Lettre d'une inconnue
1948

Vienne aux environs de 1900. Il est deux heures du matin, il pleut. Stefan Brand est raccompagné chez lui par deux amis qui seront ses témoins trois heures plus tard pour un duel contre un mari trompé. Mais Stefan rassure son valet, John : il n'a pas l'intention d'y assister. "L'honneur c'est pour les gentlemen" lui dit-il avant de lui demander de faire leurs valises pour un long voyage.

John lui tend alors une longue lettre arrivée dans la nuit, adressée par une inconnue depuis l'hôpital sainte Catherine. Celle-ci, Lisa Berndle, lui révèle qu'elle lui voua, dès son adolescence, un amour exclusif, sans qu'il ne s'en aperçût jamais. Elle lui raconte comment, toute jeune encore, elle assista à son emménagement dans l'appartement voisin de celui qu'elle occupait avec sa mère. Elle l'écoutait dans la cour jouer du piano et le voyait recevoir ses amis, presque toujours des femmes. Souvent pourtant, elle s'imaginait qu'il jouait pour lui. Elle apprit à devenir élégante, étudia la vie des grands musiciens pour lui plaire. Un jour, elle visita son appartement en cachette mais appris aussi en rentrant que sa mère voulait se marier avec Kastner, tailleur pour militaires à Linz. Lisa se révolta en vain. Le jour du départ, elle fugua de la gare pour rejoindre Stefan afin de lui avouer son amour. Elle l'attendit des heures mais lorsqu'il rentra avec une femme, elle comprit qu'il ne lui restait rien de ses espoirs. Elle s'en alla pour à Linz.

Stefan tourne les pages de la missive de l'inconnue. Lisa ne fit que penser à lui dans Linz, ville de garnison, terriblement ennuyeuse quand on a 18 ans. Elle renonça à des fiançailles avec le neveu d'un colonel afin de rentrer sur Vienne.

John amène son café et son cognac à Stefan. Lisa travailla chez Madame Spitzer pour assurer sa subsistance. En sortant, nuit après nuit, elle revenait au même endroit. Un soir, il la croisa. Il décommanda sa répétition du soir et sa rencontre avec Lili pour l'emmener au restaurant. Il lui offrit une rose blanche puis la conduisit en calèche au Prater où elle acheta une pomme d'amour. Ils empruntèrent un petit train de carton pour un voyage de cartes postales pour Venise et la Suisse représentées en toiles peintes. Ils dansèrent tard dans la nuit jusqu'à excéder l'orchestre féminin. Stefan la ramena chez lui où ils passèrent la nuit. Il la retrouva chez la modiste où elle travaillait pour lui annoncer qu'il partait pour quinze jours avec son orchestre pour la Scala de milan. Elle vient le voir partir à la gare en sachant déjà que quinze jours de séparation la lui feront oublier. C'est ainsi qu'elle accoucha le 12 novembre sans jamais demander son aide.

Stefan voit les photos de son fils qu'elle a jointes à la lettre. La suite de la lettre explique que pour les neuf ans de son fils, elle se maria avec le diplomate Johann Stauffer. Celui-ci accepta le jeune Stefan comme son fils. Un soir qu'ils sont à l'opéra, Lisa croisa Brand. Il la poursuivit exigeant d'elle qu'elle l'aide à retrouver qui il est. Stauffer la supplia de renoncer à revoir Brand. Le lendemain pourtant, elle laissa son fils au train sans savoir qu'il est contaminé par le typhus et rejoignit Stefan chez lui. Stauffer l'y vit entrer avec les roses blanches qu'elle venait d'acheter. John lui ouvrit avec un sourire. Stefan expliqua qu'il avait renoncé au piano car il avait trouvé des choses plus distrayantes à faire. Il souleva son voile, chercha du champagne et de la glace et demanda à John d'aller chercher les choses habituelles. Agacée par ces frivolités, Lisa, venue pour lui parler d'eux et lui offrir sa vie et choquée qu'il ne la reconnaisse pas (plan des roses) s'enfuit sous le regard attristé de John. Elle s'en alla voir son fils à l'hospice ; contaminé par le typhus, il mourut sans la reconnaitre. Elle lui écrivit alors cette lettre se sentant mortellement atteinte... Les dernières lignes sont de la main d'une sœur infirmière : la jeune femme est morte avant d'avoir pu terminer sa lettre.

