Even cowgirls get the blues

1993

Avec : Uma Thurman (Sissy Hankshaw), Lorraine Bracco (Delores Del Ruby), Pat Morita (le Chinois), Angie Dickinson (Miss Adrian), Keanu Reeves (Julian Gitche).1h50.

Sissy Hankshaw a un physique de mannequin, profession qu’elle exerce d’ailleurs sous la houlette d’un extravagant travesti, arbitre des élégances, surnommé la Comtesse. Toutefois, une tare dépare sa beauté : ses deux pouces sont d’une longueur démesurée. Rassurée par une voyante, Madame Zoe, Sissy, au lieu de se lamenter, interprète cette anomalie comme un signe du ciel : son destin est manifestement d’être auto-stoppeuse.

Repassant par New York au gré de ses périples, elle rencontre le beau Julian Gitche, mais elle est aussitôt envoyée par la Comtesse tourner une publicité dans un ranch de l’Oregon transformé en centre de remise en forme. La gérante, miss Adrian, doit faire face non seulement aux exigences des clients, mais aussi à la rébellion des cowgirls menées par Bonanza Jellybean. Initiée par cette dernière aux plaisirs de l’amour entre femmes, Sissy se laisse également séduire par le Chinetoque, un vieux sage oriental qui vit en ermite dans les collines. Bonanza et ses amies s’emparent du ranch et fondent une communauté écologiste et homosexuelle que Delores Del Ruby approvisionne généreusement en peyotl.

Après une bagarre avec la Comtesse où ses pouces se révèlent des armes redoutables, Sissy, prise de remords, demande à son médecin, le docteur Dreyfus, de l’opérer. Il n’accepte de le faire que sur une main et lorsqu’elle se rend compte qu’elle a partiellement perdu son pouvoir d’auto-stoppeuse, elle se félicite d’avoir conservé un de ses pouces d’origine. Elle retourne au ranch où elle apprend que Delores a été emprisonnée pour trafic de drogue. À peine les cowgirls ont-elles obtenu la libération de leur compagne que la police lance l’assaut, tuant Bonanza. Tandis que Sissy part retrouver Julian, Delores prend la direction du ranch, rebaptisé Rancho Jellybean.

Adaptation déjantée du roman culte de Tom Robbins, cette odyssée psychédélique d'une jeune routarde dotée d'un pouce hypertrophié est un désastre commercial qui clôt la première période de cinéaste indépendant postbeatnik de van Sant.