Le merdier

1978

(Go tell the Spartans). Avec : Burt Lancaster (Major Asa Barker), Craig Wasson (Caporal Courcey), Jonathan Goldsmith (Sergent Oleonowski), Marc Singer (Capitaine Olivetti), Joe Unger (Lt. Hamilton), Dennis Howard (Caporal Abraham Lincoln). 1h54.

En 1964, Le major Asa Barker a reçu le commandement d'un avant-poste déjà peu équipé surplombant trois villages : Boo Jum, Mung Tau & Hat Song. Barker reçoit l'ordre de réoccuper un hameau voisin et désert appelé Muc Wa, dans le sud du Vietnam, près de Da Nang près de la route qui avait été le théâtre, il y a dix ans, du massacre de soldats français lors de la première guerre d'Indochine. Barker est un ancien combattant d'infanterie épuisé dans sa troisième guerre (ayant servi dans le Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale ainsi que durant la guerre de Corée). Il tente alors de remplir sa mission avec ses peu de moyens

Le major Barker et son second, le capitaine Olivetti, reçoivent quatre nouvelles recrues : Le sous-lieutenant Hamilton volontaire pour le Vietnam et qui envisage de rester dans l'armée : le sergent Oleozewski qui a servi pendant la guerre de Corée sous le commandement du major Barker mais qui est épuisé moralement apres une escarmouche au vitnam qui a vu son unité massacrée ; le capotal Abraham Lincoln, médecin et toxicomane ;. le caporal Courcey, un expert en démolition qui a prolongé son engagement de six mois pour servir au Vietnam.

Le major Barker envoie ses quatre recrues plus le caporal Ackley, un expert en communication, Cowboy, un sergent mi-vietnamien mi-français, une escouade de mercenaires Nung et une vingtaine de civils de la Force populaire sud-vietnamienne, armés de fusils de chasse avec quelques mitrailleuses, pour tenter de créer un avant-poste à Muc Wa sous le commandement de Hamilton.

Sur le chemin qui mène à Muc Wa, le long d'un chemin de terre, la colonne se heurte à un barrage piégé. Ils capturent le seul soldat vietnamien tenant le barrage routier, décapité par Cow-boy trop impulsif. En atteignant le hameau, Hamilton suit le conseil d'Oleozewski pour préparer la défense. L'unité reçoit des fournitures apportées par hélicoptère. À l’arrière du hameau se trouve un cimetière de 302 soldats français, massacrés lors d’une attaque vietcong dix ans plus tôt, Une pancarte au-dessus de l’entrée indique, en français, "Étrangers, nous sommes restés ici par obéissance à leurs lois". Ce que le caporal Courcey traduit par "Étranger, quand tu nous trouveras couché ici, va dire aux Spartiates que nous obéissons à leurs ordres", suggérant une référence à la bataille de Thermopyles où plus de 300 Spartiates sont morts en essayant de garder une position stratégique. Pendant qu'il parcourt le cimetière, Courcey repère un soldat vietcong borgne qui est probablement un éclaireur.

Au cours d’une patrouille, Courcey repère un groupe de neuf femmes et enfants vietnamiens qui pêchent le long de la petite rivière qui traverse le village désert, alors qu’il leur avait été dit qu'il n’y aurait pas de civils dans la région.

Ce soir-là, les Vietcongs attaquent Muc Wa avec une attaque aux mortiers dans laquelle Lincoln est blessé. Courcey dirige une patrouille qui tue les quatre artilleurs du mortier viet-cong, dont l'une des femmes vues près du fleuve.

Le lendemain matin, Barker se rend à Saigon pour rencontrer le colonel Minh, le chef militaire de la région, et tente de le persuader d'envoyer des renforts d'au moins 300 soldats à Muc Wa. Mais le corrompu Minh refuse, affirmant qu'il a besoin des troupes à Saigon pour empêcher un éventuel coup d'Etat. Toutefois, après avoir bataillé avec le colonel Minh, le colonel vietnamien informe Baker que les troupes demandées seront libérées s'il peut fournir 1 500 obus.

