thème
1975 - 2010
Intervention divine (Elia Suleiman, 2002)
Valse avec Bachir (Ari Folman, 2008)

Nous traiterons ici des films ayant pour cadre le conflit israélo-arabe après les quatre grandes guerres de 1948, 1956 (crise de Suez), 1967 (guerre des Six Jours) et 1973 (guerre du Kippour) :


Ajami S. Copti et Y. Shani Israël 2009  
Lebanon Samuel Maoz Israël 2009 1GL
Le temps qu'il reste Elia Suleiman Palestine 2009 1I GG
Jaffa Keren Yedaya Israël 2009  
Z32 Avi Mograbi Israël 2008 2I
Je veux voir J. Hadjithomas, K. Joreige France 2008 2GL
Les citronniers Eran Riklis Israël 2008  
Valse avec Bachir Ari Folman Israël 2008 1GL
Sous les bombes Philippe Aractingi France 2008 2GL
Beaufort Joseph Cedar Israël 2008 1GL
La visite de la fanfare 'Eran Kolirin Israël 2007  
Dans les champs de bataille Danielle Arbid France 2003 1GCL
Intervention divine Elia Suleiman Palestine 2002 2I
Le faussaire Volker Shlöndorff Allemagne 1981 1GCL

 

Nous reprendrons ici l'analyse de Joseph Bahout proposée en bonus du DVD Valse avec Bachir.

La guerre civile libanaise (1975-1976)

En 1975, la guerre civile commence par les combats de l'OLP contre l'autorité libanaise puis les milices chrétiennes. La Syrie rentre au Liban en 1976 avec son accord pour contrôler l'OLP. La Syrie se retourne contre le Liban lorsque l'Egypte commence à négocier avec Israël les accords de camp David.

Cette allience Syro-palestinienne-progressiste empêche Israël n'avoir les coudées franches dans la région. C'est alors le reaganisme, le retour de guerre froide, le fait que tous ceux qui contestent l'ordre occidental sont des alliés de l'URSS. Les Etats-Unis permettent à Israël de mener son plan : jeter la Syrie dehors et venir au secours de la droite chrétienne, incarnée par les milices de Bashir Gemayel, fils du fondateur du parti maronite. Ce sont des milices créées dans les années 30, inspirées des méthodes paramilitaires fascistes. Elles sont la pointe de l'idée de l'indépendance libanaise contre les revendications de l'islam politique.

Pour les Israéliens, Bashir Gemayel pourrait être un allié, le second après l'Egypte à faire la paix. A la fin du mandat de Sarkis, ils prévoient de nettoyer le Liban, de sortir la Syrie et d'installer Bashir.

« Paix en Galilée » (juin 1982)

Le 3 juin 1982, un commando de l’organisation activiste palestinienne Abou Nidal tente d'assassiner l'ambassadeur israélien à Londres, Shlomo Argov, le blessant grièvement. Le lendemain, l’armée israélienne bombarde au Liban des camps de l’OLP, en représailles contre l’attentat, dans lequel l’organisation de Yasser Arafat n’était pas impliquée (Abou Nidal et l’OLP étant en conflit depuis 1974).>

Très vite la situation se dégrade : l’OLP réplique par des tirs de roquettes sur le Nord d’Israël, entraînant de nouveaux bombardements de ses positions par Tsahal. Le 6 juin, l'armée israélienne déclenche l’opération Paix en Galilée pour faire cesser les tirs de l’OLP, et entre au Liban, avançant jusqu'à Beyrouth. En fait la droite israélienne était décidée à en finir radicalement avec l'OLP, car selon les généraux israéliens, sa seule existence ravivait le nationalisme palestinien dans les territoires occupés, rendant les Palestiniens fermés à toute négociation avec Israël et empêchant les israëliens de s'implanter sur ces territoires avec autant de facilité qu'ils le souhaitaient. De très nombreuses pertes civiles, un nouveau chaos au Liban.

Les troupes de Tsahal traversent les lignes tenues par la FINUL, force d'interposition placée par l'ONU, franchissent la ligne des 40 km nord initialement annoncée comme objectif limite par le ministre de la Défense Ariel Sharon et atteignent la capitale, où ils font leur jonction avec les Forces libanaises de Bachir Gemayel. Les troupes syriennes s'effondrent avec des pertes énormes.

Environ une semaine après le début de leur invasion, les Israéliens commencent le siège de Beyrouth Ouest (où habitent 200 000 civils) où l'OLP trouvait refuge au milieu de la population civile. Le sud de la ville, ou les fedayins palestiniens avaient trouvé refuge fut exposé à des bombardements quasi-constants. Le 21 août, suivant un accord américain, l'OLP quitta Beyrouth sur des navires de la Marine nationale française sous surveillance internationale. Beaucoup interprétèrent cette évacuation comme la victoire maronite de la guerre. Le leader des phalangistes Bachir Gemayel, considéré comme l'homme fort du Liban, est élu président.

