Le fabuleux destin d'Amélie Poulain

2001

Avec : Audrey Tautou (Amélie Poulain), Mathieu Kassovitz (Nino Quincampoix), Rufus (Raphaël Poulain), Lorella Cravotta (Amandine Poulain), Serge Merlin (Raymond Dufayel), Jamel Debbouze (Lucien), Clotilde Mollet (Gina), Claire Maurier (Madame Suzanne), Isabelle Nanty (Georgette), Dominique Pinon (Joseph), Artus de Penguern (Hipolito), Yolande Moreau (Madeleine), Wallace Urbain Cancelier (Collignon), Maurice Bénichou (Dominique Bretodeau), Michel Robin (Mr. Collignon). 2h02.

Conçue le 3 septembre 1973, à 18 h 28 min 32 s, de la fécondation d'un ovocyte de Mme Amandine Poulain, née Fouet, par un spermatozoïde de M. Raphaël Poulain, Amélie Poulain est une petite fille qui passe son enfance à Enghien-les-Bains.

Elle grandit isolée des autres enfants car son père, docteur taciturne, lui diagnostique à tort une maladie cardiaque : son père ne la touchait jamais en dehors des examens médicaux, d'où l'emballement de son pouls lorsqu'il le mesurait. Sa mère, tout aussi névrosée que son père est inhibé, meurt alors qu'Amélie est encore jeune, heurtée accidentellement par une touriste québécoise qui avait résolu de se suicider en se jetant du haut de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Son père se renferme alors davantage et dévoue sa vie à la construction maniaque d'un mausolée consacré à sa défunte épouse. Livrée à elle-même, Amélie développe une imagination étonnamment riche.

Devenue une jeune femme, Amélie est serveuse dans un petit café de Montmartre, le Café des 2 Moulins, tenu par une ancienne artiste de cirque, fréquenté par des employés et des clients hauts en couleur. À 23 ans, Amélie mène une vie simple ; ayant abandonné toute relation sentimentale après des tentatives ratées, elle prend goût à des plaisirs simples comme faire craquer la crème brûlée avec une cuillère, faire des ricochets sur le canal Saint-Martin, mettre sa main dans un sac de grains, essayer de deviner combien de couples parisiens ont un orgasme à chaque instant (« Quinze ! », chuchote-t-elle à la caméra) et laisse libre cours à son imagination.

Sa vie bascule la nuit de la mort de la princesse Diana, le 31 août 1997. Dans un enchaînement de circonstances suivant le choc de l'annonce, elle découvre derrière une plinthe descellée de sa salle de bain une vieille boîte métallique de bergamotes de Nancy de la confiserie Lefèvre Georges remplie de souvenirs cachés par un garçon qui vivait dans son appartement 40 ans avant elle. Fascinée par sa découverte, elle se met à la recherche de la personne maintenant adulte qui avait placé la boîte afin de la lui rendre, tout en établissant un marché avec elle-même : si elle le retrouve et le rend heureux, elle consacrera sa vie à aider les autres, sinon, tant pis.

Après quelques erreurs et un minutieux travail de détective (aidée par le reclus Raymond Dufayel, un peintre surnommé l'« homme de verre » à cause d'une ostéogenèse imparfaite), elle met la main sur l'identité de l'ancien occupant des lieux, place la boîte dans une cabine téléphonique et fait sonner le téléphone pour attirer cet homme alors qu'il passe à proximité. Lorsqu'il ouvre la boîte, il subit une révélation. Tous ses souvenirs oubliés d'enfance lui reviennent soudain à la mémoire. Elle le suit de loin jusque dans un bar et l'observe sans se découvrir. En voyant les effets positifs sur lui, elle décide de répandre le bien dans la vie des autres.

