1964

Le blasphématoire Scorpio Rising met en parallèle les exactions d’un gang de Hell’s Angels homos bardés de cuir avec des inserts d’un film muet sur la vie de Jesus. Le mythe du biker gay américain enfourchant sa Harley rutilante, équipé de tout l’attirail du bad boy (svastika, tête de mort, cuir, bagouzes et cocaïne…), alternant avec les images d’un Christ de pacotille, sont passés à la moulinette du montage et renvoyés dos à dos avec une ironie mordante.

L’iconographie outrée de la virilité homo-facho - juxtaposition de James Dean, Brando et Hitler -, est accompagnée tout du long de tubes pop sixties, un effet de style ‘décalé’ qui préfigure Blue Velvet, Mean Streets ou Orange Mécanique.

Conspué par la critique, tout particulièrement en France, Anger est taxé de pédéraste fasciste et mis au ban de la guilde des cinéastes respectables. Ce moyen métrage annonce pourtant clairement sa couleur : toute idéologie est désamorcée par l’absurde, la violence y est ultra stylisée sur un mode satirique. La mythologie moderne du rock n roll se mue en charge féroce contre les icônes de l’Amérique conservatrice. Aujourd’hui, le film est considéré comme un jalon essentiel de l’histoire des avant-gardes et du cinéma expérimental.

 

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Scorpio rising
Genre : Film expérimental