Première partie : Paris 28 juin 1973, la vie ordinaire d'un mitant palestinien... qui perd la vie dans l'explosion de sa voiture. Cet attentat contre Mohamed Boudia, chef de l'organisation terroriste Septembre noir en France, a probablement été effectué par le Mossad nous apprend la télévision.
Un mois plus tard à Beyrouth, Ilich Ramírez Sánchez, militant d'origine vénézuélienne qui a combattu auprès des Palestiniens en Jordanie, rencontre Wadie Haddad le chef du FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine). Les deux hommes s'accordent sur le fait qu'Arafat est un traître à la cause révolutionnaire. Ils sont aussi en opposition avec Habacche car, pour eux, le combat pour la Palestine doit prendre une dimension internationale. Ilich voudrait opérer à Londres. Haddad, lui demande de faire ses peuves. Il sera prochainement contacté.
Hiver 1973, Ilich se rend chez Michel Moukharbal, "André" chef du réseau européen du FPLP qui succède à Mohamed Boudia. Celui-ci ne lui donne qu'un vieux revolver et cinq balles. Quelques jours plus tard, Illich est à Londres. Il tire sur Sieff le président de la chaîne de magasins Mark et Spencer mais son révolver s'enraye et le vice-président de la fédération sioniste en réchappe.
Michel Moukharbal, "André" coordonne plusieurs opérations,
en particulier la prise d'otages à l'ambassade de France à La
Haye par des militants de l'Armée rouge japonaise. Lorsque, les Japonais
s'enfèrent dans les négotiations, Carlos, à Paris, lâche
deux grenades depuis le premier étage du Drugstore Publicis. Son action
contribue au succès de la prise d'otages.
André est arrêté, les agents français de la DST
commencent à s'intéresser à Ilich, qui a adopté
le nom de guerre de Carlos. Pour échapper à l'arrestation, Carlos
abat trois policiers. Il rejoint alors, au Yémen du Sud, le chef du
FPLP, Wadie Haddad, qui lui confie une mission d'une rare audace, la prise
en otages des ministres du pétrole de l'OPEP lors de leur prochaine
conférence, à Vienne. Le but secret de cette opération
est d'assassiner le ministre de l'Arabie Saoudite.
Seconde partie : A la tête d'un groupe de six militants, des gauchistes des Cellules révolutionnaires allemandes, et de militants palestiniens, dont Anis Naccache, Carlos prend le contrôle du bâtiment de l'OPEP, retenant en otages les ministres et les délégations qui les accompagnent. Carlos est au sommet de sa notoriété médiatique, mais, en libérant les ministres à l'aéroport d'Alger en échange d'une importante rançon, il faillit à la mission que lui a confiée Haddad. C'est la rupture entre les deux hommes. Dès lors, Carlos devient un mercenaire au service des États les plus offrants. L'Irak, d'abord, la Syrie, ensuite. Il installe sa base de l'autre côté du rideau de fer, entre Budapest et Berlin-Est, sous la protection de la Stasi, avec les survivants des Cellules révolutionnaires, en particulier Johannes Weinrich et son épouse Magdalena Kopp, qui bientôt le quittera pour devenir celle de Carlos.
Troisième partie : Le groupe de Carlos, installé à Budapest et protégé par la Syrie, établit des liens avec différents clients intéressés par leur savoir-faire particulier : entre autres, la Roumanie de Ceaucescu et la Libye. Cette intense activité de déstabilisation géopolitique, orchestrée par Carlos qui trafique des armes, brasse des fortunes en liquide et vit une existence de parrain du terrorisme européen, va bientôt toucher à sa fin. Son déclin est bien sûr lié à la transformation du monde. Après la chute du mur de Berlin, il perd plusieurs de ses commanditaires et son espace se rétrécit dramatiquement.
C'est enfin au Soudan qu'il trouve un ultime refuge : Carlos est désormais un terroriste à la retraite, traqué par les services secrets de plusieurs pays, abandonné par ses plus proches, loin des enjeux de la politique internationale. Son rôle est achevé, il observe de loin les changements du monde. Avec l'aide des autorités soudanaises, il est capturé à Khartoum et ramené à Paris où il devra répondre de ses crimes . Cependant, il ne sera poursuivi et condamné que pour les meurtres de la rue Toullier. L'attentat du drugstore Publicis fait toujours l'objet d'une instruction.
Carlos retrace l'histoire d'Ilich Ramírez Sánchez qui, durant deux décennies, fut l'un des terroristes les plus recherchés de la planète. Le film n'atteint pourtant jamais à la dimension du film politique ou épique. N'analysant ni le rôle des institutions démocratiques ou des régimes communistes autrement que sous l'angle de l'anecdote et trop sage dans sa mise en scène, il se contente de décrire l'athmosphère des années 70 et 80.
Film bien documenté sur le déroulement des faits, régulièrement rappelés par des inserts ou des extraits télévisés, Carlos manque singulièrement d'ampleur dans sa "vision" politique du monde. Kahdafi a aimé Carlos lorsqu'il a été "capable" de tuer trois policiers de sang froid, puis s'est senti humilié lorsque la première victime de la prise d'otages des ministres du pétrole de l'OPEP a été un libyen. Des Syriens, on apprendra seulement qu'ils voulaient gagner le respect des occidentaux en leur faisant peur.
Bien trop souvent le film se résume à la vie ordinaire des terroristes, son exotisme avec le quotidien des armes, ses amours de passage, ses négociations parfois obscures, ses intermèdes sentimentaux et leurs scènes de machisme ordinaire.
Editeur : Canal+. Juin 2010. Trois DVD pour chacune des trois parties. 5h30. 26 € |
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