promu caissier principal à la place de Cluett, il va enfin épouser Helen.

Analyse de Jacques Lourcelles :" Venant se placer de lui-même sous l'invocation de Leo McCarey que Capra considéra toujours comme un maître, sinon comme son maître, ce sublime conte de Noël est le film le plus riche et le plus complet de Capra. Il combine non seulement la comédie et le drame mais fait appel au romanesque, à la poésie et même au fantastique pour relater l'histoire d'une destinée reliée, au sein de la communauté où elle se déroule, à toutes les autres destinées de cette communauté et par extension à celle de l'humanité toute entière. Le propos du film est d'ailleurs beaucoup plus de raconter l'histoire de ce lien que celle d'un individu.

Et ce conte qui veut souligner la solidarité de tous les hommes en fournit, dans son intrigue uné démonstration aussi étincelante qu'émouvante

Dans les trois premiers quarts du film, Capra se révèle habile, prenant, parfois touchant. Dans le dernier quart, il se surpasse et le spectateur s'aperçoit qu'il n'a pas seulement affaire à un excellent film comme Capra en a réalisé beaucoup, mais à un chef-d'œuvre. Ce dernier quart du film amène le spectateur -ainsi que le héros- à revoir ce qui s'est passé jusque là dans une autre lumière et sous un autre point de vue. En permettant au héros de contempler pendant quelques instants un monde où il ne serait pas né, Capra (et son bon ange Clarence) l'obligent à sentir le caractère irrémédiable de chacun de ses actes. Comme, pour la plupart, il s'agit d'actes utiles et inspirés par le bien, le fait de les supprimer de la surface de la terre devient une véritable catastrophe. Mais, au-delà de la bonté du personnage, c'est bien le caractère de responsabilité absolue, infinie de chaque action humaine qui est ainsi démontrée à travers l'infinité des relations en chaîne qu'elle a déclenchée. "