Dernier caprice

1961

(Kohayagawa-Ke no aki / L'automne de la famille Kohayagawa). Avec : Ganjirô Nakamura (Manbei Kohayagawa), Setsuko Hara (Akiko), Yôko Tsukasa (Noriko), Michiyo Aratama (Fumiko), Keiju Kobayashi (Hisao), Masahiko Shimazu (Masao), Hisaya Morishige (Isomura Eiichirou), Chieko Naniwa (Tsune Sasaki ), Reiko Dan (Yuriko Sasaki), Haruko Sugimura (Katou Shige), Daisuke Katô (Kitagawa Yanosuke), Haruko Tôgô (Teruko Kitagawa), Yumi Shirakawa (Nakanishi Takako), Akira Takarada (Teramoto Tadashi). 1h43.

Dans un bar d'Osaka, Kitagawa Yanosuke présente son ami, petit industriel qui dirige une aciérie et cherche à se remarier à Akiko, veuve d'un professeur d'université qui ignore tout du but de cet entretien. Akiko dirige une galerie. Elle est interloquée quand l'homme lui dit chercher un tableau avec un taureau car c'est son signe du zodiac.

Akiko rentre chez elle retrouver son fils, Minoru, qui révise ses leçons avec Noriko, la sœur cadette d'Akiko. Elle est venue après le travail pour lui demander conseil. Sa famille envisage de la marier avec le fils d'un banquier. Leur entreprise ne marche plus très bien et son mariage les soulagerait. Noriko se déclare mal préparée pour le mariage. Akiko lui conseille de rencontrer tout de même le prétendant. Noriko quitte sa sœur juste à temps pour ne pas rater le dernier train pour Kyoto.

A Kyoto, Hisao, dirige la petite entreprise de distillerie de saké qui appartient à son beau-père, Manbei Kohayagawa, le père d'Akiko et Noriko et de sa femme, Fumiko. Celle-ci l'appelle pour qu'il vienne recevoir son frère, Kitagawa Yanosuke. Celui-ci fait part de sa tentative d'approche pour marier Akiko. Manbei s'en félicite car il aimerait être moins préoccupé du sort de ses trois filles. Il étonne la famille en demandant à s'éclipser en pleine discussion.

Secrétaire dans une entreprise d'Osaka d'où l'on peut voir le célèbre château, Noriko apprend que, le soir même, aura lieu la fête pour le départ du jeune Teramoto qui part dans deux jours pour Sapporo. Après la fête, sur le quai de la gare dont le train va les ramener à Kyoto, les deux jeunes gens promettent de s'écrire.

Manbei vient saluer ses employés pour repartir aussitôt. Le premier clerc prévient le second que la famille s'inquiète des récentes mais nombreuses visites de Manbei dans les vieux quartiers de Kyoto. Il lui demande de suivre son patron. Mais le second clerc se fait surprendre par Manbei qui s'amuse de sa confusion. Manbei rejoint ainsi une ancienne maîtresse, Tsune Sasaki, qu'il vient de retrouver très récemment, par hasard, dans un vélodrome après dix-sept ans de séparation. Celle-ci vit avec sa fille, Yuriko, qui va avoir 21 ans et dont Manbei parait être le père. Ils évoquent leurs souvenir, l'auberge d'Ugi, les sorties pour voir la neige ou les lucioles. Yuriko jeune fille "moderne" qui sort avec des Américains voudrait qu'il lui offre une étole de vison.

Le second clerc n'avait pourtant pas abandonné la partie et il peut décrire au premier clerc la femme que rencontre Manbei et à laquelle il a chanté leur vieille romance au shamisen. Le premier clerc reconnait cette femme, qui a entre 45 et 50, avec qui Manbei avait du rompre pendant la guerre ; "Le feu mal éteint s'embrase" conclut-il. Fumiko sait aussi que son père a retrouvé son ancienne maitresse de son père à Osaka avec qui il humilia sa mère. "À son âge, il exagère" réplique Fumiko lorsque Hisao tente de la calmer. Fumiko tance son père qui nie avoir retrouvé son ancienne maitresse. Lorsque Manbei fait part de son souhait de se rendre pour l'anniversaire de la mort de la mère de son gendre sur sa tombe à Arashiyama, Fumiko le soupçonne de jouer double-jeu. Elle le met au défi de se rendre voir un ami prétendu qui lui donnerait des conseils pour la distillerie. Manbei s'en va en colère.

