Coup pour coup

1972

Genre : Drame social

Avec : Elodie Avenel, Danielle Chinsky, Eva Damien, Christine Lipinska, Jean-Noel Delamarre, Marin Karmitz Jean-Pierre Baronsky, Paul Bertault Patrick Cabouat, André Dubreuil, Roger Knobelspiess. 1h29.

ouvrières surveillées continuellement par les chronomètres et les pendules, remarques des petits chefs : pour protester contre les brimades des chefs et les cadences infernales qui leur sont imposées, les ouvrières d'une usine textile décident de se mettre en grève. Débordant rapidement les syndicats, le conflit vire bientôt au conflit sans merci entre le patron et ses employées. La tension monte jusqu'à la séquestration du PDG. Face à cette exploitation, les ouvrières tiennent, contrairement à ce que pensaient les hommes, qui réapprennent petit à petit à accepter leur révolte, et personne ne trouve grâce à leurs yeux :pas même les syndicalistes au discours vindicatif stéréotypé mais prompts à accepter les propositions patronales. Durant l’occupation de l’usine, avec séquestration du patron les femmes discutent apprennent à se connaître, livrent uen partie de leur journal intime ; une dame âgée chante Du gris avant de raconter 1936.

A l'époque les reportages dans les usines étaient interdits et bon nombre de Français ignoraient à quoi pouvaient ressembler les conditions de travail dans le monde ouvrier. La grève spontanée, "sauvage" échappe aux leaders syndicaux. Les ouvrières s'organisent, et apprennent la politique dans le repli du mouvement. Il s'agit de se lever contre les conditions de travail, de se rebeller contre Monsieur Boursac, incarnation d'un système qui humilie et qui flétrit. Le patron est hautain, la complicité avec le pouvoir explicite (savoureux moment où on lui recommande de négocier « pour le moment »), les « fachos » violents. Les seules comédiens que Karmitz emploiera camperont des rôles de cadres ou de responsable syndicaux, ridiculisés vite fait bien fait en petit tailleur et cravate respectable. Toutes les ouvrières joueront leur propre rôle .

Une voix off dénonciatrice ajoute le verbe aux images, pronant de rendre « coup pour coup » et envisageant la possibilité future de la violence.

Jean-Luc Lacuve, le 23 février 2019