Joker se déroule en 1981 comme l'indique les films à l'affiche des cinémas : Blow out et Zorro the gay blade. Contrairement à un film social où il est exagéré d'accumuler les péripéties qui détruisent la force documentaire; ici c'est un destin individuel, extraordinaire qui est retracé Le film  redonne ainsi une histoire au Joker dont toutes els barrières qui retenaient Arthur Fleck (Joaquin Phoenix) d'aller vers al folie vont tomber une à une. Ce parcours est absent des DC comics et moins travaillé dans Le Batman (1989) de Tim Burton. Jack Napier (Jack Nicholson) est déjà gangster avant de devenir Joker. Il a tué les parents de Bruce Wayne dans sa jeunesse. Celui-ci s'en rend compte lorsqu'il l'entend prononcer la phrase "J'aime bien faire danser mes victimes avant de les tuer" qui l'avait évidement marquée. Il pousse ainsi Jack dans la cuve de produit chimique qui le défigure. Batman et le Joker sont alors indissociablement liés dans la folie. "Tu m’as fait » lui dit ce dernier en haut de la cathédrale dans le combat final. Mais Batman peut aussi lui répondre : "toi aussi tu m’as fait" traumatisé qu'il est depuis la mort de ses parents.

Le Joker interprété par Heath Ledger dans The dark knight, le chevalier noir (Christopher Nolan, 2007) n'a pas d’identité connue et l'origine de son comportement reste inconnu (il donne plusieurs explications différentes dans le film à ses commissures de lèvres découpées ; cause une diction particulière « salivation/déglutition 
Jack Nicholson faisait preuve du meilleur de son jeu expressionniste. La performance de Heath Ledger lui permet de remporter une trentaine de prix, notamment l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle en 2009 à titre posthume puisqu'il meurt d'une overdose de médicaments, liés à ses problèmes d'insomnie en janvier 2008. La performance toute aussi exceptionnelle de Joaquim Phoenix renvoie aux innocents devenus monstrueux tels que Lon Chaney les incarnait avec une emphase qui savait rester humaniste.

La valse des pantins (Martin Scorsese, 1982) a probablement inspiré Todd Phillips. Robert De Niro  joue ici la star du stand-up et non plus le névropathe de La valse des pantins où c'est Jerry Lewis qui incarnait le modèle comique. Arthur est amoureux de sa voisine, jeune femme noire, comme De Niro est amoureux
Taxi driver (Martin Scorsese, 1982) est un autre sous-texte du film Lorsqu'Artur rencontre Sophie (et sa fille Gigi) dans l’ascenseur qui fonctionne mal, elle mime avec ses doigts un flingue sur la tempe en disant que l’immeuble est pourri. Arthur Fleck reproduit ce mime quand il s’introduit chez elle et qu’on découvre qu’il a fantasmé les séquences où elle l’aimait Dans Taxi Driver, Travis Bickle (Robert de Niro) mime à plusieurs reprises avec ses doigts un pistolet, notamment dans le final de la scène de carnage.
Dans Taxi Driver, (16’ environ) Travis Bickle, pendant la pause, son collègue taxi lui demande s’il a un flingue, s’il en veut un vu qu’il va dans tous les quartiers mêmes les plus dangereux (scène équivalente à celle du vestiaire dans Joker, où le collègue d'Arthur lui offre un pistolet après l’agression par les ados)
« Travis, tu vas dans tous les quartiers hein ? Et t’as un flingue ? – Non – Il t’en faut un ? – Non – Si t’en as besoin, je connais un type qui peut te fournir ce que tu veux »

Dans Taxi Driver, (17’ environ), prolongement de la scène de proposition de flingue, De Niro/Travis Bickle a mal au crâne, il se perd dans la contemplation de son médoc effervescent dans son verre.  L’eau trouble et bouillonnante figure sa confusion mentale. Il abandonnera les médocs et la malbouffe quand il se « reprend en main » (entraînement physique) après son échec avec Betsy.
Arthur lui n’aura plus accès aux siens par la force des choses (fin des aides sociales) La violence devient la solution aux troubles dans les 2 cas
Dans Taxi Driver, (55’ environ) Travis Bickle, abandonne les médocs et la malbouffe et se « reprend en main » (entraînement physique) après son échec avec Betsy. Arthur prétend lui se sentir mieux sans médicament en tous les cas désinhibé pour son premier meurtre délibéré, celui de son collègue.
Dans Taxi Driver, (48’ environ), DeNiro/Travis Bickle  regarde seul à la télé le candidat à la présidence Palantine (« je mise à fond sur le peuple »), dont Betsy (qui a plaqué Travis après la piteuse scène dans le cinéma porno) assure la campagne à New York.
Arthur regarde avec sa mère l’intervention à la télé de Thomas Wayne qui débine le type déguisé en clown qui a tué ses bons employés traders dans le métro. Il assure qu’il remettra de l’ordre une fois élu.

Dans Taxi Driver, (48’ environ), le slogan du candidat à la présidence Palantine apparaît partout tout au long du film (« We are the people »). DeNiro/Travis Bickle ne s’intéresse pas à la politique (son soutien à Palantine, notamment quand il le transporte dans son taxi, n’est qu’intéressé par ce qu’il pourrait lui apporter aux yeux de Betsy), ce qui le meut relève plus de la morale (« nettoyer la ville, donner un bon coup de serpillère »). Quand il fait le deuil de son amour pour Betsy, il tente un attentat sur Palantine, puis se lance dans son action punitive contre les maquereaux d’Iris. Il reprend  à son compte le slogan (badge sur sa veste militaire) et applique le discours de Palantine (il prend le pouvoir et nettoie la ville à sa façon).


Pour Arthur, l’homme politique Thomas Wayne ne présente pas d’intérêt, dans le show télé final il dit bien que son action n’a rien de politique, bien qu’elle inspire un mouvement social anti-riches.