L'impératrice Yang Kwei-fei

1955

Genre : Mélodrame

(Yokihi). Avec : Machiko Kyô (Yang Yu-huan / Yang Kwei-fei), Masayuki Mori (L'empereur Hsuan Tsung), Sô Yamamura (Le général An Lushan), Eitarô Shindô (Kao Li-hsi, le chef des eunuques), Eitarô Ozawa (Chao / Yang Kuo-chung), Tatsuya Ishiguro (Li Lin-fu, le premier ministre), Isao Yamagata (Yang Hsien), Haruko Sugimura (Yen-chun, la mère abbesse). 1h38.

Cartons : "Dans la Chine du VIII siècle, la dynastie Tang qui a fait de Chang'an (aujourd'hui Xi’An) sa capitale commence à décliner après avoir connu son apogée avec l'empereur Hsuan Tsung dont l'amour pour Yang Kwei-fei n'a jamais cesser d'inspirer les poètes."

757 : Deux soldats viennent chercher l'empereur Hsuan Tsung dans son palais de la capitale pour le conduire au palais de l'ouest. Hsuan Tsung craint d'y être enfermé et refuse de s'y rendre mais c'est son propre fils, dorénavant empereur à sa place qui l'ordonne. Hsuan Tsung contemple la statue de Yang Kwei-fei et lui demande si elle peut l'entendre par delà la mort : "Depuis que ta présence me manque, tout lieu est désolé pour moi"...

Quelques années plus tôt. Hsuan Tsung joue du luth avec une troupe de musiciens. Le chef de ceux-ci lui déclare sincèrement que sa composition soit un chef d'oeuvre mais s'étonne qu'il soit si mélancolique alors qu'il est au sommet de sa puissance. L'empereur Hsuan Tsung lui confie qu'il ne parvient pas à se consoler de la perte de son épouse Wu-hui, qu'il aimait profondément.

Hsuan Tsung se consacre à la pratique de la musique et délaisse les charges de l'Etat. Ainsi est-il irrité lorsque le premier ministre Li lui demande une entrevue et insiste pour qu'il rencontre les ambassadeurs. Kao Li-hsi, le chef des eunuques, tente sans succès de le distraire en lui montrant une belle statue féminine envoyée par la Corée. Il n'a pas plus de succès en tentant de lui faire remarquer l'une de ses jolies cousines de la famille Yang. Celle-ci est désespérée de cette rebuffade et s'en va pleurer chez ses frères Hsien et Chao. Si le premier compatit, le second enrage de ne pouvoir intégrer les sphères du pouvoir par le bais de ses sœurs.

C'est alors que le général vient rendre visite aux Yang. Amateur de femmes et assoiffé de pouvoir, An Lu-Shan remarque la grande beauté de l'une des cousines de Chao, Yu-huan, que celui-ci emploie comme simple servante. Habillée comme une princesse, tous sont convaincus qu'elle séduira l'empereur. An Lu-Shan la conduit au couvent de Mont Li, où Yu-huan sera éduquée par Yen-chun, la mère abbesse.

Une première rencontre avec l'empereur sous les pruniers est manquée par Yang Yu-huan. L'empereur ne veut que retranscrire en musique la beauté du paysage. Le soir néanmoins, l'empereur est séduit par Yu-huan, dont la beauté lui rappelle celle de sa défunte épouse. Il la rejette néanmoins jusqu'à ce qu'elle joue au luth ce qu'il avait composé dans le jardin des pruniers. Yu-huan lui avoue qu'elle a été placée là par ses cousins et qu'elle ne désire rien d'autre que de rentrer chez elle refusant d'être confinée dans son harem. Elle n'a joué que pour le rendre moins triste. Hsuan Tsung, ému par sa sincérité, souhaite qu'elle reste près de lui. Le lendemain, elle sera la première à entrer dans le bain aux lotus depuis la mort de l'impératrice.

