Le convoi de la peur

1977

Voir : Photogrammes
Genre : Aventures

(Sorcerer). Avec : Roy Scheider (Jackie Scanlon dit 'Juan Dominguez'), Bruno Crémer (Victor Manzon dit 'Serrano'), Francisco Rabal (Nilo), Amidou (Kassem dit 'Martinez'), Ramon Bieri (Charles Corlette), Peter Capell (Lartigue), Karl John (Marquez). 2h01.

Un échantillonnage cosmopolite de vagabonds et d'indésirables constitue la main d'oeuvre de la compagnie pétrolière installée à Porvenir, un petit village perdu d'Amérique du Sud. Parmi eux se trouvent Kassem, un terroriste palestinien qui a fui le Moyen-Orient pour échapper aux agents israéliens lancés à ses trousses, le banquier Victor Manzon, qui a quitté la france à la suite d'une faillite frauduleuse, le gangster américain Jackie Scanlon, traqué par les tueurs de Carlo Ricci, un caïd de la Mafia du New Jersey, et Nilo, un tueur professionnel. A 300 kilomètres de là, l'explosion d'un derrick provoque l'incendie d'un puits. La compagnie décide d'envoyer des explosifs pour souffler le foyer. Mais Corlette, le directeur des travaux, se rend compte que la dynamite, soumise à l'humidité de la jungle, suinte de nitroglycérine : le transport sera un vrai suicide... Une proposition est faite aux "tramps " qui vivent dans la région, assortie d'une prime alléchante : quatre hommes seront choisis pour convoyer les explosifs. Les deux équipes retenues sont composées de Kassem et Manzon, et de Scanlon et Nilo. Au cours d'un voyage difficile et semé d'embûches, le camion de Kassem et Manzon explose, et Nilo est abattu par des guerilleros. Seul Scanlon parvient à destination et encaisse le double de la prime. Deux tueurs dépêchés par Ricci arrivent à Porvenir...

Remake malin et spectaculaire du Salaire de la peur (H. G. Clouzot, 1953) film devenu culte aux Etats-Unis, et qui lui est dédicacé lors du générique final. Le remake respecte la longue heure psychologique avant la mise en route des camions pour leurs 218 kilomètres de jungle. Mais les quatre histoires initiales, à Vera Cruz, Jérusalem, Paris et Elizabeth dans le New Jersey n'ont aucun intérêt, contrairement aux relations qui se nouaient au présent du village perdu dans le film de Clouzot.

Par ailleurs la dimension politique est insignifiante. On notera au passage que le terroriste est glorifié dans sa manière de faire exploser un arbre comme il tuait des innocents à Jérusalem.

Rusée, la fin qui fait intervenir la montre comme un équivalent du ticket de métro dans l'original ou la valse fatale que Scanlon prend le temps de faire avec la femme de ménage et qui causera sa perte comme celle qu'entendait Montand à la radio. Au  célèbre montage alterné final, Friedkin substitue un long travelling arrière depuis l'intérieur du bar jusque dans la rue où arrive le tueur.

Jean-Luc Lacuve le 01/02/2015