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L'aventura

2025

Thème : autofiction

Avec : Philippe Katerine (Jean-Philippe), Sophie Letourneur (Sophie), Bérénice Vernet (Claudine), Esteban Melero (Raoul), Francesco Arturi (Francesco), Carmen Letourneur (Grand-mère). 1h31.

Attablés au restaurant Claudine, bientôt 11 ans, son jeune demi-frère, Raoul 3 ans sa mère, Sophie, et le compagnon et père de Raoul, Jean-Phi. Ils sont en vacances en Sardaigne qu'ils parcourent du Nord au Sud, descendant par la côte ouest avant de remonter par la côte est. Claudine enregistre leurs conversations sur son téléphone dans le but de se souvenir des jours précédents.

François, Le père de Claudine était venue la conduire chez la mère de Sophie à Paris avant le grand départ de celle-ci accompagnée de ses deux enfants pour la gare. Sophie avait apprécié que dans le wagon couchette une dame âgée leur avait cédé une couchette du dessous. "Je comprend nous aussi on a en eu deux" avait-elle dit plusieurs fois.

Claudine trouve chelou que Jean-Phi commente la phrase de la vieille dame "Je sais ce que c'est : nous aussi on a eu deux enfants" en disant qu'on pourrait penser qu'ils sont morts". Jean-Phi exprime sa crainte d'un voyage de Sophie avec des hommes seuls qui auraient eu envie de la draguer.Vers la fin du repas, Raoul fait caca sous la table. Jean-Phi évoque le fait d'être venu seul en voiture....

Le film recourt à un patient travail d'écriture et de montage pour capter le désordre des vacances; celles d'une famille qui doit accomplir le tour de la Sicile sans but autre que d'être ensemble à profiter des plages. De ce fait, comme le glisse Raoul "hier c'est demain" et le film menace de ne rien raconter du tout et tout autant  d'apparaître doublement trop formaliste. Il est formaliste puisque construit sur l'intention de faire le film lui-même à partir d'enregistrement pris lors des vacances. Il l'est doublement par l'emploi d'une multitude de flash-back souvent partiels (ils ne rejoignent pas le récit premier) et complétifs (ils viennent combler après coup une lacune antérieure du récit, lequel s'organise ainsi par omissions provisoires et réparations plus ou moins tardives).

Le récit progresse alors selon une logique partiellement indépendante de l'écoulement du temps donnant de forts moments de total plénitude (un embarquement, une baignade,un coucher de soleil) alors souvent accompagnés par la ritournelle d'un prélude de Bach, 1685 de Zedd & Muse ou L'aventura de Stone et Charden repris par intermittence par Jean-Phi et Sophie. Ces moments de plénitude alternent avec de longs moments fatigue et une formidable scène de ménage (à quatre) qui intervient au bout de 40' de film et qui en est le coeur.

Jean-Luc Lacuve, le 13 juillet 2025 (critique complète en fin de semaine)

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