Yu-huan s'attriste de le voir condamner à mort madame Cheng, l'une des femmes du harem, pour avoir fait de la politique. L'empereur s'estime victime des lois qu'il a lui-même érigées. Pour le distraire, Yu-huan lui propose de sortir secrètement du palais pour goûter aux joies populaires de la fête du nouvel an. S'étant cachés des serviteurs du palais, ils peuvent se débarrasser du voile qui leur cachait la tête. Yu-huan les offre à une jeune femme dont le mari leur offre à chacun une brochette de sucrerie. L'empereur s'en délecte après un instant d'hésitation tout comme il accepte de boire le vin que lui offrent de joyeux drilles qui les invitent à danser. L'empereur joue pour la danse de Yu-huan.

Yu-huan est devenue l'impératrice Yang Kwei-fei et son cousin, Chao, nommé ministre Yang Kuo-chung. An Lu-Shan n'est nommé que gouverneur de trois provinces alors qu'il ambitionne un poste de ministre dans la capitale. Il avertit Yang Kwei-fei qu'il s'estime lésé alors que Chao et ses sœurs ne visent qu'à s'enrichir aux dépends de l'empereur. Bientôt, ces excès provoquent la colère du peuple, la révolte gronde.

Yang Kwei-fei supplie son mari de chasser son cousin Chao qui, profitant de la faiblesse de Li, est devenu premier ministre. Mais l'empereur lui reproche de faire de la politique et la condamne au harem. Elle va chez son cousin Hsien. Elle veut redevenir Yu-huan. Mais Kao, vient la chercher au nom de son cousin Chao. Quand Hsien s'interpose, il est arrêté.

755 : An se soulève contre l'empereur. Ses soldats, demeurés fidèles, exécutent les trois sœurs Yang et lynchent Chao. Le commandant de l'armée exécute Kao. Mais les soldats exigent que Yang Kwei-fei elle-même soit sacrifiée. Yang Kwei Fei offre sa vie pour sauver celle de l'empereur. Condamnée à mort, elle sera pendue.

762 : An a été défait mais l'empereur est déjà détrôné par son fils. Il se plaint qu'il n'y ait jamais eu le moindre lien d'affection entre eux. Il s'écroule en prononçant le nom de Kwei-fei. Il l'entend alors, heureuse de venir le chercher pour l'emmener dans l'éternité où tout n'est que rire et bonheur.

Avec L'impératrice Yang Kwei-fei, pourtant coproduit par le Japon et  la Chine avec l'obligation d'utiliser la couleur, Mizoguchi livre un de ses films les plus authentiquement personnels. Pour Mizoguchi, la beauté est éphémère. Elle n'est que l'envers d'un monde monstrueux dont les femmes sont les premières victimes, aujourd'hui comme dans les temps anciens. En même temps qu'il fait le procès d'un créateur tout puissant qui cherche à éterniser la beauté, Mizoguchi exalte le sens de l'instant et la lucidité de sa seconde épouse, Kwei-fei, avec une économie de moyen et un sens de la suggestion bouleversants.

Une coproduction nippo-chinoise

Avec Le Lion d'or au festival de Venise en 1951 et l'Oscar du meilleur film étranger en 1952, Rashômon ouvre la voie aux récompenses des films japonais dans les festivals internationaux. Le cinéma japonais s'impose comme l'un des plus grands aux yeux de l'occident. Une politique de coproductions avec les USA, l'Allemagne ou la France est développée. En 1954, le festival de Cannes décerne la Palme d'or à La porte de l'enfer de Kinugasa, en insistant sur la beauté des couleurs. Masaichi Nagata de la Daiei souhaite généraliser ce procédé à tous les films historiques. Mizoguchi relève le défi et filme en Eastmancolor avec un emploi des couleurs inspiré par les œuvres d’art de l’époque Tang. Coproduite par la Daiei japonaise et la Shaw Brothers de Hong-Kong, le film est réalisé dans des studios de la République nationaliste chinoise de Taïwan / Formose.