Yuriko demande à sa mère si Manbei est son père et si elle pourra lui soutirer une étole de vison. Manbei, qui a emprunté 1000 yens pour le trajet, arrive sur cet entrefaite et fait le ménage avec Tsune.

A la galerie Chigusa, Kitagawa Yanosuke vient s'enquérir auprès d'Akiko, que Fumiko a prévenue de l'intention de celui qu'elle a rencontré, si elle veut revoir celui-ci. Akiko ne répond pas mais dit se rendre bientôt avec la famille à Arashiyama.

Arashiyama. La famille réunie parle de l'avenir d'Akiko, veuve depuis six ans et de Noriko. Tous croient que celle-ci va accepter son prétendant. Noriko déclare pourtant à Akiko que, lors de leur rencontre, son prétendant a trop mangé et a dû dégrafé sa ceinture. Au bord du lac, les deux sœurs plaisantent. Akiko doit donner 100 yens à chaque fois qu'elle parle de son âge. Fumiko fait des allusions perfides, à midi puis le soir, à l'aventure amoureuse de son père. Alors qu'Akiko va partir, le père fait une attaque.

Le frère de Tokyo, Kiyozo, et la dame de Nagoya, la sœur de la femme du patron, arrivent à Kyoto pour veiller sur Manbei. Mais celui-ci se rétablit promptement à la surprise générale. Au cours d'une partie de base-ball avec son petit-fils, il parvient à faire encore une fugue pour rejoindre sa maîtresse et aller aux courses avec elle. Il voudrait même aller à Osaka.

A Osaka, le prétendant d'Akiko n'est pas content car il l'a attendu deux heures et il sait qu'elle ne viendra pas. Il le repropche vertement à Kitagawa Yanosuke.


A Kyoto, Hisao et Fumiko sont appelés au téléphone par les Sasaki : Manbei vient de faire une seconde attaque. Hisao et Noriko arrivent chez Tsune Sasaki qui leur raconte les circonstances du décès. A 8h23, alors que sur ses conseils, Manbei avait renoncé à aller à Osaka, il a été pris d'une crise cardiaque. Il a répété : "La fin, c'est déjà la fin" deux fois et s'est etteint.

Les paysans observent qu'il y a beaucoup de corbeaux, signe que quelqu'un est mort. Les invités arrivent. Hisao explique qu'il va devoir vendre l'entreprise à une société dont il va devenir l'employé. La tante juge son beau-frère décédé égoïste, avare et insouciant mais reconnait aussi qu'il a su profiter des plaisirs de la vie et fond en larmes. Noriko expilque à Akiko qu'elle a décidé de faire selon son cœur, de renoncer au mariage arrangé, et d'aller vivre à Sopporo avec Teramoto.

La cérémonie d'incinération a lieu trois jours plus tard au bord de la rivière, commentée par le couple de vieux pêcheurs habitués au spectacle de la cheminée qui fume : "Les vieux meurent les jeunes les remplacent. Le monde est ainsi fait". Sur le pont, Noriko invite Akiko à venir la voir à Sapporo. Les corbeaux envahissent le cimetière.

L'automne de la famille Kohayagawa, le titre original, décrit sans doute mieux que Dernier caprice, le sujet du film. Il ne s'agit pas seulement des derniers mois de la vie du patriarche, Menbai, mais du destin de ses trois, voir quatre, filles. Akiko, la plus âgée, independante tient une galerie d'art et n'a aucune envie de se remaier ; Noriko auquel on propose un mariage arrangé et qui préférera son amoureux et Fumiko qui, mariée à Hisao, tente avec lui de faire marcher la distillerie familaile héritée du père. Il y a enfin Yuriko, la plus jeune, 20 ans, la fille de sa maitresse qui s'intéresse surtout aux cadeaux que pourraient lui faire Menbai.

critique du DVD Editeur : Arte vidéo. Avril 2004. Coffret 5 films en couleur : 50 €.

Coffret 5 films en couleur : Fleurs d'équinoxe, Bonjour, Fin d'automne, Dernier caprice, Le goût du saké et Gosses de Tokyo en supplément au DVD1.