A bord du Darjeeling Limited

2007

(The Darjeeling Limited). Avec : Owen Wilson (Francis), Adrien Brody (Peter), Jason Schwartzman (Jack), Amara Karan (Rita), Wallace Wolodarsky (Brendan), Camilla Rutherford (Alice), Bill Murray (L'homme d'affaires), Anjelica Huston (Patricia), Natalie Portman (la petite-amie X de Jack). 1h47.

Jack habite un hôtel de luxe à Paris où il reçoit pour une nuit celle qu'il a fuit et avec laquelle il vivait encore il y a un peu plus d'un mois.

Sur le quai d'une gare, Peter dépasse un homme d'affaires essoufflé pour monter in extremis dans le Darjeeling Limited. Il retrouve Jack et Francis, leur frère aîné, qui a décidé un grand voyage en train à travers l'Inde afin de renouer les liens d'avant la mort de leur père.

Pourtant, la "quête spirituelle" de Francis, Peter et Jack va vite dérailler, et ils se retrouvent seuls, perdus au milieu du désert avec onze valises, une imprimante, une machine à plastifier et beaucoup de comptes à régler avec la vie... Dans ce pays magique dont ils ignorent tout, c'est alors un autre voyage qui commence, riche en imprévus, une odyssée qu'aucun d'eux ne pouvait imaginer, une véritable aventure d'amitié et de fraternité...

Coincés et peu bavards, les trois frères font de curieux objets de comédie. Chacun d'eux est réduit à des tics de comportement. L'un utilise les objets de son père, l'autre organise comme sa mère et le troisième se réfugie dans les bibelots et l'histoire familiale. Les objets (sac, ceintures valises, lunettes) et animaux (serpent, plume de paon) amusent davantage que les dialogues ou les histoires d'amour avortées de Jack avec son ex ou avec Rita et de Peter avec Alice dont il est persuadé de divorcer.

Le rapport à la mort, celle de l'enfant indien, qui pourrait être l'occasion d'un adieu de ces grands enfants à l'enfance n'est pas vraiment travaillé et se transforme plus classiquement en recherche d'un modèle de dépouillement qui est celui choisi par leur mère et qui les conduit à abandonner sacs et valises pour atteindre la liberté.

On se demande toutefois pourquoi Wes Anderson fait l'éloge du dépouillement alors qu'il construit tout son film sur un bric-à-brac qui en fait le charme.

Jean-Luc Lacuve le 28/03/2008