Ce soir-là, l'avant-poste est attaqué. Une patrouille dirigée par le Sgt Oleonozski revient en laissant derrière elle un homme grièvement blessé. Ignorant les avertissements d'Oleonozski, le lieutenant Hamilton tente de sauver l'homme mais est tué. Le lendemain, le Sgt Oleonozski se suicide plutôt que de faire face à la pression du commandement. Lorsque Barker est informé de la mort de ce dernier, il souhaite retirer ses troupes désormais sans chef expérimenté. Mais cette demande est refusée par le général Harnitz, obligeant ainsi Barker à envoyer son propre capitaine à Muc Wa.

Cette nuit-là, l'avant-poste est à nouveau attaqué par des centaines de Viet congs et non pas par les quelques dizaines prévues par le haut commandement. Ils sont tous bien armés de diverses armes automatiques en face des fusils obsolètes du poste. Barker est obligé de menacer Harnitz par radio pour envoyer un appui aérien à Muc Wa. Plusieurs hélicoptères arrivent juste à temps pour mettre fin à l'attaque des Vietcongs.

Le lendemain matin, Barker reçoit de Harnitz l'ordre de retirer toutes les troupes américaines de Muc Wa, qui serait bientôt assiégé par le bataillon du 507e bataillon du Viet Cong, fort de 1 000 hommes. Barker se rend personnellement à Muc Wa pour évacuer les survivants américains ainsi que les blessés par hélicoptère, laissant derrière eux les troupes sud-vietnamiennes et, faute de place dans l'hélicoptère, les blessés incapables de se déplacer. L'idéaliste Courcey refuse de laisser les blessés. Barker décide donc de rester pour aider à évacuer les derniers soldats et miliciens sud-vietnamiens par la route.

Les civils vietnamiens que Courcey a trouvés et amenés dans le camp de base volent plusieurs armes et tentent de s'échapper, forçant Cowboy à tous les tuer. Mais l’adolescente vietnamienne s’échappe et informe les éclaireurs vietnamiens que les Américains envisagent de se retirer, révélant ainsi qu’elle et tous les autres civils étaient en réalité des partisans des Vietcongs, comme l’avait prédit Cowboy.

Ce soir-là, Barker et Courcey sont obligés de détruire toutes les armes et le matériel laissés derrière, puis dirigent le groupe sur la route qui quitte le village, alors que des tirs d'artillerie américains commencent à pleuvoir sur la région. Mais à peine le groupe a-t-il déposé qu'il est pris dans une embuscade et entouré par le Vietcongs, dirigé par la fille civile. Courcey est blessé mais emmené dans un abri caché par un milicien âgé.

Après la bataille finale, le seul survivant est Courcey dont l'idéalisme et l'enthousiasme pour la guerre du Vietnam sont maintenant morts avec ses camarades. Il se réveille le matin pour constater que les soldats morts, y compris Barker, sont dépouillés de leur treillis. Les vietcongs se sont retirés. Alors que Courcey se dirige vers le cimetière français, il trouve un survivant ennemi : l'éclaireur blessé à un œil qu'il avait vu plus tôt. Celui-ci pointe son fusil vers Courcey avant de le laisser tomber d'épuisement. Courcey lui dit: "Je rentre chez moi, Charlie, s'ils me laissent faire" . Le film se termine sur un carton indiquant l'année : 196'.

Le titre français est une référence à la manière dont les Français considéraient la guerre d'Indochine à partir de 1950 mais ne rend pas du tout l'esprit beaucoup plus noble du titre original, "Va dire aux Spartiates", qui est un extrait de l'inscription du monument élevé par les Grecs à Léonidas et ses 300 héros de la Bataille des Thermopyles : "Passant, va dire à Sparte que nous sommes morts ici pour obéir à ses lois"

Le film décrit au moyen d'un épisode mineur les conditions de l'engrenage qui mènera les États-Unis à leur engagement massif au Viêtnam : très forte sous-estimation de l'adversaire, mépris arrogant pour leurs prédécesseurs français et leurs supplétifs locaux très expérimentés, aveuglement devant les différences avec la Corée (où la population n'était pas hostile à l'Amérique, qui l'avait libérée des Japonais en 1945, d'où absence de guérilla sur les arrières d'un front linéaire classique bien tenu sur un terrain d'ailleurs beaucoup plus facile, sans jungle).Les dirigeants politiques et chefs militaires américains ne trouveront d'autre stratégie qu'un accroissement massif de leurs moyens matériels.