Du 2 au 11 septembre 2011

Présentation du Festival du Cinéma américain

Historique du festival du cinéma américain de Deauville


Palmarès :
Grand Prix : Take shelter de Jeff Nichols
Prix du Jury ex aequo : Summertime (The dynamiter) de Matthew Gordon.
Prix de la révélation Cartier : Detachment de Tony Kaye
Prix de la Critique internationale : Detachment de Tony Kaye

Take shelter
Detachment

 

Le Jury de la 37e édition :
Le Jury n'a pas choisi notre film préféré : On the ice, pour le grand prix

Olivier Assayas entouré de Nathalie Baye, Claire Denis, Nicolas Godin (auteur, compositeur, interprète du groupe AIR), Chiara Mastroianni, Angelin Preljocaj, Jean Rolin et Bruno Todeschini. Le Jury Révélation était présidé par Samuel Benchetrit.

Les adolescents en souffrance et l'éducation comme moyen d'y répondre, en bien ou en mal, était le thème majeur de cette 37e édition dont j'ai pu voir dix des quatorze films en compétition.

La possibilité exceptionnelle de se rendre, en moins de cent mètres, de l'immense salle du CID aux grandes salles du Casino et du Morny (merci d'avoir mis à disposition la grande salle pour le festival et non la petite comme lors du précédent festival du film asiatique) m'a ainsi permis de voir quinze films (dix en compétition et cinq en avant-première) en me déplaçant trois fois à Deauville lors de ce festival excellemment organisé.

Formellement, les films m'ont semblé se répartir en trois catégories : ceux s'en tenant au simple constat d'un dérèglement, ceux introduisant un élément de nature fantastique mis en parallèle avec des problèmes psychologiques et ceux, les meilleurs, mettant en place des motifs revenant dans plusieurs plans pour construire avec une économie de moyen, d'autant plus efficace qu'elle est discrète, une profonde et mystérieuse émotion.

Le grand prix, Take shelter, relève de la seconde catégorie et, sur de jolies images de tempête, propose un traitement hautement caricatural de la schizophrénie. Celle-ci se révèle être due à des causes génétiques (mère folle au même âge). Elle se traduit par des fantasmes de tempête à répétition où le personnage, monolithique à souhait -un comble- est victime d'agressions plus ou moins fantaisistes. Le pauvre, est pris de crise d'épilepsie, incontinence et se mord la langue tout en dilapidant l'argent du ménage -il a pourtant une petite fille sourde et muette qui aurait besoin d'un appareil couteux- en se construisant un abri souterrain. On accordera au film, le bénéfice du doute quant à sa fin, espérant qu'il s'agisse bien d'une nouvelle crise de folie et non d'une tempête réelle, le héros devenant alors tout à coup un Cassandre, annonciateur de désastres. Mais, vu le peu de sérieux dans le traitement de la folie vu auparavant, cela n'est pas bien certain.

Relève de la même catégorie, l'interminable Another earth qui hésite toujours entre le fantastique et la psychologie douloureuse, l'un aérant l'autre si l'on peu dire, pour une fin toute aussi rusée que dénuée d'intérêt quant au sujet qu'il est censé traité.

Relève du constat, Return, All she can, et Yelling to the sky. La jeune femme militaire de retour d'Irak ou d'Afghanistan fait le constat que sa vie n'est plus du tout la même: son mari est moins amoureux, son métier lui parait stupide, ses copine puériles. Le spectateur est invité à comprendre un peu avant elle ce qui ne va pas mais tous les indices sont de nature psychologiques et, hormis l'actrice principale, exceptionnelle, rien de bien intéressant n'arrive. Al she can bénéfice d'un scénario bien plus étoffé qui s'étale en trois parties : espoirs, chute et rédemption, fort bien tricotées. L'espoir dans les études, rêve de dépassement et comme remède à la pauvreté, intervient toutefois comme un deus ex machina à la toute fin du film sans que des motifs lui ayant trait aient été traités avant. Ces deux films sont toutefois bien meilleurs que Yelling to the sky dont l'héroïne suit un parcourt voisin et aboutit à la même conclusion de la nécessité des études mais avec une part documentaire presque nulle et des rebondissements psychologiques farfelus.

Cinq des films en compétition que j'ai vu bénéficient d'une forme un peu plus complexe autour d'une thématique tenue de bout en bout. Detachment, Another happy day, Without, Summertime (The dynamiter) et On the ice.

