Much loved

2015

Genre : Drame social
Thème : Prostitution

Avec : Loubna Abidar (Noha), Asmaa Lazrak (Randa), Halima Karaouane (Soukaina), Sara Elmhamdi-Elalaoui (Hlima), Abdellah Didane (Saïd), Danny Boushebel (Ahmad). 1h44.

Noha, Randa et Soukaina cohabitent dans une villa de Marrakech. Elles en sortent pour travailler, accompagnées par Saïd, un chauffeur calme et bienveillant qui les protège, au moins durant le trajet vers les villas des riches clients où elles monnaient leur corps. Noah, la plus expérimentée et la plus typiquement glamour, cherche à soutirer le plus de cadeaux aux riches clients saoudiens. Randa, cheveux courts et tenue plus moderne recherche la compagnie des Européens, et rêve de partir pour l’Espagne où l'a plus ou moins invité un père qu'elle n'a jamais vu. Un peu fleur bleue, amoureuse d'un jeune chômeur pas très dégourdi, Soukaina se croit aimée d'un riche client saoudien qui la touche à peine et lui récite des poèmes.. Mais leur histoire tourne mal lorsqu'il la frappe après qu'elle ait découvert qu'il était homosexuel.

Noha l'accompagne à l'hôpital ou elles rencontrent Hlima, une jeune paysanne bien en chair, enceinte et se prostituant pour presque rien afin de dormir au chaud. Hlima, qui apprend vite, se joint bientôt à elles. Mais Noha veut se venger du brutal saoudien qui a frappé Soukaina. Ayant déclenché un bruyant tapage devant chez lui, elle est arrêtée par un commissaire libidineux qui la viole dans son bureau. Voyant que l'affaire risque de s'envenimer encore, Noha propose à sa petite bande des vacances dans un hôtel d’Agadir. Une pause de rêve dans une vie aussi héroïque qu'épuisante. 

Chacune des trois jeunes femmes est affublée d'un problème : mépris de sa famille, envie de voir son père en Espagne, amour pour un chômeur pas très dégourdi. Chacune est aussi confrontée à une problématique sexuelle inattendue : viol, impuissance du client homosexuel, homosexualité féminine. Vient se greffer autour du trio, le sympathique Saïd, un travesti aussi très sympathique puis la paysanne Hlima qui s'adapte rapidement à cette vie.

Aucun de ces neuf motifs narratifs n'est vraiment scénarisé. Trop disparates, ils occupent trop de place pour forcer la vraisemblance alors que les images documentaires, la nuit dans les rues de Marrakech, constituent les moments les plus forts du film. Entourés d'hommes prédateurs, protégée par l'habitacle  de leur voiture qui les tient serrées les unes contre les autres, les trois femmes semblent observer Marrakech comme une ville fantastique.


Jean-Luc Lacuve le 16/09/2015