Stefan est effondré à cette lecture mais ne parvient toujours pas à identifier l'inconnue. C'est John qui lui écrit son nom : Lisa Berndle. Il est cinq heures du matin et les calèches pour le duel sont arrivées sous les fenêtres de la maison. Stefan comprend le sens de la provocation en duel que lui a adressé la veille un diplomate viennois. Il s'y rendra comme à un dernier rendez-vous, avec celle dont l'image lui revient enfin quand elle lui ouvrit la porte en souriant du haut de ses treize ans.

Deuxième film américain d'Ophuls après l'impersonnel Exilé (1947), Lettre d'une inconnue offre enfin à Ophuls, après sept ans d'attente, la possibilité d'exprimer son talent au sein du système hollywoodien. Liebelei (1935) adapté d'Arthur Schnitzler, fut son plus grand succès international. Ainsi parvient-il à convaincre la Universal qu'il saura sublimer la nouvelle de Stefan Zweig dans une une Vienne admirablement reconstituée en studio. Il y dessine un portrait de femme amoureuse, amoureuse sans espoir, dont la délicatesse et la mélancolie glissent lentement et inexorablement vers le sublime.

Ophuls modifie profondément la nouvelle de Stefan Zweig. Il l'encadre dans un prologue et un épilogue rédempteur et invente une scène centrale au Prater. Le film reste, comme chez Zweig, une charge contre l'inconsistance des hommes et l'exaltation du sacrifice d'une femme. Mais Ophuls met surtout en valeur la possibilité pour une femme de se créer un destin à la hauteur de ses exigences. Un jeu de rimes visuelles et la figure du fondu enchainé donnent la forme d'une ronde, d'un cristal à multiples facettes, à ce destin. Ophuls souligne aussi discrètement qu'il s'agit là d'un destin rêvé, d'un spectacle mis en scène qui vaut peut être mieux que la réalité toute crue.

Adapter une nouvelle crue et violente en une douce ronde de mort

Ophuls modifie profondément l'esprit de la nouvelle, traitée sur le mode réaliste, en ne cessant de magnifier chaque détail. Zweig écrit une charge terrible envers la monstruosité de la société viennoise masculine incapable de voir la sublime douceur d'une femme amoureuse au-delà de tout espoir. Ophuls propose une histoire d'amour sans cesse sublimée par des décors et des personnages animés de la passion de se construire un destin qui les dépasse.

Pour échapper à la censure, Ophuls doit adapter la nouvelle assez crue écrite en 1922 par Stefan Zweig. Une seule étreinte aura ici lieu entre les amants, sanctionnée par la naissance du jeune Stefan. La nuit d'amour et les caresses échangées ne sont pas décrites. Ce que Zweig fait deux fois puisque, avant de fuir retrouver son enfant mourant, Lisa se donne une seconde fois, effrayée que son amour non seulement ne la reconnaisse toujours pas mais lui laisse de l'argent comme à une prostituée. La scène de l'accouchement est également expurgée des annotations concernant le comportement sexuellement odieux des médecins.

Bien moins sexuelle, la mise en scène reprend aussi avec moins d'insistance le thème d'une lettre écrite sous le signe de la mort. Certes, celle-ci est évoquée dès le début du film avec la visualisation de la lettre avec la croix de l'hôpital sainte Catherine violemment éclairée alors que le visage de Stefan qui la regarde est laissé dans l'ombre. La phrase : "Quand vous lirez cette lettre, je serai sans doute morte" remplace aussi efficacement le "A toi qui ne m'a jamais connue" de la nouvelle. Mais dans celle-ci, la description chronologique de la passion amoureuse depuis les treize ans de Lisa se fait avec quatre retours au présent sur celle-ci pleurant son enfant mort. Ici les quatre retours au présent se font sur le flou du visage de Stefan. Paradoxalement l'invention par Ophuls du prologue et de l'épilogue, le duel dans lequel va mourir Stefan, au lieu d'accentuer la radicalité de la mort, rapproche enfin les amants. C'est en effet par ce moyen, son propre sacrifice, que Stefan rend enfin hommage à Lisa. Il retrouve le sourire et l'admiration de Lisa et la rejoint dans la mort. Ophuls réconcilie donc in fine Lisa et Stefan s'éloignant de la fin de la nouvelle de Zweig :

