Pour offrir la possibilité aux spectateurs des salles art et essai de découvrir la sélection dans la foulée du festival de Cannes, la Quinzaine des Cinéastes propose 10 jours d'avant-premières des films de la nouvelle édition dans une trentaine de salles de cinéma partenaires. Un événement unique en son genre, qui place la salle de cinéma au sein des enjeux politiques actuels.

La mise en scène est au cœur du travail de la sélection des films qui, par leur langage unique, incarnent un esprit de résistance à toute forme d’idéologie et de discours dominant. La recherche de singularités en termes d’écriture cinématographique est un long parcours de défrichage dans tous les sens : 6 premiers longs, 4 deuxièmes longs, identifier des films sans distributeur et sans vendeur portés par de jeunes cinéastes et producteurs, éviter les pièges des films trop formatés, la première mission demeure la découverte de nouveaux cinéastes. De manière générale, on remarque un retour en force de l’Asie et des États-Unis. Nous avons aussi quelques belles propositions venues du continent africain.

La quinzaine des cinéastes au Café des Images
 
 
The sweet East (Sean Price Williams, Etats-Unis). La lycéenne Lillian fugue durant un voyage scolaire et, au fil de ses rencontres, traverse tout le prisme des radicalités contemporaines. Un récit à la croisée du conte, du récit picaresque et des films-ballades des années 70, filmé comme un jeu de marelle ou une variation d’Alice au pays des merveilles.
Mercredi
7 juin
21h
A song sung blue (Zihan Geng, Chine) Xian, 15 ans, doit retourner vivre chez son père. Elle l’estime aussi peu qu’elle l’a vu. Elle est en revanche fascinée par la belle-fille de son père, jeune femme d'origine coréenne libre, bravache, et mélancolique.
Jeudi
8 juin
20h30 
Créatura (Elena Martin, Espagne). Mila, seule dans la maison d'été de sa famille, revit des expériences de son enfance et son adolescence qui l'aideront à comprendre ce qui l'a empêchée de faire la paix avec son propre corps.
Vendredi
9 juin
21h
Agra (Kanu Behl, Inde). Guru a une vingtaine d’années et habite toujours chez ses parents. Quand il annonce qu’il veut se marier, les haines familiales éclatent au grand jour, symptômes d’une société indienne patriarcale.
Dimanche 11 juin 17h
Le livre des solutions (Michel Gondry, France). Marc s'enfuit avec toute son équipe dans un petit village des Cévennes pour finir son film chez sa tante Denise. Il se lance alors dans l’écriture du Livre des Solutions, un guide de conseils pratiques qui pourrait bien être la solution à tous ses problèmes…
Mardi
13 juin
21h
Déserts (Faouzi Bensaïdi, Maroc). Mehdi et Hamid travaillent pour une agence de recouvrement et sillonnent les villages du grand Sud marocain. Un jour, dans une station essence au milieu du désert, un homme est menotté au porte-bagage d'une moto. C'est le début d’un périple imprévu…
Mercredi
14 juin
21h
Mambar Pierrette (Rosine Mbakam, Cameroun) Sous la pluie de Douala, Mambar, résignée, vide l’eau rentrée dans sa maison avec l’aide de ses enfants. Arrivée dans son atelier de couture, le même calvaire recommence. Ses journées sont longues, la pluie laissera-t-elle le soleil briller sur Mambar et ses enfants ?
Jeudi
15 juin 21h
Un Prince (Pierre Creton France) Pierre-Joseph a 16 ans lorsqu'il intègre un centre de formation pour devenir jardinier. 40 ans plus tard survient Kutta, l’enfant adoptif de la directrice, dont il a toujours entendu parler. Mais Kutta semble chercher autre chose qu’un simple jardinier...
Vendredi 16 juin 20h30
L'autre Laurens (Claude Schmitz, Belgique) Le détective privé Gabriel Laurens voit sa vie chamboulée lorsque débarque chez lui sa nièce Jade. La jeune fille a des doutes sur la mort accidentelle de son père et lui demande de mener l’enquête.
 Samedi
17 juin 21h10
La grâce (Ilya Povolotsky, Russie). En Russie, un père taiseux et sa fille adolescente vivent sur les routes et dans le van qui contient toute leur vie, ainsi que le matériel d’un cinéma itinérant, dont ils tirent leur maigre subsistance.
Dimanche 18 juin 17h

Pour ne pas rater une miette de cette proposition exceptionnelle, le Café des images vous propose un pass quinzaine :
- 40€ pour 10 films ! 
- 20€ pour 5 films avec la carte à fleurs pour les 15-25 ans !

Fondée par Jacques Daniel Valcroze des Cahiers du Cinéma, La quinzaine des réalisateurs a connu ses heures de gloire sous la direction d'Olivier Père qui y a fait découvrir Guiraudie, Pedro Costa ou Hong Sang-soo. Autre figure marquante, Edouard Waintrop (2012-2018) qui a fait revenir les acheteurs auprès de films fragiles. Paolo Moretti (2019-2022) et Julien Rejl (2023), distributeur et responsable des acquisitions chez Capricci, ont fait des choix plus pointus, peu épaulés par des titres porteurs à même de dissiper l'image d'une section dont ne ressortira aucun succès en salles. Autour des premiers films il faut peut-être des produits d'appel.

En effet, la désormais quinzaine des cinéastes paraît un peu interchangeable avec les sélections de la Semaine de la critique et Un certain regard et une même la compétition officielle qui laisse aussi la place aux premiers films : Atlantique (Mati Diop, 2019) et Les misérables (Ladj Ly, 2019) ont été, cette année là, pour le premier, Grand prix avec ensuite 700 000 spectateurs et, pour le second, Prix du jury avec ensuite un succès considérable de 2 millions d'entrées.

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