La petite dernière

Fatima, 17 ans, est la petite dernière. Elle vit en banlieue avec ses sœurs, dans une famille joyeuse et aimante. Bonne élève, elle intègre une fac de philosophie à Paris et découvre un tout nouveau monde. Alors que débute sa vie de jeune femme, elle s’émancipe de sa famille et ses traditions. Fatima se met alors à questionner son identité. Comment concilier sa foi avec ses désirs naissants ?

Fatima est à la recherche difficile de sa sexualité, contrariée par le milieu parental traditionaliste (La mère à la cuisine, le père sur le canapé), la religion (l'islam) alors qu'elle passe du lycée à l'université. Son amour pour Ji-Na semble lui offrir la liberté (gay pride) sans doute toujours fragile et incertaine mais au prix probable d'un arrachement à son milieu d'origine (seule à jouer avec un ballon).

La fin est ouverte sans dramatisation, solutions toutes faites ou drame abrupt qui viendrait conclure artificiellement le propos.

Les séquences de dialogues, particulièrement longues lors de la première rencontre dans la voiture ou du repas partagé la nuit au bord de l'eau, prennent le risque bienvenu d'exprimer troubles et sentiments.

Si toutes les scènes sonnent juste, on aurait peut-être aimé un peu plus de développements sur l'effet des cours de philosophie sur la pensée religieuse de Fatima, leur éventuel effet émancipateur. Celui-ci semble néanmoins à l'œuvre, au jour le jour, inscrivant le film dans la droite ligne de Bande de filles (Céline Sciamma, 2014), Divines (Houda Benyamina, 2016), Une histoire d'amour et de désir (Leyla Bouzid, 2021).

Jean-Luc Lacuve le 3 novembre 2025.