Musée des beaux-arts de Caen
Le château - 14 000 Caen 02 31 30 47 70

  • 27 mars 2010- 19 septembrer 2010
  • Tous les jours sauf le mardi
  • Tarifs: 5/3 euros.

Le Musée des Beaux-Arts de Caen présente du 27 mars au 19 septembre 2010, quelques 80 tableaux (dont un Botticelli, un Bellini, un Lotto, un Canaletto, un Pisanello, trois Guardi) de l'Accademia Carrara de Bergame qui se trouve actuellement fermée pour travaux.

L'exposition fait la part belle aux artistes issus des écoles vénitienne, florentine et bergamasque de la Renaissance au XVIIIe siècle. Le parcours se développe dans l'ensemble des salles d'exposition temporaire du musée, particulièrement claires et harmonieuses. Elles permettent au visiteur d'appréhender la richesse de cette collection autour de quatre thèmes mis en valeur dans un espace résolument scénographié, bien loin des habituelles présentations chronologiques :

Salle 1 : Grands polyptyques : le tableau d'autel à Bergame au XVI° siècleSalle 1 : Grands polyptyques : le tableau d'autel à Bergame au XVI° siècleSalle 2  : La collection MorelliSalle 2 : La collection MorelliSalle 3 : Un cabinet de portraits Salle 3 : Un cabinet de portraits Salle 4 :  Venise au XVIII, Canaletto,  LonghiSalle 4 :  Venise au XVIIIe,  GuardihiSalle 4 : Venise au XVIII° siècleEntrée de l'expositionEntrée de l'exposition

  1. Grands polyptyques : le tableau d'autel à Bergame au XVI° siècle
  2. La collection Morelli : peintures d'Italie, Flandres et Pays Bas
  3. Un cabinet de portraits : images de la réalité
  4. Venise au XVIII° siècle : une société en spectacle

 

1- Grands polyptyques : le tableau d'autel à Bergame

La grande salle des expositions temporaires est aménagée comme la grande nef d'une église dans les tons blancs et gris qui rappellent ceux des églises de Bergame.

Sur les deux murs latéraux sont proposés des polytyques complets, le Polyptyque de Scanzo (Bartolomeo Vivarini, 1488) et le Triptyque de saint Jacques (Francesco di Simone da Santacroce, 1506) ou reconstitués comme le Polyptyque de la Madone de la rose (Ambrogio Bergognone, 1515) où, autour des trois éléments de l'Academia sont proposés onze panneaux reconstituant le polyptyque original. Les parties absentes de ces retables, soit perdues, soit dispersées, sont marquées par leur contour gris jouxtant les tableaux présentés avec une volonté de reconstitution archéologique sobre et élégante.

Le retable de St Laurent entre st Jean-Baptiste et st Barnabé (Antonio Boselli, 1517), au fond sur la droite, complète cette présentation des six ensembles de tableaux d'autel.

Au fond de la salle, trône comme au centre du chœur Le mariage mystique de sainte Catherine, une des pièces maîtresses de cette exposition.

Polyptyque de Scanzo
Bartolomeo Vivarini,1488
Triptyque de saint Jacques
Francesco di Simone da Santacroce,1506

 

2- La collection Morelli

Portrait de Julien de Medicis
Sandro Botticelli, 1478
Vierge à l'enfant
Giovanni Bellini, 1480-90

L'Accademia Carrara, s'est constituée dans le doit fil de la constitution contemporaine du Louvre par Bonaparte par une série de legs privés de mécènes. Une série de petites collections privées s'est ainsi transformée en une collection publique attenante à une école d'art chargée de développer le goût d'une nouvelle génération d'artistes.

Le plus important de ces mécènes de Bergame fut Giovanni Morelli (Vérone 1816- Milan 1891) homme de goût et même critique d'art qui proposa une méthode pour reconnaître avec certitude l'auteur d'un tableau. Il aurait suffi d'étudier les détails morphologiques des personnages du tableau. La méthode "morellienne" relevait du déterminisme positiviste et dut une partie de son grand succès à la vogue de la science expérimentale entre 1850 et 1880... pour être ensuite rapidement abandonnée

Morelli légua à l'Accademia Carrara de Bergame sa collection de peintures, comprenant une centaine d'œuvres. A côté de tableaux lombards et d'un groupe de peintures flamandes et néerlandaises, cette collection était surtout remarquable par ses panneaux du quattrocento : Portrait de Leonello d'Este de Pisanello, Portrait de Julien de Medicis et Histoire de Virginie de Sandro Botticelli, Madone à l'enfant de Giovanni Bellini, oeuvres importantes de Lorenzo Monaco, Pesellino, Neroccio dei Landi, Signorelli, Costa, Matteo di Giovanni. Trente-cinq oeuvres de sa collection sont présentées dans la salle deux.

 

3- Un cabinet de portraits : images de la réalité

Restituant l'atmosphère d'un cabinet d'une demeure privée, cette troisième pièce comportant dix-huit tableaux s'efforce de mettre en valeur le caractère réaliste de l'art du portrait dans l'Italie du Nord. Les peintres bergamasques ont apporté une contribution majeure au développement de cet art en renonçant à l'enjolivement pour s'approcher d'une forme de réalisme dont se souviendra peut-être Le Caravage qui passa une grande partie de sa jeunesse dans le petit village de Carravaggio, non loin de Bergame.

 

4-Venise au XVIIIe siècle

La maison de jeu
Pietro Longhi, 1740
La place saint Marc
Francesco Guardi, 1760

Dix-neuf tableaux des peintres de la vie quotidienne et du majestueux décor que constitue la cité des Doges sont présentés dans la quatrième pièce de l'exposition dont Le Grand Canal vu du Palais Balbi de Canaletto, La maison de jeu de Pietro Longhi ou La place saint Marc Francesco Guardi.

 

Et après, à Caen ou à Bergame.

Cette exposition majeure a été financée par la région et le CIC. Elle a suscité des liens amicaux entre les équipes des musées de Bergame et Caen, la seconde envisageant de reprendre la muséographie établie en commun à Caen pour son nouveau musée. Sans doute dans les années à venir des échanges seront possibles entre les deux institutions.

Le choix d'une exposition thématique ou des frais d'assurance trop élevés ont ainsi repoussé à plus tard le déplacement de tableaux importants, des Botticelli, des Lotto, des Rubens.

Sandro Botticelli, Histoire de Virginie, 1504 (à Bergame)

et même un Raphaël et un Titien qui ne sont pas sans liens avec Le mariage de la Vierge, le tableau le plus célèbre du musée de Caen.

Saint Sébastien, Raphël, 1502
Bergame
Le mariage de la Vierge, le Perugin, 1504
Caen
Vierge à l’Enfant, Titien vers 1507
Bergame

Si nous ne pouvions les voir dans les prochaines années à Caen, resterait le voyage à Bergame pour les découvrir :

Jean-Luc Lacuve le 27/03/2010

Bibliographie :

 

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