C'est au prix du détachement de soi que l'on peut s'investir le plus dans le monde. Cette citation de Camus qui ouvre The detachment trouvera de multiples variations au cours de son déroulement. D'une part, la conscience de soi comme l'explique ce professeur spécialisé dans les remplacements (autre variation sur le thème) est nécessaire pour affronter les messages de consommation abrutissants donnés par la société. Mais, d'autre part, chacun ayant son lot de souffrances dans ce monde (le professeur a du affronter à sept ans le suicide de sa mère et les professeurs ont tous leurs difficultés familiales), il convient de s'en détacher pour tenter d'écouter chacun des élèves (ou des individus) que l'on a en face de soi. Il est dommageable que le film s'encombre d'un bric à brac formaliste (retours d'animations dessinés, commentaires redondants du narrateur, flashes mentaux) alors que son déroulé était déjà suffisamment riche.

Another happy day, seule comédie, funèbre et grinçante, de la compétition travaille le thème que la mort réunit bien plus fortement les membres d'une famille que l'amour, source de tensions, de jalousies et de traumatismes. Without, autour du thème, se faisant progressivement jour, de la disparition de l'être aimé, est un petit film fragile (action réduite au minimum) aussi fort que délicat. Summertime (The dynamiter) autour du rêve de la famille, de la fraternité et de la nécessaire construction d'un moi autonome est aussi réussi que On the ice, film noir sur la banquise magnifiant ses paysages grâce à une rare économie de moyen qui les fait intervenir seulement aux moments les plus forts.

Jean-Luc Lacuve le 11/09/2011

 

La 37e édition du Festival du Cinéma Américain de Deauville comprend quatorze films en compétition douze films en avant-première française, huit documentaires et dans le cadre des hommages, la répropective Blake Edwards de la cinémathèque Française, les films de Francis Ford Coppola, invité d'honneur et Todd Solondz et les films avec Shirley MacLaine, Danny Glover et Naomi Watts ainsi que des grands films classiques présentés dans la cadre des Nuits américaines, qui font cette année une large place aux séries et à des séances de rattrapage pour les hommages.

Le Festival du Cinéma Américain de Deauville, poursuit son acceuils des séries télévisées avec l'événement Deauville Saison 2, dont l'objectif est de devenir une plateforme professionnelle autour de l’écriture scénaristique.

Cette édition 2011 s’enrichit du Film Corner, d’une Carte Blanche et du Nouvel Hollywood. Le Nouvel Hollywood honore l’avenir en invitant au Festival une comédienne ou un comédien, fleuron du cinéma américain de demain. Carte Blanche sera donnée à une personnalité du monde des arts et des lettres qui nous fera découvrir et partager sa préférence de cinéma, son Amérique personnelle. Enfin, le Film Corner sera un outil performant pour les professionnels, destiné à favoriser les acquisitions sur le marché français des films made in USA.

 


Les films en compétitions

Another happy day de Sam Levinson. Avec : Ellen Barkin, Ezra Miller, Kate Bosworth, Demi Moore, Thomas Haden Church, George Kennedy, Ellen Burstyn.
Une comédie sur des ex en guerre, des tantes hystériques, des ados désaxés… et le mariage qui les réunit tous… pour le meilleur et pour le pire.

Comédie parfois un peu lourde dans sa psychologie bavarde mais belle apologie de l'acceptation de la souffrance comme vrai lien intime entre les membres de la famille menacés par un entourage où seule compte l'apparence du bonheur.

Descendent sur la scène les comédiennes et le réalisateur de Another happy day

 

All she can d’Amy Wendel. Avec : Corina Calderon, Jeremy Ray Valdez, Joseph Julian Soria, Julia Vera, Julio César Cedillo, Julian Works, Leticia Magaña.
Bienvenue à Benavides au Texas, une bourgade dans laquelle des filles menues peuvent soulever 280 livres de fonte, où des recruteurs de l’armée traînent dans les couloirs des lycées et où une communauté d’Américains d’origine mexicaine, patriote et présente sur place bien avant l’existence du Texas, lutte pour surmonter les difficultés économiques. Luz est une adolescente qui veut quitter cet endroit et l’haltérophilie est son ticket de sortie.

