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Un jeune homme, Simon, regarde un film muet en super 8, souvenirs de vacances heureuses au bord de la mer : des adolescentes s'ébattent sur une plage et l'une d'elles se dirige vers la caméra jusqu'au gros plan… Aujourd'hui, la jeune femme, Ariane, vit avec Simon dans un grand appartement parisien en réfection. Le lieu est tenu par Françoise, une gouvernante discrète. La grand-mère du jeune homme habite également là. Simon, qui est possessif au plus haut point, veut tout savoir de celle qu'il aime, de ses pensées, de la manière dont elle passe ses journées, de ses rencontres. Il la suit partout, la soumet à de multiples questions. Ariane lui répond toujours mais de façon évasive, avec une réserve et, sans doute, des mensonges qui intriguent et provoquent Simon. Par ailleurs, Ariane se soumet sans passion aux moments d'intimité amoureuse que lui impose le jeune homme...
C’est un souvenir de La Prisonnière, antépénultième tome de "La recherche du temps perdu" de Proust, plus que le roman lui-même, qu’adapte Chantal Akerman. Le film se déroule à l’époque contemporaine, et les personnages n’ont pas le même nom, Albertine et le narrateur devenant Ariane et Simon. Une façon aussi, en l’actualisant, de dire que ce que décrit Proust excède de loin le monde de cocottes, gigolos, aristocrates en déclin et bourgeois en essor de La Recherche…
Jacques Rancière voit lors de la première séquence, le film projeté en super-huit qui rappelle le temps perdu de Balbec : "le tort premier du héros de vouloir humaniser, individualiser en objet d'amour la pure jouissance qu'offrait au regard la tâche indistincte et mobile des jeunes filles sur la plage". Nous tenterons de vérifier cette théorie sans oublier d'être sensibles à tous les signes qui entraînent la jalousie de Simon.
Rappelons que la rétrospective Chantal Akerman au Café des images touche à sa fin mais qu'il est encore possible de voir ses derniers films. L'exposition Chantal Akerman, Travelling est visible au Musée du jeu de paume à Paris jusqu'au 15 janvier.
Séance animée par Milann Baupin, Nino Nativelle et moi
Après la projection et la discussion, moment convivial autour d’un verre et gateaux offerts.
Jean-Luc