"Son regard tomba alors sur le vase bleu qui se trouvait devant lui sur son bureau. Il était vide, vide pour la première fois au jour de son anniversaire. Il eut un tressaillement de frayeur. Ce fut pour lui comme si, soudain, une porte invisible s'était ouverte et qu'un courant d'air glacé, sorti de l'autre monde, eût pénétré dans la quiétude de sa chambre. Il sentit que quelqu'un venait de mourir ; il sentit qu'il y avait eu là un immortel amour : au plus profond de son âme, quelque chose s'épanouit, et il eut pour l'amante invisible une pensée aussi immatérielle et aussi passionnée que pour une musique lointaine".

Les autres modifications vis à vis de la nouvelle découlent de cette volonté de douceur, de délicatesse et de mélancolie. Dans le roman, Stefan est romancier et non musicien. Il rentre de voyage et n'est pas provoqué en duel. Lisa va, de ses seize à dix-huit ans, à Innsbruck et non à Linz. Il n'y a pas de rupture de fiançailles avant le retour à Vienne. La sublime soirée au Prater n'existe pas. Après le restaurant, Lisa rentre directement dans la maison de Stefan et décrit avec insistance le sacrifice consenti de sa virginité. Il est précisé qu'elle revient trois nuits avant le départ de Stefan en voyage. L'horreur de l'accouchement à l'hôpital est décrit avec crudité. Elle envoie pendant onze ans (et non neuf) des roses blanches à Stefan pour son anniversaire. Les roses blanches sont déjà dans l'appartement de Stefan dans un vase bleu. Lisa eut des amants pour lui permettre d'avoir une vie décente pour son enfant et n'est donc pas mariée. Un comte veuf et âgé l'a protégé mais elle a refusé de l'épouser. Elle voit Stefan à l'opéra une première fois mais le fuit alors. C'est dans une taverne, Le Tabarin, qu'a lieu la dernière rencontre. Elle est accompagnée de son amant dont elle bafoue la dignité pour suivre Stefan. Elle reste en revanche là toute la nuit sans fuir et décrit sensuellement la nuit d'amour. Comme dans le film, Johan, seul personnage nommé, le domestique la reconnait mais il n'est pas muet, ce qui, dans le film, accentue son aspect d'ange gardien et permet le plan de l'écriture du nom de Lisa Brendle sur un papier tendu à Stefan.

Le motif du train sur le départ, inexistant dans la nouvelle, revient cinq fois. Lors de la fugue de Lisa à treize ans, lors de la soirée au restaurant sur le programme tendu à Stefan pour qu'il le dédicace à une admiratrice, et dans l'attraction foraine du petit train de cartes postales au cœur du Prater. Après Venise, c'est la Suisse qui défile devant les vitres. Lisa interroge Stefan sur la montagne qui est représentée et qu'il avoir escaladée : c'est Le Matterhorn. "Que fait-on après l'avoir grimpé ?" interroge Lisa "On redescend" répond Stefan. La vie de Lisa comme les émotions du spectateur durant le film ne vont cesser d'enchaîner ces deux temps de l'élévation et de la chute aussi bien sur le temps long de la dramaturgie que dans l'image avec la figure du fondu-enchainé. Ce sera notamment le cas lors des deux dernières scènes de gare qui se font écho, lors des séparations avec Stefan pour la Scala et du jeune Stefan dans le train infecté par le typhus.

Une ronde de rimes et de fondus-enchainés

Le film commence par une calèche emmenant Stefan chez lui et se clôt par une calèche emportant Stefan vers le duel auquel il avait l'intention d'échapper trois heures plus tôt. La pluie a cessé et Stefan a retrouvé une intégrité que ses multiples renoncements et sa progressive usure intérieure menaçaient de corrompre. En se rappelant enfin du sourire de l'enfant de treize ans que fut Lisa, il abandonne son personnage de dandy wildien et accepte son sort de héros tragique. Cette réconciliation dans la mort vient après deux terribles désillusions. A 18 ans, pleine d'espoir, et à 27 ans, sans espoir c'est la même attente de Lisa devant la petite statue de la vierge. Même travail sur le décor pour opposer les deux appartements de Stefan lumineux et peuplé d'angelots, et celui de la mère de Lisa, obstrué par des rideaux et avec cage et aquarium. La rime visuelle la plus terrible est celle du plan en plongée de la cocotte vue à 16 ans avant de partir à Linz et celui répété sur Lisa, reçue par Stefan elle-même comme une cocotte. La répétition de la phrase "two weeks" à la gare vient aussi annoncer la tragédie avant même la révélation de la présence du typhus dans le train.

