Sylvain George

Né en 1968
5 films
   
   
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Né à Vaulx-en-Velin en 1968. Après des études de 3e cycle en philosophie, droit et sciences politiques, et cinéma (EHESS, Paris I, Paris III, Paris IX), avoir travaillé avec Miguel Abensour, Georges Banu, Evelyne Pinto, Nicole Brenez... sur l'œuvre du philosophe allemand Walter Benjamin, et connu différentes expériences professionnelles (travail dans la toxicomanie…), Sylvain George réalise des films dits "d'avant-garde" ou "expérimentaux", poétiques et politiques.

Parmi certaines références cinématographiques revendiquées peuvent être citées les œuvres de Aleksandre Dovjenko, Carl Theodor Dreyer, Jean Epstein, Angela Ricci-Luchi et Yervant Gianikian, Jean-Luc Godard, Armand Guerra, Ken Jacobs,Friedrich Wilhelm Murnau, Sergueï Paradjanov, Maurice Pialat, Jean Vigo, Orson Welles...

Les thématiques traitées dans les films de Sylvain George jusqu'à présent sont celles de l'immigration et des "mouvements sociaux".

Le cinéaste est en effet engagé, depuis ses débuts cinématographiques en 2006, dans un travail au long cours sur les politiques migratoires européennes. Ses deux opus consacrés à la situation des migrants dans la ville de Calais en France (Qu'ils reposent en révolte (Des figures de guerres I) et Les Éclats (Ma gueule, ma révolte, mon nom)), constituent l'entame de ce travail qu'il poursuit activement.

Filmographie :

2009 L'impossible - Pages arrachées

Documentaire. 1h44.

En 5 chapitres aux intitulés lyriques empruntés à Rimbaud ou à d'autres fortes voix, L'impossible passe de Calais à Paris, du noir et blanc à la couleur, du muet au sonore, du Super 8 à la vidéo, de paroles étouffées au free jazz, de la neige hivernale aux récentes manifestations du 1er mai, de corps de migrants à un pamphlet dirigé contre les palinodies d'une classe au pouvoir. Si l'actualité brûle de son urgence la prise de vue, allant jusqu'à rougir les plans, c'est une actualité qui ne se contente pas du seul présent. La voilà tendue entre un passé et un avenir que le montage acouche.

   
2010 Qu'ils reposent en révolte

Avec : Sylvie, Marcel, habitants de Calais et les migrants d'Afrique qui demandent le droit d'asile. 2h33.

Composé de fragments qui se renvoient et se télescopent les uns avec les autres, créant ainsi de multiples jeux de temporalité et de spatialité, ce film montre sur une durée de trois ans (2007-2010), les conditions de vie des personnes migrantes à Calais. Et par là-même, des politiques engagées par les Etats policiers modernes, qui débordent le cadre de loi et font surgir des zones grises, des interstices, des espaces d’indistinctions entre l’exception et la règle. Un découpage conceptuel, un "partage du sensible" se révèle : l’individu, traité comme un criminel, se voit "dénudé", dépouillé, privé des droits les plus basiques qui font de lui un sujet de droit.

   
2011 Les éclats (Ma gueule, ma révolte, mon nom)

Documentaire. 1h24.

Éclats de voix, éclats de rire, éclats de rage ; bribes de mots, d’images et de mémoire ; paroles du proche et du lointain, d’hier et d’aujourd’hui, d’Afrique, Moyen-Orient, Europe ; maladies disparues, mains de métal, souffle du vent, geste du soleil au couchant, reflets rouge-sang ; rafles policières, cortèges guerriers, cour d’injustice… Calais. Une ligne de front. Un espace d’exception. Pour une cartographie de la violence d’Etat infligée aux personnes migrantes, de la répétition de la geste coloniale, et du caractère inacceptable du "monde comme il va".

   
2012 Vers Madrid: The Burning Bright

Documentaire. 1h46.

Vers Madrid-The burning bright est un newsreel expérimental qui atteste des expérimentations politiques et poétiques, mises en oeuvre par des milliers d’individus à Madrid en 2011, 2012… Le 15 M est le premier « mouvement » d’envergure du XXIème siècle que connaissent les sociétés occidentales, et qui donnera lieu aux différents « Occupy » à travers le monde. Un processus transhistorique et transfrontière qui vient de loin, réactive et travaille des concepts et notions clés de la philosophie politique occidentale, trop longtemps oubliés : demos, logos, révolution… Place Puerta de Sol, passé et futur se rencontrent dans le présent où ils se réinventent constamment. Vers Madrid, Place Puerta del Sol, les pays d’Europe et du monde se sont tournés comme les fleurs vers le soleil

   
2017 Paris est une fête - Un film en 18 vagues

Documentaire. 1h35.

Un film poème en 18 vagues, comme autant de scènes pour décrire Paris et ses paysages urbains traversés par un "jeune mineur étranger isolé", les attentats, les roses blanches, l'état d'urgence, le bleu-blanc-rouge, l'océan atlantique et ses traversées, les volcans, la beat-box, la révolte, la colère, la violence d’Etat, un chant révolutionnaire, le silence, et la joie…, rien que la joie.