Sabra et Chatila

Trois semaines plus tard une énorme bombe est placée dans le quartier général phalangiste, tuant Bachir et 60 de ses partisans.

Dans la nuit qui suit l'assassinat de Bashir Gemayel, nuit traumatique pour les milices et pour Israël qui voit son plan s'écrouler, Ariel Sharon monte dans la ville natale de Gemayel. Il rencontre Amin et son père et leur dit on ne peut pas laisser passer comme ça la mort de Bashir. Il faut nettoyer les camps. Amin Gemayel ne suit pas la proposition d'Ariel Sharon

Probablement celui-ci commandite l'opération de nettoyage au chef des forces de renseignements libanaises, Eli Obeyaka (?) en lui assurant que l'armée israélienne fermera les yeux.

Y-a t-il eut plusieurs vagues d'attaques ? Ont-elles été précédée de l'entrée d'un commando israélien qui voulait cibler des personnalités importantes de l'OLP puis de deux vagues de combattants libanais dont l'une de l'armée du Liban sud, armée supplétive de l'armée israélienne ? Du crépuscule jusqu'à l'aube, se succedent assassinats et viols. Il y aura 4 000 à 5 000 morts.

L'amnésie en Israël sera collective mais aussi au Liban. Le Palestinien est le bouc émissaire accusé de casser l'équilibre communautaire. Il est aussi l'éternel victime. En 1985, la guerre des camps livrée par la Syrie aux palestiniens par les milices chiites, la milice Amal, avec un siège très dur affamera des milliers de Palestiniens.

 

La première Intifada (1987-1993)

Appelée guerre des pierres, est un soulèvement général et spontané, qui a débuté le 9 décembre 1987, de la population palestinienne contre l'occupation israélienne. Elle a atteint son paroxysme en février lorsqu'un photographe israélien publie des images qui font le tour du monde montrant des soldats israéliens « molestant violemment » des Palestiniens suscitant ainsi l'indignation de l'opinion publique. Elle a pris fin en 1993 lors de la signature des accords dits d'Oslo.

La seconde Intifada 2000-2005 (source wikipedia)

Le 28 septembre 2000, Ariel Sharon, parlementaire et membre du Likoud (à l'époque dans l'opposition politique au gouvernement de Ehud Barak), fait une visite sous haute sécurité sur l'esplanade des mosquées à Jérusalem. Cette visite est interprétée comme une provocation par les Palestiniens et la population arabe. Mais le lien entre le déplacement d'Ariel Sharon et le déclenchement de la seconde Intifada est discuté. Certains commentateurs israéliens et internationaux n'y voient que le prétexte au déclenchement d'une insurrection préparée par Yasser Arafat depuis l'échec du sommet de Camp David II à l'été 2000 et après 8 ans de négociations infructueuses et dans le contexte des attentats par les groupes extrémistes palestiniens. D'autres analystes excluent le caractère prémédité du soulèvement et pensent au contraire qu'Arafat n'a fait que prendre en marche le train de l'Intifada.

Le rapport Mitchell a établi que les émeutes n'étaient pas la conséquence de la visite d'Ariel Sharon, bien que son effet provocateur aurait dû être prévu. Selon la même Commission, le Premier ministre Ehud Barak déclare que la visite était destinée à être un acte de politique intérieure dirigé contre lui par un adversaire politique et qu'il a refusé de l'interdire.

Après le départ d'Ariel Sharon, des affrontements opposent des Palestiniens et des Israéliens. Des barres de fer, des pierres sont jetées sur les prieurs juifs du haut du mur des Lamentations et des cocktails molotov sur les forces israéliennes. Sept Palestiniens sont tués et plusieurs centaines sont blessés dont certains trouveront la mort dans les jours qui suivent. La violence monte d'un cran, le 30 septembre, lorsqu'un cameraman de France 2 filme la mort de Mohamed Al-Durah dans les bras de son père. Les autorités israéliennes rejettent la responsabilité sur Yasser Arafat, tandis que les Palestiniens accusent Israël d'avoir imposé ce conflit à Arafa.

Les Palestiniens s'en prennent aux emblèmes du pouvoir israélien surtout les colons dans les territoires occupés et leur tendent des embuscades meurtrières. Marouan Barghouti s'impose comme chef de guerre. Les généraux israéliens qui dirigent l'armée en Cisjordanie et dans la bande de Gaza demandent des instructions claires. Les troupes reçoivent l'ordre de ne circuler qu'en voitures blindées et sont autorisées à tirer dans les jambes des manifestants. Des brigades sont envoyées en renfort dans les territoires occupés.

Après le lynchage de deux soldats réservistes israéliens en civil à Ramallah, retransmis par une télévision italienne, l'armée israélienne commence à répondre par des raids aériens contre des cibles de l'Autorité palestinienne.