voir : lettre
voir : fin
Le film s'ouvre et se clôt sur une calèche dans une rue de Vienne sous et après la pluie
 
voir : rencontre
voir : fin
Stefan ne voit pas la vraie Lisa mais part vers la mort avec son fantôme
 
voir : Prater
voir : fuir
Cette réconciliation vient après deux terribles désillusions, à 18 ans pleine d'espoir, et à 27 ans, sans espoir, devant la petite statue de la vierge
 
voir : visite
Même travail sur le décor pour opposer les deux appartements
 
voir : visite
voir : Prater
La cocotte vue à 18 ans et Lisa reçu par Stefan comme une cocotte
 
voir : départ
voir : Opéra
"twoo weeks" pour les départs de Stefan à Milan puis du jeune Stefan
   

Le retour de plans qui font échos à des plans déjà très fortement mis en scène par un cadrage ou un élément de décor suffirait déjà à identifier la structure du film comme celle d'un cristal aux multiples facettes, alternativement claires et sombres, au sein duquel l'amour sans espoir de Lisa est enfermé.

Cette ronde du temps dans laquelle Lisa construit son destin est renforcée par la figure du fondu-enchainé qui lie presque toutes les séquences. Au sein de ceux-ci, on notera celui de Lisa s'éloignant de dos hors de la gare où elle vient de quitter Stefan enchainé avec celui de la religieuse s'avançant face à la caméra vers le lit d'où Lisa a accouché. "Par une telle liaison entre deux séquences, à la fois simple, bouleversante et inattendue Ophuls révèle comme tout grand metteur en scène sa nature de démiurge, son aptitude à être, dans son récit le maître du temps aussi bien que des émotions du spectateur" avait remarqué Lourcelles. Notable aussi le double fondu de Lisa s'éloignant vers le haut du plan de la cour éclairée enchainé avec le plan du crucifix s'effaçant lui même pour découvrir le lit où le jeune Stefan est mort. Remarquable enfin le quasi morphing du visage de Lisa sur lequel se superpose celui de Stefan lors du dernier retour au présent. Vont ensuite s'enchainer la suite des souvenirs au sein du motif du temps qui passe, figuré par un rond de fumée tournant dans le sens des aiguilles d'une montre. L'ensemble de ces figures du cristal, tournoyant sur ces multiples facettes, ne peut qu'aboutir au temps se figeant dans la mort. C'est la roue qui se fige, celle du carrosse de mari de Lisa, venu pour le duel.

Du Prater à l'appartement
Du quai de gare au couloir de l'hospice
Lisa s'éloignant dans le fond du plan vers la mort
Le morphing Lisa-Stefan
La ronde des souvenirs
La ronde qui s'arrête

Le baroque fluide d'Ophuls

Jacques Lourcelles croit observer que "La caméra ophulsienne se promène dans les couloirs des maisons, remonte les escaliers, longe les quais des gares, passe d'un personnage à l'autre avec autant de virtuosité que de naturel. C'est le triomphe de ce baroque fluide qui capte et communique au public les émotions les plus intimes des personnages à partir de leur évolutions et de leurs déplacements dans l'espace".

Les mouvements d'appareils sont pourtant très rares. Il y a le plan d'une minute de l'intérieur de la voiture de déménagement jusqu'à la sortie de la harpe dans la cour et, un peu plus tard à Linz le plan d'une minute quarante lors de la présentation de Lisa au lieutenant. Le premier accompagne l'une des plus belles phrases du scénario : "Je crois que l'on nait deux fois : au jour de la naissance et au début de la vie consciente. Rien n'existe dans ma mémoire avant ce jour de printemps où je vis une voiture de déménagement devant chez nous". L'autre est en revanche un plan gag avec l'irruption de la charrette gênant la présentation entre Lisa et le lieutenant. Chacun de ces plans est également suivi d'un plan assez long. Mais aussi beaux soient-ils, on est assez loin du plan d'ouverture longeant La maison Tellier, épisode central du Plaisir (1952) ou des amples mouvements de Madame de... (1953).