Amélie devient alors une sorte d'entremetteuse secrète ange gardienne. Elle persuade son père de poursuivre son rêve de faire le tour du monde (avec l'aide d'un nain de jardin et d'une amie hôtesse de l'air). Elle met également son grain de sel dans la vie des gens qu'elle côtoie au travail, d'ailleurs elle s'arrange pour que deux d'entre eux tombent amoureux : Georgette, l'hypocondriaque, et Joseph, un homme particulièrement jaloux. Elle rédige aussi un faux courrier à l'intention de sa concierge terriblement dépressive depuis la mort de son mari, courrier prétendument écrit par le mari, et qui aurait été égaré il y a quarante ans par la Poste ; tandis qu'elle venge Lucien des vexations continuelles que lui fait subir son patron M. Collignon.

Mais alors qu'elle s'occupe des autres, personne ne s'occupe d'elle. En aidant les autres à obtenir leur bonheur, elle se met face à sa propre vie solitaire, s'identifiant à mère Teresa, et ses relations chaotiques avec Nino Quincampoix, qui était, enfant, le souffre-douleur de ses camarades d'école, et maintenant un jeune employé de sex-shop décalé qui collectionne les photos d'identité jetées sous les cabines Photomaton et dont elle est tombée amoureuse, ne sont pas pour arranger les choses. Bien qu'elle l'intrigue avec diverses méthodes détournées pour le séduire (dont notamment une sorte de chasse au trésor pour récupérer un de ses albums photos perdu), elle reste terriblement timide et se sent systématiquement incapable de l'approcher. Elle doit recevoir les conseils de Raymond pour comprendre que l'on peut poursuivre son bonheur tout en s'assurant de celui de ses amis et voisins.

Le 28 septembre 1997 à 11 heures du matin, 24°. Amélie a fait l'amour avec Nino ; Raymond Dufayel peint pour la première fois une version moderne du Déjeuner des canotiers, le père se dirige avec ses valise vers l'aéroport international, Amélie et Nino font de la mobylette au pied du Sacré-Cœur

Avec 8,53 millions de spectateurs en salle depuis 1945 (au 31 décembre 2018), Le fabuleux destin d'Amélie Poulain est le 20e plus grand succès français et le 47e toutes nationalités confondue. Il est toutefois nettement dépassé par Titanic (James Cameron, 1998 ; 21,78) ou Bienvenue chez les chtis (D. Boon, 2008 ; 20,44), Intouchables (E. Tolédano, O. Nakache, 2011; 19,51) ou La grande vadrouille (G. Oury, 1966 ; 17,33).

Cet immense succès en 2001 a déclenché une polémique critique. Serge Kaganski des Inrockuptibles attaque le film pour sa représentation irréaliste et pittoresque de la société française contemporaine dans un univers de carte postale d'une France d'autrefois avec très peu de minorités ethniques, ce qu'il considère être une forme de lepénisme latent. L'Humanité, de son côté, évoque "une bluette au style publicitaire dans un Montmartre de carte postale". La critique petite bourgeoise estime ces critiques injustifiées renvoyant à la "bien-pensance libérale-libertaire" qui ne pouvait que rejeter la vision bienveillante et crédible des "petites gens". Jean-Pierre Jeunet répondit à ces critiques en rappelant que Jamel Debbouze, qui joue le rôle de Lucien, est d'origine nord-africaine.