L'intrigue s'inspire d'un poème historique, Le Changhen ge (le chant des regrets éternels), composé en 806 par Bai Juyi (772-846). Il narre les amours du plus grand des empereurs Tang, Hsuan Tsung (685-762),  surnommé "Glorieux Monarque", dont le règne de 43 ans fut l'un des plus longs de la Chine, avec sa seconde épouse, Kwei-fei. Le scénario est rédigé par le chinois Tô-Shin, et Kawagachi et Yoda pour le Japon. Le sujet du poème ne convenait pas à Mizoguchi en raison des conventions dans lesquels il perdure depuis des siècles. La confrontation des ambitions politiques des membres de la cour de Chine avec l'amour d'un empereur pour son épouse venue de la noblesse l'agace. Il décide donc de faire d'elle une roturière et oblique son discours sur l'oppression des femmes quelles que soient leurs conditions sociales.

Une critique de l'art pour l'art

Mizoguchi procède ainsi à une réflexion sur son art propre et fait le procès de création artistique lorsqu'elle a pour de désir de créer de la beauté pour elle-même Il souligne le danger consistant à vouloir éterniser une beauté par nature éphémère et tente de rendre toujours sensible les tensions qui surgissent entre deux êtres.

L'empereur s'enferme dans une prison mentale, savoure sa douleur comme matière première de sa création et ne pense qu'à éterniser l'instant en fuyant ses responsabilités set les conséquences de ses actes. Il entraine ainsi la mort de Yang Kwei-fei dont chaque acte est sublimé.

Le premier comme le dernier plan enferment l'empereur dans sa prison mentale. Dans le premier long plan séquence, l'empereur, interpellé par deux soldats tente de se maintenir dans le rêve de son amour passé et entame ainsi un long flash-back. Mais le rêve se termine en cauchemar et ramène à une réalité que l'empereur a trop longtemps écartée. Hsuan Tsung qui a voulu se maintenir dans ce palais ouvert sur la rue a dû le quitter sur les injonctions de son fils. A la fin du récit, lorsqu'il se trouve dans le palais de l'ouest, un même plan séquence filme l'empereur déchu. Dans la chambre sont disposés les mêmes objets (tenture, luth et plateau sur la table) mais tout n'est que délabrement. Des fenêtres brisées et des panneaux éventrés, des déchets jonchent le sol forment un spectacle de désolation. Seule surplombant le vieillard, la statue de Yang Kwei-fei demeure intacte et l'appelle vers la mort.

Cette fois, Hsuan Tsung n'a que la mort pour refuge. Bien différent était-il lorsqu'il évoquait le souvenir de sa première femme et se déclarait inconsolable. Le plaisir de la création sa matière et sans doute son énergie procèdent directement de la douleur de l'amant. Hsuan Tsung pleure l'impératrice défunte. L'empereur qui voit en sa première épouse une personnalité d'exception la considère comme irremplaçable. Le lent ressassement de tendres souvenirs qui pourraient tout aussi bien n'être qu'un rêve. Ainsi fuit-il autant que possible tout contact avec le réel; il ne voudrait pas être détrompé. Son attachement à un premier amour , le plaisir pris à l'incessante évocation des moments révolus ont plus de valeur qu'une jouissance effective. L'empereur entretient et savoure le fantôme d'un amour unique.

La visite au jardin des pruniers illustre ce désir d'un artiste qui, contre la vie elle-même, aspire à retenir et presque à éterniser chaque instant fugitif de beauté ou de plaisirs purs comme si rien ne devait pouvoir les remplacer. L'empereur cherche à capter par le truchement de ses notes de musiques l'harmonie purement transitoire  des  fleurs de pruniers au printemps. Il veut en fixer la pure sensation, rendre à jamais disponible ce qui est par essence évanescent. L'empereur esthétise au maximum son environnement.

Hsuan Tsung, non une certaine duplicité, tire prétexte de sa souffrance pour se désintéresser des affaire politiques et se consacrer à un art qui reste sa principale jouissance. Kwei-fei, dès le départ a prévenu l'empereur de ce qui se tramait dans son dos. De toute évidence, il n'est pas assez naïf ou assez sot pour l'ignorer. Quelques temps plus tard l'impératrice supplie une dernière fois son mari : il faut destituer les Yang. L'empereur refuse et prétend avoir ses raisons pour maintenir Chao au pouvoir. Sous prétexte de la loi, il interdit à Kwei-fei de poursuivre plus avant sa requête. La réplique de l'empereur doit être prise au pied de la lettre, il sait très bien ce qu'il fait. La montée de Chao permet l'élimination de Li. La soif de pouvoir du premier sert l'empereur qui ne veut rien d'autre que d'être déchargé de toute préoccupation politique. Epris de liberté, l'empereur érige l'irresponsabilité en système personnel. Il abandonne la direction de l'état à un sot, un arriviste et un incapable pour s'adonner sans entrave à sa double passion.

