Eraserhead

1977

Genre : Fantastique
Theme : Naturalisme

(Tête à effacer). Avec : John Nance (Henry), Charlotte Stewart (Mary X), Judith Anna Roberts ("la belle fille de l'autre côté du couloir"), Laura Near (la dame dans le radiateur). 1h30.

Dans un univers glauque de sinistres terrains vagues, un homme, Henry Spencer, les cheveux dressés, le regard illuminé rentre chez lui et échange quelques propos avec "la belle fille de l'autre côté du couloir". Puis il va dîner chez les parents de son amie Mary X, où il apprend que celle-ci, enceinte de lui, vient de donner naissance à un étrange bébé prématuré.

Mary s'installe chez lui, mais s'en va très vite. Le bébé, monstrueuse créature informe à tête de lapin écorché (David Lynch refuse de révéler le "secret" de sa composition) ne cesse de couiner, puis il tombe malade. Henry passe son temps à contempler la dame dans le radiateur, puis il est séduit par sa voisine. Il rêve que sa tête, tombée dans la rue, est récupérée par un ouvrier qui fabrique de la gomme à effacer avec son cerveau. Excédé Henry démaillote le bébé et, vraisemblablement le tue déclenchant une délirante apothéose.

A la fois film expérimental et fantastique, évoquant le burlesque parfois, le surréalisme par le délire onirique, Fritz Lang par les décors souterrains, Eraserhead plonge le spectateur dans une atmosphère étrangement dérangeante. David Lynch le définit lui-même comme "un rêve de choses sombres et troublantes".

L'univers gris et figé où se déplace Henry (sa chambre, la maison des X qui apparaît dans des plans aux cadrages déformants, fixes comme des photos) est constamment troublé par de soudains bouillonnements (parfois aussi excrémentiels), de brèves irruptions de vie (qui s'échappent de la matière ou d'êtres humains distordus sous forme de déchets vermiculaires).

La bande sonore est obsédante, ne laissant jamais place au silence, peu de paroles, mais toute une gamme de sons très travaillés, où les éléments (eau, vent) se mêlent à un environnement sonore contemporain de sons industriels amplifiés.

Expression d'un dégoût pour la cellule familiale, métaphore caricaturale du mariage et de la procréation ? Satire sarcastique des classes moyennes ?

 

Bibliographie :