In my room

2018

Cannes 2018 Avec : Hans Löw (Armin), Elena Radonicich (Kirsi), Michael Wittenborn (Le père), Ruth Bickelhaupt (La grand-mère). 2h00.

Armin, vivant à Berlin, bientôt la quarantaine est cadreur pour la télévision. Il n'est pas très impliqué car lors du congres du SPD, il repère mal le bouton marche arrêt et la caméra ne filme que la mise en place et la mise au point pour s'interrompre au moment du tournage des discours. C'est ce qu'il découvre lorsque le journaliste pour lequel il filme est furieux de ne trouver aucune des interviewes qu'il espérait filmée.

Armin fréquente les boites de nuit et y retrouve une jeune fille perdue de vue depuis longtemps. Elle l'accompagne jusque dans sa chambre mais au moment de se mettre au lit, elle renonce devant l'amalgame de romantisme (musique) et de trivialité d'Armin (l'évocation bactéries sur la brosse à dent) le lendemain son père l'appelle au téléphone : sa grand-mère est au plus mal et il espère qu'il pourra venir la veiller.

Le père et le fils entretiennent une relation affectueuse mais tendue; le père a quitté sa femme pour Lilo, une femme dynamique et aimante mais qui agace Armin lorsqu'elle l'interroge sur  son métier qu'il n'affectionne plus guère. La grand-mère meurt. Armin, part voir sa mère qui dirige une chorale. Il préfère s'en aller au bord dune rivière boire quelques bières en observant des zonards au bord de l'eau et des fêtards sur un bateau.

Il se réveille au petit matin et constate que le monde tout autour de lui a disparu; de vivant ne restent que les animaux. Il file au volant de sa voiture chez son père et ne voit que le cadavre de la grand-mère. Il tente vainement de faire venir le chien des voisins qui reste apeuré dans la maison vide. Il se saoule et se vomit dessus avant de constater avec désolation dans la nuit que le chien venue le voir s'est éventré sur  les débris de verre de la porte qu'il avait cassée. Au petit matin, il se lave avec des bouteilles d'eau froide car gaz, électricité et l'eau courante ont cessé de fonctionner. Il retourne près du cadavre de sa grand-mère et enflamme alors la maison.

Il quitte alors le village et au péage s'empare d'une Lamborghini abandonnée par la police pour un rallye dans lequel il s'amuse à éviter les obstacles. Au milieu d'un tunnel il doit cependant stopper vu l'encastrement des voitures. Il libère deux chevaux.

Armin se choisit alors un coin de campagne ou se trouvait une jolie maison de campagne moderne de verre et de paille. C'est l'hiver il prend froid en tentant de réparer une roue à eau dans le courant. Fiévreux a bout de force il prend son cheval pour aller chercher de quoi manger en ville  mais est attaqué par un chien et tombe de cheval dans le ruisseau. Une main secourable le sort de là et le recouvre d'une couverture de survie

C'est Kirsi, une jeune femme venue de Syrie, plant anglais, qui approche de son campement la nuit et l'oblige à lâcher la barre de fer dont il s'était emparé pour se protéger. Kirsi ne tarde pas à constater la fragilité d'Armin, de plus en plus fiévreux de part une blessure au pied reçue dans sa chute. Elle la désinfecte et bientôt elle accepte de vivre près de lui admirant l'accord avec la nature dont il fait preuve. Armin et Kirsi deviennent amants mais celle-ci prend grand soin de ne pas tomber enceinte. Apres un bel été, Kirsi manifeste l'envie de partir vers le sud. Armin amoureux delle, la laisse partir.

Peu scénarisé, l'événement fantastique de la disparition des humains est avant tout l'occasion d'une renaissance pour Armin. Plus qu'une robinsonnade, c'est un début du monde. Alors qu'il vivait sous contraintes, se retrouver seul est l'occasion d'essayer de nouveaux talents : de prendre le temps de bien faire les choses, labourer, installer une roue à eau, vivre avec les animaux.

Armin est en accord avec la disparition des humains parce qu'il n'a que faire des  supposés trésors de la civilisation (nourriture en boite, cigarettes, films pornos). Cette reconstruction de soi dans un bel été et une histoire d'amour mélancolique est très émouvante et prouve, après L'étrange petit chat (Ramon Zürcher, 2013) que le cinéma allemand peu faire bien mieux que les films à grosses thèses.