Les femmes victimes de la violence des hommes

Le palais impérial que l'on devine somptueux, se résume à des peintures murales, quelques marches et paravents. Le cinéaste montre ainsi ce lieu comme une prison mentale pour l'empereur. Par contraste c'est lors de la fête du nouvel an qu'il découvre les plaisirs simples de l'existence aux cotés de Fei.

Pourtant, condamnée au harem par l'empereur pour avoir voulu le ramener aux devoirs de sa charge, Kwei-fei aimerait revenir à sa première condition. Revenue chez son cousin Hsien, elle observe la jeune serveuse qui l'remplacée. Elle voudrait retrouver son insouciance et son chant léger. Elle en n'est néanmoins privée par Kao qui vient la chercher au nom des conventions voulues par son autre cousin devenu premier ministre

La scène de l'exécution de Kwei-fei, celle du sacrifice vers une mort sereine et acceptée est montrée avec une économie de moyens et un sens de la suggestion bouleversants. Kwei-fei avance vers ses bourreaux et se déleste progressivement de tous ses luxueux oripeaux, ses mules, son manteau et ses bijoux alors que l'écharpe blanche l'attend pour la strangulation. Comme toujours chez Mizoguchi, la violence n'est jamais montrée dans sa finalité. Elle se développe surtout hors du cadre ce qui entérine la volonté d'indiquer la violence plutôt que d'émouvoir le public par son spectacle

Ppour son recours constant à la théâtralité majestueuse, à la grandeur tragique du récit, le film est récompensé par un nouveau lion d'argent au festival de Venise

Jean-Luc Lacuve, le 4 septembre 2019

Tang Xuanzong (ou Hsuan Tsung ou Li Lōngjī) nait le 8 septembre 685 à Luoyang. C'est le neuvième empereur de la dynastie Tang. Iil est plus communément appelé Míng Huáng (Empereur Brillant, Glorieux Monarque). Il meurt en exil en 762, et est enterré au mausolée de Tai. Son règne (712-756) est l'un des plus longs de l'histoire de Chine, il dure quarante-trois ans.

Les premiers empereurs Tang continuent la consolidation du pays entreprise par Wendi. Sous leur règne, la Chine devient le plus grand et le plus puissant pays médiéval. Celui qui contribue le plus à cette suprématie est l'empereur Li Shimin, dont l'ascension au trône en 626 inaugure plus d'un siècle de développement soutenu dans les sphères sociales et culturelles. L'expansion territoriale intègre l'Asie centrale à l'empire et garantit les routes des caravanes en direction de l'ouest. La capitale Xi'an devient un centre cosmopolite de plus d'un million d'habitants.

La première partie du règne de Xuanzong, l'ère Kaiyuan (713-741), est considérée comme l'apogée de la dynastie Tang, à la suite de la mise à l'écart des femmes des affaires politiques. Dans les faits, la première décennie de son règne n'apporte pas de grands bouleversements par rapport aux années précédentes, puisque le personnel politique dominant reste celui qui avait été promu par Wu Zetian et les impératrices et princesses suivantes, dont on reconnaissait pourtant la trop grande importance numérique, conséquence de la volonté de ces femmes de promouvoir des hommes nouveaux richement dotés. Comme sa grand-mère, il fut assisté par un groupe de lettrés servant de proches conseillers et de secrétaires. Mais Xuanzong s'appuya sur des ministres importants qu'il laissa en poste plus longtemps que ne le permettaient ses prédécesseurs. Au fil du temps, l'empereur se reposa de plus en plus sur l'aristocratie de Chang'an et du Nord-Ouest, comme les premiers Tang, parmi lesquels il recruta notamment des administrateurs chargés de missions ad hoc, en dehors des cadres administratifs habituels. Ainsi Yuwen Rong fut chargé du recensement de familles échappant à l'administration fiscale, Pei Yaoqing de l'amélioration du transport sur le Grand Canal, tandis que les superviseurs des monopoles du sel prenaient aussi une grande importance. Dans l'armée, les gouverneurs des provinces frontalières prirent une importance croissante.

