Decision to leave

Busan.deux flics au stand de tir, qui se plaignent d’un œil morne du calme sur le front du crime. L’aîné, Hae-joon est un flic racé et brillant, dans la pleine maîtrise de son métier et de lui-même. A l’inverse, son jeune adjoint est un élément chaud bouillant Hae-joon dialogue avec sa petite femme proprette, qui se révèle un monstre d’hygiénisme et d’ennui (elle conseille de faire l’amour une fois par semaine, pour prévenir l’hypertension…).

Un cadavre – celui d’un fonctionnaire à la retraite tombé du sommet d’une falaise qu’il escaladait – et plus encore sa veuve, beaucoup plus jeune, modérément éplorée, se présentent sur le chemin de croix de Hae-joon. Elledeverouille son téléphone l’inspecteur oscille longuement entre l’innocence et la culpabilité de la veuve, sushis de luxe, planque,corebeau attaqué par un chat, montre enregisteurse de dialogues quisont ensute tarduits en coréens.infirmière aupres de svieux, revle quelela tué sa mère pour la soulager 138étages

La seconde partie, après le classement de l’affaire, confronte de nouveau ces deux personnages, qu’une coïncidence a fait déménager dans la même ville maritime, plus propice à la santé nerveuse de l’inspecteur, victime d’apnée du sommeil, et qui s’étiole en compagnie d’une femme dont le sommet de l’envolée lyrique concerne les graines de courge.La femme rêvée, somptueuse, celle pour qui Hae-joon cesse en un mot de respirer la nuit, se présente, quant à elle, sous la forme d’un avatar plus expressément sexuel que sa première apparition, au bras d’un analyste financier qui dissimule à peine le malfrat. Rencontre, savoureuse, des deux couples sur un marché aux poissons.Entre face-à-face éperdu sous une farandole de neige et évaporation d’une femme dans la rosée de la marée montante, une sorte de poudroiement prend plastiquement possession du film. Tout semble ainsi appelé à s’effacer au moment même où l’amour se met à prendre consistance. « Je suis allée à Ipo-ri pour devenir une de vos enquêtes non élucidées »

Prix de la mise en scène au festival de Cannes 2022. Le film sortira en salles le mercredi 29 juin... et fera l'objet du Ciné-club au Café des Images, le jeudi 30 juin.Cette femme se nomme Seo-rae, elle ne maîtrise pas parfaitement le coréen, encore que l’inspecteur lui fasse remarquer qu’elle le parle mieux que lui. Réalité ou compliment ? elleapprend de spharses definitives dans des séries. A l’origine du film, il y a une chanson d’amour coréenne très connue, Mist (« Brume »), interprétée par la chanteuse Jung Hoon-hee,

Et puis il y a ce moment où il prend conscience du fait qu’il doit la quitter. Et la femme, de son côté, utilise le policier jusqu’à ce qu’elle ait aussi ce sentiment qu’il faut rompre avec lui. Et ce sentiment dure très longtemps. Tout comme l’on peut dire que lorsque l’on est en train de vivre, on est aussi en train de mourir, ces deux personnages sont tout à la fois en train de s’aimer mais aussi, en même temps, en train de se séparer.

Le fait qu’elle soit une Chinoise, c’est-à-dire quelqu’un qui a émigré dans des conditions sans doute difficiles et qui fait partie d’une minorité en Corée, peut aussi expliquer qu’elle ait besoin de trouver des moyens de survivre au sein de cette société et que cela lui confère une ingéniosité plus forte que quiconque…

Basic Instinct vertigo