Another earth de Mike Cahill. Avec : Brit Marling , William Mapother.
Rhoda Williams, brillante jeune diplômée en astrophysique, rêve d’explorer l’espace. John Burroughs est un compositeur au sommet de sa carrière qui attend un deuxième enfant. Le soir une autre planète semblable à la Terre est découverte, la tragédie les frappe et les vies de ces étrangers deviennent inextricablement liées l’une à l’autre.

Detachment de Tony Kaye. Avec : Adrien Brody, Marcia Gay Harden, James Caan, Christina Hendricks, Lucy Liu, Blythe Danner, Tim Blake Nelson, Bryan Cranston, William Petersen, Sami Gayle.
Henry Barthes est un professeur remplaçant. Il est assigné pendant trois semaines dans un lycée difficile de la banlieue new-yorkaise. Lui qui s’efforce de toujours prendre ses distances va voir sa vie bouleversée par son passage dans cet établissement.

En secret (circumstance) de Maryam Keshavarz. Avec : Nikohl Boosheri, Sarah Kazemy, Reza Sixo Safai, Soheil Parsa, Nasrin Pakkho, Sina Amedson, Keon Mohajeri.
Atafeh et sa meilleure amie Shireen fréquentent les soirées branchées du Téhéran underground. Elles essaient de profiter au mieux de leur jeunesse quand Mehran, le frère et complice d’Atafeh, devient membre de la police des moeurs. Alors qu’il désapprouve sévèrement leur besoin de liberté, Mehran tombe amoureux de Shireen. Ses sentiments vont vite tourner à l’obsession et mettre à l’épreuve l’amitié des jeunes filles.

Jess + Moss de Clay Jeter. Avec : Sarah Hagan, Austin Vickers.
Jess, dix-huit ans, et Moss, douze ans, sont deux petits-cousins qui passent l’été dans les champs de tabac brun de l’ouest rural du Kentucky. Sans membre proche de leur famille à qui se confier, ni d’amis de leur âge avec qui jouer, ils sont tout l’un pour l’autre. Ils se risquent à explorer de profonds secrets et à espérer un futur, confrontés à la peur de se retrouver seuls, d’être ainsi livrés à eux-mêmes et de connaître des jours sans lendemain.

On the ice d’Andrew Okpeaha MacLean. Avec : Frank Qutuq Irelan (Aivaaq), Adamina Kerr (Michelle), John Miller (james), Josiah Patkotak (Qalli), Sierra Jade Sampson (Uvlu), Teddy Kyle Smith (Egasak), Allison Warden (Sigvaun). 1h36.

Qalli et Aivaaq, deux adolescents de la communauté Iñupiaq, mènent une vie sans histoire dans une petite ville isolée du nord de l’Alaska. Un matin tôt, ils décident de partir à la chasse aux phoques avec James, un de leurs amis. Une dispute éclate entre les trois garçons et se termine par la mort accidentelle de James. Liés par ce sombre secret, les deux adolescents inventent mensongessur mensonges afin de ne pas éveiller les soupçons de leur communauté.

Excellent film noir, sachant mesurer ses effets quant à l'utilisation du paysage (très beau dernier plan symbolique) et dresser un panorama de la communauté inuit.

Return de Liza Johnson. Avec : Linda Cardellini, Michael Shannon, John Slattery, Talia Balsam, Paul Sparks, Louisa Krause
De retour de l'armée, Kelli aspire à retrouver une vie normale dans la petite ville industrielle qu'elle a toujours connue. Elle repense avec nostalgie aux petites joies du quotidien mais elle s'aperçoit progressivement qu'elle ne reconnaît plus son environnement familier. Ses amis lui témoignent leur affection mais semblent préoccupés par des détails insignifiants. Ses enfants réclament une attention constante qu'elle n'est plus en mesure de leur donner et, malgré ses efforts, son mari ne parvient pas à comprendre ce par quoi elle est passée. Alors que son monde s'effondre autour d'elle, elle se marginalise de plus en plus.

Film d'auteur un peu trop mou. Le spectateur est sollicité pour comprendre avant l'héroïne ce qui se dérègle dans son petit monde.

Take shelter de Jeff Nichols. Avec : Michael Shannon (Curtis LaForche), Jessica Chastain (Samantha LaForche), Katy Mixon (Nat), Shea Whigham (Dewart), Ray McKinnon (Kyle), Kathy Baker (Sarah). 1h56.