Un cinéma sous cloche

On retiendra de la très belle argumentation de Serge Kaganski (voir en intégralité plus bas) que "Jean-Pierre Jeunet est plutôt un virtuose du visuel qu'un cinéaste. Pour lui, le cinéma n'est pas un outil de connaissance du monde, de découverte du réel et d'expérience du temps qui s'écoule, mais un simple moyen technique de recréer le monde à son idée. Jeunet est sous l'emprise d'une telle volonté de maîtrise et de contrôle absolu de ses images que ses films ne respirent plus, que son monde paraît être filmé sous cloche. Amélie Poulain fait ainsi penser à ces boules de neige enfermant les monuments de Paris que l'on vend dans les boutiques de souvenirs kitsch. Les personnages de Jeunet sont des marionnettes, toutes réductibles à un seul trait de caractère bien surligné, toutes résumables en une seule phrase-slogan : La Fille Introvertie qui Découvre l'Amour; la Buraliste Aérophagique; l'Epicier Irascible; la Bistrotière Pittoresque et Bavarde, l'Ecrivain Raté; le Vieux Solitaire et Retiré du Monde qui Recopie des Tableaux de Renoir. Dès lors, les rapports que nouent entre elles ces figurines sans épaisseur ne peuvent pas être des rapports humains profonds et développés mais de simples relations fonctionnelles, des ressorts de cause à effet. Bref, Amélie Poulain est formellement vissé, factice de A à Z, et se résume à une succession assez ennuyeuse de scènes gadgets meublées par des silhouettes caricaturales."

Caractéristiques de cette volonté de maitrise, la voix off d'André Dussolier qui expose le cas d'Amélie comme on énonce un problème d'arithmétique et la musique de Yann Tiersen, valse-musette nostalgique. A ce discours scolaire répond une esthétique à la fois bizarre et réconfortante, mélange de liste à la Georges Perec et de réalisme poétique à la Carné. Les lumières passent par des filtres chaleureux, les angles de prises de vues sont inattendus, souvent débullées.

La fille au verre d'eau

Dans "Le Vieux Solitaire et Retiré du Monde qui Recopie des Tableaux de Renoir" Kaganski voyait avec ironie un autoportrait lucide de Jeunet. Ce n'est peut-être pas faux mais ce serait oublier que Raymond Dufayel, alors qu'il peint chaque année depuis vingt ans une copie du Déjeuner des canotiers, ne parvient toujours pas à saisir la fille au verre d'eau, que le cinéaste identifie alors à Amélie. "Elle est au centre et pourtant elle est en dehors". Ainsi, si Amélie reste un personnage de petite serveuse un rien trop charmant, l'actrice Audrey Tautou, mystérieuse et indéchiffrable, ne cesse de rayonner.

Jean-Luc Lacuve, le 15 aout 2019.

 

«AMÉLIE» PAS JOLIE Par Serge KAGANSKI rédacteur en chef adjoint des «Inrockuptibles», le 31 mai 2001 :

Il est temps de dire tout le mal que l'on pense de ce film à l'esthétisme figé et qui, surtout, présente une France rétrograde, ethniquement nettoyée, nauséabonde.

Comme si l'air du temps et les nouvelles du monde ne nous donnaient pas assez de raisons de désespérer du genre humain, voilà qu'on nous bassine depuis plus d'un mois avec un film dont l'esthétique publicitaire rétro, la poésie frelatée et le propos insignifiant masquent (à grand-peine) une vision de Paris, de la France et du monde (sans même parler du cinéma) particulièrement réactionnaire et droitière, pour rester poli. Et comme s'il ne suffisait pas que le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain ait bénéficié d'une tornade d'éloges quasi unanimes, comme s'il ne suffisait pas qu'une grande partie de la France constitue un front national du cinéma se masturbant l'identité avec l'image sentimentalo-passéiste que lui renvoie Jean-Pierre Jeunet, voilà que dans un Rebonds publié dans Libération (1), David Martin-Castelnau et Guillaume Bigot prennent la défense du film, tout ça parce que la sainte Amélie a été légèrement égratignée par une infime partie de la presse. Et les deux Don Quichotte d'opérette de condamner le mépris des intellectuels, la condescendance des élites, bref, de voler au secours de ce pauvre et fragile petit film qui n'a qu'un tort (aux yeux des intellos) selon eux, «regarder le petit peuple avec amour, empathie et espérance».

Il est peut-être donc temps de dire noir sur blanc, argumentaire à l'appui, tout le mal qu'on est en droit de penser de ce film, un droit qui devient même un devoir puisque la quasi-totalité des médias français, tétanisée et rendue aveugle par «l'événement», semble bloquée en pleine génuflexion poulinesque.

