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Le bassin aux nymphéas sans saules

1918

1 - les nuages, (tryptique : chaque panneau 200 x 425, soit 200 x 1275)
2 -Matin (quatre panneaux de 200 sur 215,5 puis 425, puis 425, puis 215,5, soit 200 x 1275)
3 - reflets verts, (diptyque : chaque panneau 200 x 425, soit 200 x 900)
4 - Soleil couchant, (200 x 600)
Ensemble de l'Orangerie sans saules
Claude Monet, 1916-1925
Huile sur toile, 197 x 5 000 cm
Paris, Musée de l'Orangerie, 1ère salle

Dans deux vastes salles elliptiques, sur 2 mètres de hauteur et près de 100 mètres linéaires, se déploie un paysage d'eau jalonné de nymphéas, de branches de saules, de reflets d'arbres et de nuages, "illusion d'un tout sans fin, d'une onde sans horizon et sans rivage" selon les termes mêmes de Monet.

Le grand ensemble de quarante mètres de développement mural de la première salle de l'Orangerie des tuileries, n'est plus jalonné des saules pleureurs de la seconde qui apparait encore tributaire d'une conception figurative et décorative. Ici Soleil couchant et Reflet vert en semblent totalement dégagés.

Sans solution de continuité, l'ensemble évoque la marche des heures, depuis le Matin à l'est, jusqu'au Soleil couchant à l'ouest. C'est un long poème visuel dédié à la rencontre de la lumière avec l'eau puis avec le monde végétal que celle-ci laisse deviner, et le monde atmosphérique qu'elle reflète. Au contraste premier entre l'eau et les iles flottantes que sont les nénuphars, viennent s'ajouter, au second degré, les contrastes contenus en chacun d'eau, c'est-à-dire d'une part entre les fleurs plates et les fleurs dressées et d'autre part enter les zones d'absorption et celles de réflexions lumineuses de l'eau. Le contraste des plateaux verts et unis avec les taches blanches ou colorées des fleures qui les surmontent est évident. Celui des zones absorbant la lumières avec les zones la renvoyant est plus subtile à percevoir, dépendant essentiellement de la réaction capricieuse et assez insaisissable la lumière. Cependant en zone absorbante, les tiges sous marines des plantes aquatiques sont reconnaissables par leur allongement vertical. En zone réfléchissantes, l'image du ciel et de la cime des arbres est plus difficile à identifier de prime abord..

Offerts par Claude Monet à la France le lendemain même de l'armistice du 11 novembre 1918, les Nymphéas furent installés selon ses plans à l'Orangerie en 1927, quelques mois après sa mort. Des transformations des années soixante eurent longtemps pour effet de dénaturer les aménagements originaux mais la rénovation du musée permet aux Nymphéas d'en redevenir le cœur vivant et de retrouver la plénitude de leur sens.

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