Curtis LaForche mène une vie paisible avec sa femme et sa fille quand il devient sujet à de violents cauchemars. La menace d'une tornade l'obsède. Des visions apocalyptiques envahissent peu à peu son esprit. Son comportement inexplicable fragilise son couple et provoque l'incompréhension de ses proches. Rien ne peut en effet vaincre la terreur qui l'habite...

Jolies images de tempête pour un traitement hautement caricatural de la schizophrenie.

 

Terri d’Azazel Jacobs. Avec : Jacob Wysocki, John C. Reilly, Creed Bratton, Olivia Crocicchia, Bridger Zadina.
Elevé par un oncle souffrant, tête de turc de ses camarades et ignoré par ses professeurs, Terri s’est résigné à être un outsider et vit reclus dans sa solitude. Sa rencontre inattendue avec le proviseur adjoint de son lycée, qui voit en lui l’adolescent qu’il était autrefois, va bouleverser son existence et lui faire découvrir que la vie peut être aussi faite de joie et de partage.

Summertime (The dynamiter) de Matthew Gordon. Avec : William Ruffin, Joan Alex Nunnery, Joyce Baldwin, Patrick Rutherford, “Sug”, Ciara McMillan, Byron Hughes
Contact : Production
L’été est arrivé à Glen Allan dans le Mississippi. Robbie, un adolescent de quatorze ans, n’est pas d’humeur à se réjouir des vacances. En proie à une crise d’angoisse, sa mère a une nouvelle fois quitté le domicile familial et il doit dorénavant s’occuper, avec sa vieille grand-mère, de son jeune demi-frère. Lorsque Lucas, le frère aîné de Robbie, revient à la maison, c’est presque une vraie vie de famille qui débute pour le garçon.

Trust de David Schwimmer. Avec : Clive Owen, Catherine Keener, Liana Liberato, Viola Davis, Jason Clarke, Noah Emmerich, Chris Henry Coffey.
François Frey, Olivia Malka, Sophie Martins : f.frey@kinemafilm.com
Chez eux, en banlieue, Will et Lynn Cameron se sentent en sécurité. Dans leur maison, la nuit, ils dorment avec le sentiment que leurs trois beaux enfants sont parfaitement protégés. Lorsque Annie, leur fille de quatorze ans, se fait un nouvel ami sur Internet – Charlie, un garçon de seize ans rencontré sur un forum de discussion – ses parents ne s’inquiètent pas. Ils se disent qu’il est normal que des adolescents échangent grâce aux nouvelles technologies. Après plusieurs semaines d’échanges en ligne, Annie se sent de plus en plus attirée et fascinée par Charlie, même si elle réalise peu à peu qu’il n’est pas ce qu’il prétend être.

Without de Mark Jackson. Avec : Joslyn Jensen, Ron Carrier, Darren Lenz, Bob Sentinella, Piper Weiss.
Sur une île boisée très isolée, Joslyn devient aide à domicile auprès d’un vieil homme en état végétatif, cloué sur un fauteuil roulant. Elle n’a pas de réseau de téléphone, pas d’accès à Internet et a été exclue du lycée pendant un an. Traversant une douloureuse épreuve personnelle, elle oscille entre le réconfort qu’elle pourrait trouver en compagnie du vieil homme et la sensation de peur et de suspicion qu’il lui inspire. Jour après jour, son quotidien solitaire la pousse à s’interroger sur la sexualité, la culpabilité et l’abandon

Yelling to the sky de Victoria Mahoney. Avec : Zoë Kravitz, Jason Clarke, Antonique Smith, Yolonda Ross, Gabourey Sidibe, Tim Blake Nelson, Tariq Trotter, Shareeka Epps, Sonequa Martin
Alors que son noyau familial se disloque, l’existence déjà instable de Sweetness O’Hara, une adolescente métisse de dix-sept ans, devient encore plus difficile le jour où elle est prise pour cible par des élèves violents de son lycée. Elle doit dorénavant trouver le meilleur moyen de se défendre et prendre sa vie en main, chez elle, comme à l’école, dans un quartier où sa survie semble incertaine..

 

Séance spéciale. Film de la soirée du palmares : The artist de Michel Hazanavicius. Avec : Jean Dujardin, Bérénice Bejo, John Goodman, James Cromwell, Penelope Ann Miller, Missi Pyle.
Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va, elle, être propulsée au firmament des stars.

