Salvatore Giuliano

1962

Avec : Salvo Randone (Le président de la cour d'Assise de Viterbo), Frank Wolff (Gaspare Pisciotta), Sennuccio Benelli (le reporter) Giuseppe Calandra, Pietro Cammarata (Salvatore Giuliano).

5 juillet 1950, Salvatore Giuliano, traqué par l'armée et la police italiennes, est trouvé mort à Castelvetano... En 1945, Giuliano a vingt ans. Membre du mouvement séparatiste sicilien, il a pris le maquis après avoir tué un carabinier et organisé la révolte contre les autorités. Avec l'aide de la Mafia, il attaque les carabiniers à Montelepre et l'armée doit intervenir. En 1946, une amnistie démantèle les groupes autonomistes. Giuliano, son lieutenant Pisciotta, et les hommes poursuivis pour meurtres forment une bande qui terrorise la région et s'attaque à toutes les manifestations ouvrières. Toujours grâce à la Mafia, Giuliano échappe à toutes les recherches jusqu'au jour où l'on apprend sa mort et où sa bande est capturée. Lors du procès de Viterbe, Pisciotta avouera avoir lui-même abattu Giuliano sur un ordre de la Mafia que le scandale commençait à gêner. Il précisera que la police italienne était au courant. Peu de temps après le procès, on le retrouvera empoisonné dans sa cellule. D'autres témoins de l'équipée Giuliano, policiers compris, mourront mystérieusement.

Interrogé par Michel Ciment pour son livre, Le dossier Rosi, Francesco Rosi déclarait :

"Mon but n'était pas de me consacrer au personnage de Giuliano. C'était de m'intéresser à la Sicile, aux valeurs humaines, à la tragédie humaine née des rapports entre Giuliano et la vie politique italienne à ce moment là. Mythifier Giuliano était inévitable parce que ne pas approfondir le personnage, c'était évidemment le mythifier. C'est logique, après tout Giuliano était un mythe et j'ai tenu à ne pas détruire le mythe. Pour Giuliano par exemple, j'ai commencé à travailler, à recueillir des photos, des articles des journaux sur le banditisme et le séparatisme sicilien. Un détail, un visage permettent d'imaginer toute une scène.

Mais, à un certain moment, je me suis arrêté et je suis allé à Palerme et dans les petites villes pour prendre contact avec les gens, pour parler avec eux. Car j'avais peur d'un nouveau choc. J'avais peur de continuer à bâtir quelque chose qui aurait pu être complément détruit par le contact avec la réalité.

Il était nécessaire de travailler dans ce mouvement de balance entre la réflexion sur la documentation et l'interprétation que je pouvais en donner moi-même en la vérifiant sur le terrain. "