Hippocrate

2016

Genre : Drame social

Avec : Vincent Lacoste (Benjamin), Reda Kateb (Abdel Rezzak), Jacques Gamblin (Le professeur Barois), Marianne Denicourt (Dr. Denormandy). 1h42.

Benjamin Barois  commence son internat dans le service dirigé par son père, le professeur Barois. Enthousiaste, il fait la connaissance d'Abdel Rezzak , un autre interne, venu d'Algérie. Cependant, la dure réalité du travail hospitalier le rattrape bientôt. En effet, lors d'une nuit de garde, Benjamin se rend au chevet d'un patient SDF, Jean-Michel Lemoine, qui souffre de douleurs abdominales. Benjamin le rassure comme il le peut et lui prescrit des antalgiques, mais en raison des dysfonctionnements de l'appareil, il ne peut lui faire un ECG. Le lendemain matin, une collègue lui apprend que M. Lemoine est décédé.

Benjamin est alors convoqué par sa supérieure, le Dr Denormandy, pour faire le point sur ce qui s'est produit. Benjamin avoue qu'il n'a pu faire l'ECG, ce à quoi le Dr Denormandy répond que si on le lui demande, il doit répondre qu'il l'a fait et qu'il n'a rien vu d'anormal. Le cas de ce patient détériore les relations entre Benjamin et Abdel, car Benjamin a dit à la veuve de M. Lemoine que c'était Abdel, et non lui, qui s'était occupé de son mari.

En parallèle, Benjamin et Abdel prennent également en charge Mme Richard, une octogénaire atteinte d'un cancer métastasé et ancienne gymnaste qui a été opérée du col du fémur. Discutant du traitement à administrer et de la douleur ressentie par Mme Richard, Abdel décide de lui installer une pompe à morphine afin que Mme Richard ne souffre pas. Cependant, il s'avère également que la patiente se nourrit très peu, ce qui met sa vie en danger. Abdel s'oppose alors au Dr Denormandy quant à la procédure à suivre, et accepte avec réticence que l'on retire la pompe à morphine.

Lors d'une autre nuit de garde de Benjamin, ce dernier est appelé suite à une perte de conscience de Mme Richard. Arrivant sur les lieux, il constate que ses collègues ont procédé à la réanimation de la patiente, ce qui provoque sa colère. Lorsque la famille de Mme Richard, prévenue par une infirmière, arrive à l'hôpital, Abdel et Benjamin discutent avec eux de la possibilité de mettre fin à la vie de la patiente, conformément à la loi Leonetti. La famille accepte, estimant qu'il est inutile de s'acharner davantage en faisant souffrir Mme Richard.

Abdel et Benjamin n'avaient cependant pas à prendre cette décision par eux-mêmes et en pleine nuit. Ils sont donc convoqués pour une audience disciplinaire en présence du chef de l'équipe de réanimation, du Dr Denormandy et du professeur Barois. Après discussion, il est décidé de ne pas sanctionner Benjamin compte tenu de son âge et de l'émotion ressentie sur le moment. En revanche, une notification de faute doit être versée au dossier d'Abdel, au désarroi de celui-ci : en effet, cela l'empêchera probablement de pouvoir effectuer d'autres internats, mettant ainsi un terme à son projet de voir son équivalence de diplôme algérien reconnue et de pouvoir exercer en tant que médecin en France.

Benjamin, qui a fini par se lier d'amitié avec Abdel, est dévasté par cette décision, affirmant que tout est de sa faute. Un soir, il se saoûle et se rend chez Mme Lemoine, qu'il informe du fait qu'ils n'ont pas fait tous les examens nécessaires qui auraient pu éviter le décès de son ancien mari, avant de se rendre à l'hôpital où il commence à saccager le matériel et à déranger les patients, fuyant les infirmiers et les agents de sécurité. Titubant en pleine nuit, il finit par se faire renverser par un camion après avoir quitté l'hôpital. Le lendemain matin, alors que tous les internes sont rassemblés, le professeur Barois et le directeur de l'hôpital les informent que Benjamin s'est réveillé et qu'une plainte pour erreur médicale a été déposée par Mme Lemoine. Révolté, le personnel médical s'en prend au directeur, affirmant que c'est parce qu'ils sont en sous-effectif et qu'ils n'ont droit qu'à du matériel défectueux que ce genre d'erreur se produit. Pour les mêmes raisons, ils demandent la suspension de la sanction d'Abdel, qu'ils obtiennent.

Benjamin finit par se rétablir, heureux d'apprendre qu'Abdel va pouvoir continuer à exercer. Il change quant à lui de service et rejoint le service de neurologie, l'enthousiasme de ses débuts retrouvé.

Valorisation de la solidarité des équipes médicales au sein de l'hôpital avec un grand méchant ; le directeur de l'hôpital. Il vient de chez Amazon (!), gardien aveugle de la la rigueur budgétaire et des sanctions faciles portés sur les plus faibles, en l'occurrence Abdel, le médecin étranger.

Grâce à la jeunesse, à l'innocence mais aussi au désespoir de Benjamin (et malgré l'équipe peu sympa de la réanimation), tout rentrera dans l'ordre.

Jean-Luc Lacuve, le 6 mars 2020