Douze films en avant-première française :

4:44 Last Day on Earth d'Abel Ferrara. Avec : Willem Dafoe (Cisco), Shanyn Leigh (Skye),Natasha Lyonne .
Cisco, acteur talentueux et sa petite amie Skye, artiste-peintre, attendent ensemble dans leur appartement new yorkais la fin du monde qui sera provoquée par un évènement inconnu à 4h44 le lendemain.

La couleur des sentiments de Tate Taylor (Film d'ouverture). Avec : Viola Davis, Emma Stone, Octavia Spencer, Jessica Chastain, Bryce Dallas Howard, Mary Steenburgen, Mike Vogel
Années 60. Trois femmes du Mississippi vont forger une amitié à haut risque autour d’un projet de livre secret qui va faire exploser les règles de la société ségrégationniste dans laquelle elles évoluent. De cette alliance improbable va naître une solidarité hors du commun entre ces trois femmes, qui va leur donner le courage de dépasser les limites qui régissent leur existence et les amener à prendre conscience que les frontières sont faites pour être franchies. Pour cela, elles iront jusqu’à mettre toute la ville face au vent du changement.

Bringing up baby de Famke Janssen. Avec : Milla Jovovich, Bill Pullman, Marcia Cross, Rory Cochrane, Spencer List, Ray Prewitt.
Olive s’installe dans l’Oklahoma avec Bobby, son fils de dix ans, afin de fuir sa vie d’avant et construire un avenir meilleur. Tous deux s’épanouissent dans cette nouvelle région jusqu’à ce qu’Olive soit rattrapée par son passé criminel. Elle doit alors choisir entre continuer à vivre de petits larcins ou quitter la personne qu’elle aime le plus au monde et lui offrir ainsi l’opportunité d’une vie normale.

The conspirator de Robert Redford. Avec : James McAvoy, Robin Wright, Kevin Kline, Evan Rachel Wood, Tom Wilkinson, Alexis Bledel, Danny Huston, Justin Long
Suite à l’assassinat d’Abraham Lincoln, sept hommes et une femme sont arrêtés et accusés d’avoir comploté pour tuer le président, le vice-président et le secrétaire d’Etat américains. La seule femme inculpée, Mary Surratt, est propriétaire d’une pension où John Wilkes Booth, l’homme qui a assassiné le président, se réunissait avec d’autres hommes pour préparer les différents attentats. Dans le contexte sombre de l’après-guerre de Sécession, un jeune avocat de vingt-huit ans, Frederick Aiken, accepte à contrecoeur de défendre Mary Surratt devant un tribunal militaire.

Crazy, stupid, love de Glenn Ficarra et John Requa. Avec : Steve Carell, Ryan Gosling, Julianne Moore, Emma Stone, Analeigh Tipton, Jonah Bobo, Joey King, Marisa Tomei.
La petite quarantaine, Cal Weaver mène une vie de rêve : il file le parfait amour avec celle qu'il aime depuis le lycée, il a une bonne situation, une maison magnifique et des enfants formidables. Mais lorsqu’il apprend que sa femme, Emily, le trompe et demande le divorce, sa vie "parfaite" vole en éclats. Dans le monde des célibataires d’aujourd’hui, Cal, qui n’a plus dragué depuis des lustres, se révèle un modèle d’antiséduction. Passant désormais ses soirées à bouder tout seul au bar du coin, il rencontre le fringuant trentenaire Jacob Palmer qui le prend sous son aile.

Dark horse de Todd Solondz. Avec : Jordan Gelber, Selma Blair, Christopher Walken, Mia Farrow, Justin Bartha, Donna Murphy.
Un trentenaire immature tombe amoureux d’une trentenaire immature. Mais quitter sa chambre de collégien va s’avérer difficile et provoquera une tragédie.

Drive de Nicolas Winding Refn. Avec : Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston, Albert Brooks, Oscar Isaac, Ron Perlman, Christina Hendricks.
Un jeune homme solitaire, "The Driver", conduit le jour à Hollywood pour le cinéma en tant que cascadeur et la nuit pour des truands. Shannon, le manager qui lui décroche tous ses contrats, propose à Bernie Rose, un malfrat notoire, d’investir dans un véhicule pour que son poulain puisse affronter les circuits de stock-car professionnels. C’est alors que la route du pilote croise celle d’Irene et de son jeune fils. Pour la première fois de sa vie, il n’est plus seul.