Premier point, l'esthétique d'Amélie Poulain. On le sait depuis ses premiers courts-métrages et Delicatessen, Jean-Pierre Jeunet est plutôt un virtuose du visuel qu'un cinéaste. Pour lui, comme pour ses nombreux collègues en pyrotechnie visuelle, le cinéma n'est pas un outil de connaissance du monde, de découverte du réel et d'expérience du temps qui s'écoule, mais un simple moyen technique de recréer le monde à son idée. Pourquoi pas? Le hic, c'est que Jeunet est sous l'emprise d'une telle volonté de maîtrise et de contrôle absolu de ses images que ses films ne respirent plus, que son monde paraît être filmé sous cloche. Amélie Poulain fait ainsi penser à ces boules de neige enfermant les monuments de Paris que l'on vend dans les boutiques de souvenirs kitsch.

Ce parti pris ultraformaliste donne un cinéma étouffant, de la taxidermie animée, un musée Grévin qui bouge. Les personnages de Jeunet sont des marionnettes, toutes réductibles à un seul trait de caractère bien surligné, toutes résumables en une seule phrase-slogan: La Fille Introvertie qui Découvre l'Amour; la Buraliste Aérophagique; l'Epicier Irascible; la Bistrotière Pittoresque et Bavarde, l'Ecrivain Raté; le Vieux Solitaire et Retiré du Monde qui Recopie des Tableaux de Renoir (un autoportrait lucide de Jeunet?), etc., etc. Dès lors, les rapports que nouent entre elles ces figurines sans épaisseur ne peuvent pas être des rapports humains profonds et développés mais de simples relations fonctionnelles, des ressorts de cause à effet. Bref, Amélie Poulain est formellement vissé, factice de A à Z, et se résume à une succession assez ennuyeuse de scènes gadgets meublées par des silhouettes caricaturales.

Et alors, me dira-t-on? Jeunet a fait un film publicitaire de plus, les gens aiment, pourquoi bouder son plaisir, tout ça n'est pas bien grave, tout le cinéma français y trouve son compte, pas de quoi s'exciter? Certes. Sauf que si Jeunet a parfaitement le droit de faire ce type de film (à mon sens, de l'anticinéma), on a aussi le droit de préférer une tout autre idée du cinéma. Et puis surtout, second point, sous l'épaisse croûte «poétique» d'Amélie Poulain, derrière son aspect rétro Poulbot inoffensif se cache une vision de Paris et du monde (pour ne pas dire une idéologie) particulièrement nauséabonde, qui semble ne gêner personne et passer comme un mail dans un Mac. Si on regarde le film un peu attentivement, qu'y voit-on? Un Paris des années 30, 50, sorti d'un film de Carné/Prévert. Amélie Poulain braille à tout bout de champ/contrechamp: c'était mieux avant! Et alors qu'une oeuvre d'art se doit d'affronter le présent voire le proche futur, Jeunet dirige son regard en arrière toute.

On nous explique que le réalisateur regarde le peuple avec empathie. A notre sens, il regarde surtout le peuple avec sentimentalisme et nostalgie réductrice, il met en scène un fantasme démagogique et superficiel de population prolétaire, il filme un populo de carte postale qui n'a jamais existé sauf dans l'imagerie et l'inconscient collectif forgés par messieurs Carné, Prévert et Doisneau. Mais les trois artistes précités avaient l'avantage de produire leurs oeuvres dans les années 30 à 50, leurs créations étaient contemporaines de leur époque. Le peuple (ou plutôt une imagerie clichetoneuse et vieillotte du peuple), Jeunet le regarde sans doute avec empathie, mais sans jamais poser l'ombre d'un début de question sur les raisons qui provoquent son aliénation, sans jamais effleurer les conditions de son éventuelle émancipation. Non, pas de questionnement trop complexe ici, Jeunet se contente de filmer le peuple à ras de cliché, parce que c'est joli, rigolo, sympa et pittoresque. Avant d'être un film populaire, Amélie Poulain est surtout un grand film populiste. C'est tellement vrai et frappé du sceau de l'évidence que ça n'a pas échappé à nos hommes politiques de tous bords, surtout aux deux futurs candidats présidentiels qui n'ont pas loupé l'occasion de s'accrocher aux branches du succès du film.