Selon une ONG, cette violence a causé entre 2000 et 2005 au moins 267 victimes par armes à feu (excluant autre catégorie d'arme) dont 98 pour la seule année 2005. En 2005, le départ des troupes israéliennes et des populations juives de la Bande de Gaza, décidé par Ariel Sharon devenu Premier ministre, a laissé une situation tendue. (source wikipedia)


Le conflit israélo-libanais de juillet-août 2006

Cconflit armé qui opposa Israël au Liban (principalement des forces armées comme le Hezbollah de Hassan Nasrallah, et dans une moindre mesure, l'armée libanaise) à compter du 12 juillet 2006. Une trêve correspondant à la résolution 1701 de l'ONU est intervenue le 14 août, au plus fort des combats. Cette guerre est connue en Israël comme la deuxième guerre du Liban, au Liban comme la guerre de juillet, et dans le monde arabe comme la sixième guerre israélo-arabe.

Le conflit a été déclenché suite à un accrochage entre le Hezbollah et l'armée israélienne à la frontièrequi a abouti à la capture de deux soldats israéliens en vue de les échanger, comme ce fut le cas plusieurs fois, avec des prisonniers libanais en Israël, et à la mort de huit autres. Cette attaque intervient au 18e jour de l'opération Pluie d'été menée par l'armée israélienne contre les activistes du Hamas (faisant suite à l'enlèvement d'un soldat et à des tirs de roquettes artisanales sur Ashkelon), qui a touché essentiellement les infrastructures palestiniennes et la population dans la Bande de Gaza. Une tentative de sauvetage des soldats par un commando de Tsahal échoue et conduit à la mort de cinq autres soldats israéliens.

Suite à ces événements, Israël décide de lancer l'opération « Juste Rétribution » renommée depuis « Changement de Direction », qui s'étend sur tout le Liban hormis le Chouf, fief traditionnel des druzes. Pour Israël, il s'agit d'éradiquer les implantations du Hezbollah au Liban, capables de tirs de missiles, nombreux et de longue portée depuis le retrait israélien de 2000 et qui fait usage de ses roquettes contre le tiers nord du territoire israélien.

Les conséquences de cette opération du côté libanais sont : plus de 1 000 morts civils dont 30 % d'enfants de moins de 12 ans ; une majorité des infrastructures du pays détruites ; de nombreux quartiers résidentiels rasés ; une marée noire en Méditerranée ; des opérations qualifiées de crimes de guerre par Amnesty International dans les villages du Sud, tel celui de Marwahin. Cet organisme dénonce les dégâts excessifs causés aux civils et à l'infrastructure civile. Israël explique que le Hezbollah a sa part de responsabilité dans ces destructions en se cachant parmi les civils qu'il prend comme bouclier humain.

Du côté israélien, plus de 150 morts (400 selon un rapport de diplomates américains en poste à Beyrouth) ont été recensés et plus de 500 000 personnes ont fui le nord du pays à cause des tirs de roquettes du Hezbollah. Ces munitions n'étant pas guidées, elles ont été dénoncées par Amnesty international comme étant des armes sans discrimination, ce qui constitue un crime de guerre et ce d'autant plus qu'elles étaient conçues pour maximiser les dégâts infligés à la population.

Le 5 août 2006, les États-Unis et la France s'accordent pour soutenir un projet de résolution au Conseil des Nations-unies, permettant un cessez-le-feu permanent et une solution à long terme du conflit. Le Liban rejette cette résolution car elle ne prévoit pas le retrait de l'armée israélienne de son territoire. Le gouvernement libanais s'est déclaré prêt à déployer 15 000 soldats au Liban sud immédiatement après le retrait des forces israéliennes. Le 11 août 2006, le Conseil de sécurité de l'ONU à l'unanimité de ses quinze membres adopte la résolution numéro 1701 demandant :

Les violences se sont arrêtées au Liban le lundi 14 août 2006 avec l'application d'une partie de ces mesures. Des escarmouches se déclarent encore jusqu'à la finde l'année. Le problème majeur reste néanmoins les explosions de bombes à sous-munitions n'ayant pas détonnées durant les largages.

La guerre de Gaza (2008-2009)

Elle a commencé par une offensive militaire israélienne dans la Bande de Gaza, le samedi 27 décembre 2008 caractérisée par des raids et bombardements aériens. Elle s'est poursuivie par une offensive terrestre lancée le 3 janvier 2009. L'objectif déclaré des Israéliens est de mettre fin aux tirs de roquettes Qassam du Hamas sur le territoire israélien, en particulier sur la ville voisine de Sderot, et à son réapprovisionnement en armement, en s'en prenant aux militants du Hamas et en détruisant ses infrastructures, en particulier les centaines de tunnels creusés sous la frontière entre la Bande de Gaza et le Sinaï égyptien.

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