La première demi-heure de Drive est la seule à comporter scène de conduite spectaculaire (la fuite après le vol dans un entrepôt) et maniérisme des couloirs à la Wong Kar-wai (la rencontre avec Irène). Ensuite son héros taiseux dérive vers une ultra violence à la Scorsese (menace de la balle enfoncée au marteau dans le front, massacre du garde du corps après le baiser volé à Irène dans l'ascenseur), sans qu'il en semble plus affecté que cela. Le héros solitaire, au blouson de scorpion, repartira solitaire pour préserver la femme qu'il aime.

 

Echange standard de David Dobkin. Avec : Ryan Reynolds, Jason Bateman, Leslie Mann, Olivia Wilde, Alan Arkin, Mircea Monroe.
Lorsqu’ils étaient enfants, Mitch et Dave étaient des copains inséparables, mais au fil des années, leurs chemins ont peu à peu divergé. Dave est devenu un brillant avocat, dévoué à son travail, à sa femme et à leurs trois enfants, alors que Mitch est resté célibataire, tourne sporadiquement dans des films minables et fuit comme la peste la moindre responsabilité. Pour Mitch, la vie de Dave est idyllique. Pour Dave, la vie de Mitch, dénuée d'obligations et de stress, le tenterait volontiers. A l'issue d'une nuit de débauche, l'impossible va se produire : Dave se réveille dans la peau de Mitch, et vice-versa.

Fright night de Craig Gillespie. Avec : Anton Yelchin, Colin Farrell, Christopher Mintz-Plasse, David Tennant, Imogen Poots, Toni Collette.
Charlie Brewster est au top : élève de terminale parmi les plus populaires, il sort avec la plus jolie fille du lycée. Il est tellement cool qu’il méprise même son ancien meilleur ami, Ed. Mais les problèmes vont arriver avec son nouveau voisin, Jerry. Sous ses airs d’homme charmant, il y a chez lui quelque chose qui cloche. A part Charlie, personne ne s’en rend compte, et surtout pas sa mère. Après l’avoir observé, Charlie en vient à l’inévitable conclusion que son voisin est un vampire qui s’attaque à leur quartier.

Restless de Gus Van Sant. Avec : Henry Hopper, Mia Wasikowska, Ry. Kase, Schuyler Fisk, Jane Adams, Lusia Strus, Chin Han
Bien qu'en phase terminale d'fun cancer, la jeune et jolie Annabel Cotton est animée d'un amour profond de la vie et de la nature. De son côté, Enoch Brae a cessé d'avoir envie de faire partie du monde depuis que ses parents sont tragiquement morts dans un accident. Lorsque ces deux êtres à part se rencontrent à un enterrement, ils se decouvrent d'étonnants points communs...

L'amour et la mort chantés par les poètes trouvent ici une incarnation terriblement douce et enivrante. Love story au rythme entêtant, l'amour y défie la mort par delà le temps et les océans. Les oiseaux d'Annabel et le kamikaze d'Enoch disent la possibilité de se retrouver jusque dans la mort même si la trace de cet espoir est aussi fragile qu'une trace de craie, qu'un rêve d'enfant croyant encore aux mystères d'Halloween, qu'une pierre jeté sur un train qui passe, ou que la douceur d'un baiser.

La douceur qui enveloppe la douleur ne veut ici ni larme ni excès et Gus van Sant magnifie ce sujet en se gardant de tout brio, de tout clinquant pour laisser ses spectateurs bien souvent au bord des larmes face à ces jeunes anges androgynes, images de l'éternité que la corruption du temps ne peut atteindre.

 

 

Le roi Lion en 3D de Roger Allers & Rob Minkoff.
Sur les hautes terres d’Afrique règne un lion tout-puissant, le roi Mufasa, que tous les hôtes de la jungle respectent et admirent. Son jeune fils Simba passe le plus clair de son temps à jouer avec sa petite copine Nala et à taquiner Zazu, son digne précepteur. Mais l’univers de Simba n’est pas aussi sûr qu’il le croit. Scar, le frère de Mufasa, aspire en effet depuis toujours au trône. Maladivement jaloux de son aîné, il décide de l’éliminer en même temps que son successeur.

