Trois couleurs : bleu

1992

Genre : Drame social

Avec : Juliette Binoche (Julie), Benoît Régent (Olivier), Florence Pernel (Sandrine), Charlotte Véry (Lucille), Hélène Vincent (la journaliste). 1h40.

Une route de campagne, un accident de voiture. Julie survit, mais a perdu ceux qu’elle aime, sa fillette et son mari Patrice, célèbre compositeur. Elle songe au suicide, se ravise et, après s’être donnée à l’associé de Patrice, Olivier, qui l’aimait secrètement, elle décide de tout abandonner et de refaire sa vie, seule, à Paris.

Dans cette liberté paradoxalement retrouvée, des signes et des événements contradictoires l’assaillent : l’envie de se laisser couler dans la piscine où elle aime nager, puis des éclairs de couleur bleue et de musique, celle du “Concerto pour l’Europe” laissé inachevé par son mari, ou encore les indiscrétions d’une journaliste qui la croit capable de le terminer, ou l’amitié qui la lie à Lucille, sa voisine, prostituée et strip-teaseuse, ou ce clochard qui joue sur sa flûte un thème d’elle, et Antoine, le jeune témoin de l’accident, qui a voulu la revoir…

Autant d’éléments qui la rattachent à la vie, même si, par ailleurs, elle a peur de la folie de sa mère ou de la portée de souriceaux qu’elle trouve chez elle et qu’elle offre au chat du voisin. Le hasard la met en présence de Sandrine, jeune avocate qui fut la maîtresse de son mari et attend un enfant de lui. Tout cela donne à Julie l’envie de vivre et de lutter, d’achever le concerto, de le donner à Olivier, qu’elle rejoint, répondant ainsi à l’amour qu’il lui offre.

La liberté offerte à l'individu est d'origine divine. Elle ne peut être niée par la volonté de l'individu. Juliette Binoche veut faire table rase de son passé. La seule solution aurait été le suicide, mais elle le refuse. Le passé revient alors (par les sensations : le bleu, la musique, par les phobies du passé : les souris) et se transforme (mari infidèle). Il ne lui reste plus qu'à accueillir l'enfant de la maîtresse de son mari, la musique de celui-ci et un nouvel amour.

Le hasard qui pèse sur les destinés (scène du bilboquet) avait conduit à l'accident. Il est impossible de nier les forces de vies en s'enfermant dans le chagrin.