Les mouvements de caméra saisissant le couple derrière la fanfare ou recadrant Lisa à L'opéra sont très beaux mais ne constituent pas encore l'essence du baroque fluide dont fera preuve Ophuls dès son retour en France.

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De rares mouvements d'appareils mais des recadrages toujours emprunts d'émotions

Si baroque il doit y avoir, il est peut-être à chercher dans l'artificialité revendiquée du double destin de Stefan et Lisa.

Préférer le spectacle de l'amour à la trivialité de la vie.

Les genders studies américaines se sont en effet emparées du film comme étant l'un des premiers à mettre en scène une femme romanesque qui choisit son destin, celui d'une femme amoureuse sans espoir. Si le destin est tragique du moins est-ce elle même qui se le choisit. Ophuls souligne ainsi discrètement qu'il s'agit là d'un destin rêvé, d'un spectacle mis en scène qui vaut peut-être mieux que la réalité toute crue.

Le film est ponctué de scènes avec ouverture de rideau. Ainsi Lisa laissant tomber son tapis dans la cour pour se précipiter vers celui qui lui permettra d'aller chez Stefan. Après la soirée d'amour avec Stefan conclue par un fondu au noir, le rideau que fend madame Spitzer pour l'ouverture de l'acte vers la séparation et la rupture. Plus cruel, le rideau dans le restaurant où Stefan conduit Lisa après leur première discussion dans la rue. Le rideau encadre un salon particulier où Lisa ne peut être invitée que comme une cocote (le maitre d'hôtel va resserrer une seconde fois le rideau) mais la caméra d'Ophuls s'avance jusqu'à l'ignorer car l'esprit de Lisa oublie ce décor et ne veut y voir que son admiration pour Stefan.

Lisa n'est jamais allé en voyage autrement qu'en rêvant avec son père en face de l'agence de voyage. Celui-ci interrompait le rêve en prétextant du mauvais temps qu'il allait faire. Lisa ne fut ainsi jamais aussi heureuse que dans le rêve. Ainsi déclare-elle à Stefan "Le Prater c'est mieux en hiver : on peut imaginer ce qu'il sera au printemps. Au printemps il n'y a plus rien à imaginer". Et la séquence du petit train de cartes postales figure cet instant artificiel hors du temps de la vie qui semble être animé par Ophuls lui-même.

Nouvel acte dans la vie de Lisa :
visiter l'appartement de Stefan
Lisa se donne :
le rideau va s'ouvrir sur la rupture
Ecarter les rideaux...
pour vivre dans le rêve
Une scène de rêve amoureux...
manoeuvrée par son metteur en scène

Jean-Luc Lacuve, le 16/02/2014 (après le ciné-club du jeudi du 13 février 2014).

Video-Bibliographie :

 

Test du DVD

Editeur : Carlotta-Films. Mars 2014. Nouveau master restauré haute définition. Le DVD ou le Le Blu-ray : 20,06 €.

Suppléments : Triomphe de la passion (23') L’historien du cinéma et critique américain Tag Gallagher analyse le rôle du personnage de Lisa Berndle. Mémoires d'un producteur (15') Sous les traits du producteur John Houseman, l’acteur Jacques Bouanich se remémore certains aspects du tournage de Lettre d’une inconnue.

Editeur : Wild Side Video, février 2006. Anglais Dolby Digital 2.0 Mono, Français Dolby Digital 2.0 Mono

Bonus : Présentation du film par Noël Herpe, A propos de Max Ophuls : entretien avec Noël Herpe et Ulla de Colstoun.

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Genre : Drame sentimental
(Letter from an unknown woman). D'après Stefan Zweig. Avec : Joan Fontaine (Liza Berndle), Louis Jourdan (Stefan Brand), Mady Christians (Mme. Berndle), Marcel Journet (Johann Stauffer), John Good (Leopold von Kaltnegger), Carol Yorke (Marie), Art Smith (John), Howard Freeman (Kastner). 1h26.
DVD Carlotta Films
Voir : photogrammes