Too big to fail : débâcle à Wall street de Curtis Hanson. Avec : William Hurt, Edward Asner, Billy Crudup, Paul Giamatti, Topher Grace, Matthew Modine, Cynthia Nixon, Bill Pullman, James Woods.
En 2008, l'economie americaine est secouée par la crise des subprimes. Le monde vacille. Henry Paulson, nommé par George W. Bush au poste de secrétaire au Tresor, est chargé d'élaborer un plan pour sauver les banques de la faillite. Les sommes mises en jeu, quelques 700 milliards de dollars, representent le plus gros investissement jamais programmé pour eviter un "big crash". Henry Paulson devient ainsi l'une des personnalites les plus importantes de la planete.

Les huit Docs de L’oncle Sam

Bobby Fischer against the world de Liz Garbus.
En 1958, Robert James “Bobby” Fischer, alors âgé de quatorze ans, stupéfia le monde des échecs en devenant le plus jeune Grand Maître de l’histoire, lançant ainsi une carrière qui allait faire de lui une légende. Pendant les quinze années qui suivirent, son incroyable ascension au sommet du jeu captiva le monde entier et permit aux échecs de connaître un essor international considérable. Puis, à l’apogée de sa réussite, Bobby Fischer prit tout le monde par surprise en décidant de disparaître des yeux du grand public.

Buck de Cindy Meehl
Buck Brannaman est un vrai cowboy américain qui parcourt les Etats-Unis pour soigner des chevaux souffrant de troubles du comportement proches des nôtres, à nous les humains. Cet homme qui murmure vraiment à l’oreille des chevaux rejette la violence de sa propre éducation et apprend aux cavaliers à communiquer avec leur monture d’une manière à la fois directive et sensible, sans faire appel à la punition.

Corman's world : exploits of a Hollywood rebel d’Alex Stapleton. Avec : James Cameron, Francis Ford Coppola, Robert De Niro, Jack Nicholson, Martin Scorsese, Quentin Tarantino.
Ce documentaire retrace l’ascension triomphale du réalisateur, scénariste et producteur le plus prolifique de Hollywood, le vrai « parrain » du cinéma indépendant, Roger Corman. Connu pour travailler très rapidement - certains de ses films furent réalisés en deux jours - et pour se complaire dans le monde des monstres de série B, des effets spéciaux médiocres, du jeu d’acteur bas de gamme et de la nudité à outrance, Roger Corman est aussi un rebelle respecté du cinéma.

Page one : a year inside The New York Times d’Andrew Rossi
En 1896, le New York Times adopte le slogan « Toutes les informations se doivent d’être imprimées ». Aujourd’hui, Twitter et WikiLeaks bouleversent la diffusion des informations. La multiplication des blogs et la diminution conséquente des achats d’espaces publicitaires menacent la pérennité de la presse papier. Les journalistes du vénérable New York Times s’interrogent sur la collaboration à mener avec Julian Assange et la chute des modèles traditionnels des réseaux télévisés. Que va devenir le journalisme à l’ancienne ? Comment se passe la transition du papier vers le numérique ? Le traitement de l’information change-t-il avec le support ? Quel avenir pour la presse ? Autant de questions que pose ce documentaire.

Le projet Nim de James Marsh
Novembre 1973. Nim, un bébé chimpanzé, naît en captivité dans un centre de recherche sur les primates situé dans l'Oklahoma. Quelques jours plus tard, il est confié à une psychologue qui a trois enfants. Le « Projet Nim » est lancé : il s'agit de prouver qu'un chimpanzé est capable d'apprendre à communiquer par le langage s'il est élevé dans un environnement humain. Grâce à un professeur de psychologie de l'université de Columbia, le primate est censé être initié à la langue des signes, puis acquérir des rudiments de vocabulaire et de grammaire lui permettant d’exprimer ses réflexions et ses émotions. En cas de succès, il serait donc permis d'espérer franchir la barrière de l'espèce et repenser la condition humaine.

Revenge of the electric car de Chris Paine
Arpentant les coulisses d’ordinaire fermées de Nissan, General Motors et Tesla Motors, ce documentaire raconte l’histoire du regain mondial d’intérêt pour les voitures électriques en en suivant les principaux constructeurs automobiles. Ces derniers s’empressent de produire de nouveaux modèles électriques afin d’être les premiers, les meilleurs et de conquérir ainsi, à terme, un large public.