Non contente d'être réfugiée dans le passé et dans le fantasme populo afférent, Amélie Poulain est recroquevillée dans le cocon de la butte Montmartre. Aux clôtures formelles temporelle et sociale s'ajoute une clôture spatiale. Amélie Poulain, c'est Paris village, c'est le repli dans la tribu du pâté de maison. Nul besoin d'être agrégé de sociologie et d'histoire pour savoir que l'idéologie du village est profondément réactionnaire, qu'elle implique plus ou moins consciemment la peur de la modernité, du changement, des mouvements du monde et du brassage de populations. La vision de Jeunet sur ce dernier point précis constitue l'aspect le plus inquiétant de son film. J'habite dans le quartier du canal Saint-Martin qui est représenté dans le film. Que vois-je tous les jours en sortant dans la rue? Des Parisiens, certains sans doute français «de souche», d'autres d'origine antillaise, maghrébine, africaine, indienne, kurde, turque, juive, russe, asiatique... Je vois des couples hétéros, mais aussi pédés, lesbiens, queer... Que vois-je dans le Montmartre de Jeunet? Des Français aux patronymes qui fleurent bon le terroir. Je vois aussi un beur désarabisé qui s'appelle Lucien. Mais où sont les Antillais, les Maghrébins, les Turcs, les Chinois, les Pakis, etc? Où sont ceux qui vivent une sexualité différente? Où sont les Parisiens qui peuplent la capitale en 1997 (année où est censé se passer le film)? Ah, pardon, on voit parfois de «l'autre» dans le film. D'abord, une chanteuse de blues, dans un écran de télévision en noir et blanc. Puis un vieux Noir unijambiste, toujours dans un écran de télé en noir et blanc. Enfin, un moudjahid afghan dont la voix off nous dit qu'«il mange bizarrement et se coiffe d'un drôle de cache-pot». Les Afghans (qui sont majoritairement victimes des taliban) apprécieront.

Tout cela signifie quoi? Que Jeunet regarde le peuple avec sympathie, certes, mais exclusivement le peuple montmarto-rétro-franco-franchouillard. Que le Paris de Jeunet est soigneusement «nettoyé» de toute sa polysémie ethnique, sociale, sexuelle et culturelle. Que l'Autre est aimable et présentable quand il est lointain. On me rétorquera: et alors? Jeunet ne prétend pas représenter exactement la population parisienne, son film est une fable stylisée, pas un documentaire. Oui, d'accord, Jeunet a le droit de styliser Paris comme il l'entend; et on a aussi le droit de trouver sa stylisation contestable, repliée sur une idée vieillotte et étriquée de la France et totalement déconnectée de toute réalité contemporaine.

Je ne connais pas Jean-Pierre Jeunet, je ne sais pas quelles sont ses idées profondes. Par ailleurs, je suis convaincu que les millions de gens qui ont apprécié ce film l'ont aimé sincèrement, qu'ils soient de droite, de gauche ou d'ailleurs, mais je pense néanmoins que ce succès, comme tout succès, ne saurait suffire à faire d'Amélie Poulain une oeuvre admirable ou incontestable. Car je suis en revanche tenaillé par une hypothèse assez dérangeante mais qui ne me paraît pas farfelue au vu des analyses qui précèdent: si le démagogue de La Trinité-sur-Mer cherchait un clip pour illustrer ses discours, promouvoir sa vision du peuple et son idée de la France, il me semble qu'Amélie Poulain serait le candidat idéal.