La seconde partie du règne de Xuanzong, l'ère Tianbao (742-756) est vue comme une phase de déclin. L'empereur fut alors moins actif dans la direction de l'empire, qui fut confiée au ministre Li Linfu, qui en vint à exercer un pouvoir autocratique après avoir accompli de nombreuses purges, éliminant de fait les plus talentueux ministres et s'appuyant sur des généraux d'origine étrangère, comme le sogdien An Lushan et le coréen Gao Xianzhi. C'est aussi à une période de retour de l'influence féminine à la cour, avec l'ascension de la première concubine (guifei), Yang Yuhuan (ou Yang Guifei). Le frère de celle-ci, Yang Guozhong, fut un concurrent de Li Linfu, et quand ce dernier mourut en 752, il tenta de prendre sa place. Il voulut écarter An Lushan, mais celui-ci fut épargné car il avait l'appui de Xuanzong et de Yang Guifei qui en avait fait son fils adoptif, et fuit la capitale pour préparer sa révolte.

Cet âge d'or connaît une fin brutale quand le puissant général An Lushan se rebelle en 755. L'empereur Minghuang abandonne Chang'an, s'enfuit vers le Sichuan avec Yang Guifei et sa famille. Yang Guifei (à cause de sa famille ayant des rapports politiques avec le coup d'état fomenté par An Lushan) est forcée de se pendre sur l'ordre et sous les yeux de l'empereur. Inconsolable par cette tragédie, il abdique au profit de son fils Suzong (756-762). La stabilité de la dynastie se trouve profondément érodée quand la rébellion est finalement écrasée. Durant la seconde moitié de la dynastie des Tang, l'art continue à se développer mais il n'atteint plus jamais sa grandeur précédente.

La Chine des Tang ne se remet jamais complètement de la rébellion d'An Lushan, qui sévit entre 755 et 763 et qui coûte la vie à un tiers de la population; ce qui était un grand empire se ratatine peu à peu, tant physiquement que spirituellement. Une cour anxieuse peut difficilement développer un style artistique inventif, et les persécutions religieuses portent un coup terrible aux constructions des temples. Seuls les lettrés, dont l'art vise à exprimer des sentiments intérieurs, trouvent une inspiration dans les troubles et même dans les tourments.

Minghuang vit entouré des meilleurs lettrés de son temps : Wang Wei est l'un des très grands noms de sa Cour. Il protège les arts et il est épris de musique pour laquelle il crée une école à l'intérieur du palais, puis une deuxième en 714, et d'autres non plus au palais, mais dans la capitale. La musique du pays de Kucha jouit alors d'une grande faveur. Un texte rapporte que l'empereur, après avoir appris la musique, se prend à aimer passionnément la musique chinoise (faqu). Il choisit alors une troupe de musiciens qui jouent assis, au nombre de trois cents. Ils reçoivent leurs instructions au Jardin des poiriers. La musique de ce Jardin évoque encore aujourd'hui la douceur de vivre pendant ce règne qui marque un apogée.

Yang Yuhuan (719-756), fille de Yang Xuanyan, officier et fonctionnaire du ministère des Armées de l'empereur, elle fait alors partie du harem Li Mao ou Li Qing, prince de Shou (715-775), dix-huitième fils de l'empereur Minghuang. Lors d'une visite chez son fils, l'empereur qui se trouve être à la recherche des plus belles femmes de l'empire, la remarque comme en faisant partie, et la rebaptise Yang Guifei afin de se l'approprier. En 745 elle entre dans le harem impérial, puis devient sa concubine officielle. De 745 à 756, elle est le personnage le plus puissant du pays, la plus illustre femme fatale de l'histoire chinoise. Elle est connue sous le nom de « Beauté de Jade » et comme la plus belle femme de l'empire de cette époque.. Cette image de la beauté idéale, aux formes pleines, se répand d'un bout à l'autre du pays et même au-delà des frontières

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