Sing your song de Susanne Rostock. Avec : Harry Belafonte, Sidney Poitier, Huddie W. Ledbetter-Ledbelly, Paul Robeson, Marge Champion, Fran Scott Attaway, Nat King Cole, Julian Bond, J. Edgar Hoover, Ed Sullivan, Dinah Shore.
Un portrait de Harry Belafonte, chanteur, acteur et activiste, depuis son ascension spectaculaire dans la chanson, son expérience liée à ses nombreux déplacements dans un pays ségrégationniste jusqu’à son arrivée provoquante à Hollywood. La carrière de Harry Belafonte personnifie à elle-seule le mouvement pour les droits civiques aux Etats-Unis et a eu un impact majeur sur beaucoup d’autres mouvements prônant la justice sociale.

The black power mixtape 1967-1975 de Göran Hugo Olsson. Avec : Harry Belafonte, Danny Glover, Erykah Badu, Stokely Carmichael, Kathleen Cleaver, Angela Davis.
Ce documentaire retrace l'évolution du mouvement Black Power de 1967 à 1975 au sein de la communauté noire. Le film associe musique et reportage - des rushs en 16mm sont restés au fond d'un placard de la télévision suédoise pendant trente ans - ainsi que des interviews de différents artistes, activistes ou musiciens qui sont des piliers de la culture afro-

 

Les hommages

Répropective Blake Edwards de la cinémathèque Française, les films de Francis Ford Coppola, invité d'honneur et Todd Solondz et les films avec Shirley MacLaine, Danny Glover et Naomi Watts.



Poursuivant sa collaboration avec la Cinémathèque française, le Public Système Cinéma propose la cinquième édition des Nuits Américaines.

 

Fort du succès de sa première édition, en 2010, qui avait accueilli quelques-uns des plus grands scénaristes américains du petit écran, la section "Deauville Saison 2" accueillera les séries télévisées et leurs créateurs lors du week-end d’Ouverture du Festival (le samedi 3 et dimanche 4 septembre 2011). Au programme, de nombreuses avant-premières, des séries inédites, des masterclass et une rencontre franco-américaine sur l’écriture où scénaristes français et américains échangeront sur leurs méthodes de travail.

La programmation de Deauville Saison 2 s’attachera à confronter, analyser et rapprocher les différentes passerelles entre l’écriture européenne et la plume made in USA. Le public de Deauville aura ainsi l’occasion de découvrir en exclusivité mondiale la première série européenne créée par un scénariste américain.


AVANT-PREMIERE PUBLIQUE INTERNATIONALE : BORGIA. Une série créée par Tom Fontana pour la Création Originale de Canal+. Présentation des deux premiers épisodes : 1492 & ONDATA DI CALORE (2 x 52 minutes - version originale sous-titrée français)
BORGIA d’Oliver Hirschbiegel, Metin Hüseyin, Dearbhla Walsh et Christoph Schrewe. Avec : John Doman (Rodrigo Borgia), Mark Ryder (Cesare Borgia), Stanley Weber (Juan Borgia), Isolda Dychauk (Lucrezia Borgia), Assumpta Serna (Vannozza Cattanei), Diarmuid Noyes (Alessandro Farnese), Marta Gastini (Giulia Farnese), Andrea Sawatzki (Adriana de Mila)
EPISODE 1 : 1492
Juan Borgia rentre d’Espagne en apportant à son père la nouvelle de la mort de Pedro Luis. Terrassé par la mort de son fils, le cardinal Borgia réunit immédiatement ses enfants, Juan, Cesare et Lucrezia. Il promet à Lucrezia de la marier bientôt, annonce à Juan qu’il deviendra duc de Gandie et à Cesare qu’il sera nommé évêque de Valence.
EPISODE 2 : ONDATA DI CALORE
Le pape Innocent VIII tombe dans le coma alors qu’une fièvre mortelle sévit à Rome. Les fiançailles de Lucrezia sont annulées afin de l’unir à un comte plus fortuné. Les adversaires de Borgia, Della Rovere et Colonna, échafaudent déjà des plans en vue du conclave. Mais le pape sort du coma et modifie encore une fois son testament, ce qui provoque la fureur de Rodrigo Borgia. Lorsque le pape s’effondre en pleine messe, on convoque une armada de médecins à son chevet, mais il n’y a plus rien à faire. Le pape meurt et Rome est en proie au chaos.

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