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Le jugement dernier

1482

Le Jugement dernier
Hieronymus Bosch,vers 1482
Huile sur bois 167,7 x 60 cm (volets) et 164 x 127 cm (central)
Vienne, Académie des Beaux-Arts

Le triptyque réside actuellement à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne, en Autriche. Les deux volets extérieurs sont peints en grisaille tandis que les volets intérieurs et le panneau central sont peints à l'huile. Les panneaux gauche et droit mesurent 167,7 x 60 cm et le panneau central 164 x 127 cm. Il ne doit pas être confondu et un autre triptyque, plus tardif, (1486) sans doute en partie peint par son atelier, et conservé à Bruges, et le fragment (1508) conservé à Munich. Ces trois oeuvres portent en effet le même titre.

Peint après 1482, la tableau aurait pu être une commande de Philippe Ier de Castille en 1504, Une copie, attribuée à Lucas Cranach l'Ancien, se trouve dans la Gemäldegalerie de Berlin. A la fin du 18e siècle, l'œuvre est acquise par le comte de Lambert-Sprinzenstein et sera ensuite installée à son emplacement actuel.

La composition du triptyque présente des  similitudes avec Le Char de foin ou Le jardin des délices qui montrent le Jardin d'Eden dans le panneau de gauche et l'enfer à droite. Le panneau central représente un Jugement dernier, dans une ambiance plus obscure encore  que l'enfer.

Comme dans d'autres triptyques flamands contemporains, les volets sont peints en grisaille à l'extérieur, représentant deux saints. À gauche se trouve Saint Jacques en pèlerinage dans un terrain escarpé avec un combat d'hommes à l'arrière-plan (peut-être une référence à un épisode de la Légende dorée). A droite est représenté Saint-Bavon, le patron de la Flandre faisant des dons aux pauvres avec son faucon sur son poignet gauche.

Le panneau de gauche décrit le Jardin d'Eden. Dans la partie supérieure, Bosch dépeint Dieu assis sur son trône, entouré d'un halo lumineux. Autour de lui, est un ciel nuageux, avec des anges combattant les anges rebelles qui se transforment en démons-insectes. Un paysage verdoyant occupe les trois quarts inférieurs : Dieu crée Ève de la côte d'Adam. Au second plan , Eve est tentée par le serpent, et, à l'arrière plan, le couple pourchassé par l'Ange dans la forêt sombre. Le péché originel ayant été commis, un animal sur la gauche en dévore un autre.

Le tableau central représente le Jugement dernier, se basant sur le livre de l'Apocalypse de Jean. Le Christ juge les âmes entouré de Marie, saint Jean l'Evangéliste s'appuyant sur un nuage et des autres apôtres. La zone céleste, peint en bleu vif, contraste avec le reste du panneau, dominé par le brun foncé des damnés. Un seul homme est digne de la rédemption, à gauche, précipitamment conduit en lieu sûr par un ange sous la menace des arbalètes des créatures démoniaques.

Les punitions viennent en effet des créatures monstrueuses surgies de l'Enfer: les damnés sont brûlés, harponnés, empalés, accrochés à des crochets de boucher, forcés à manger des aliments impurs (le glouton), ou sujets à des rouages ​​de machines bizarres. Cette scène a de fortes similitudes avec le panneau de droite du jardin des délices du Prado.

Sur le plan thématique, l'enfer du panneau de droite ne diffère pas du Jugement Dernier. Satan, en bas au centre, reçoit les âmes damnées. Les scènes de torture continuent dans ce panneau, dans un paysage sombre dominée par les flammes et les figures diaboliques.