Du 3 au 9 octobre 2011

Compte-rendu par
Cécile Paturel


Correspondante du site à Lyon

UN FESTIVAL DE CINEMA POUR TOUS

Festival Lumière 2011, du 3 au 9 octobre à Lyon : des films de patrimoine flambants neufs


Initié par une cinémathèque, l'Institut Lumière de Lyon, le jeune festival Lumière (3 ans au compteur) se voue naturellement à montrer des films déjà sortis en salle mais dans de belles copies fraîchement restaurés. Autre trait de caractère : faire présenter chaque séance par un autre réalisateur que celui du film projeté. L'idée est censée (les films étant de patrimoine, c'est plus sûr) mais porte aussi l'esprit de filiation de la cinéphilie.


Jerry Schatzberg, Portrait d'une enfance déchue, 1970


Une fois n'est pas coutume, le réalisateur Jerry Schatzberg (84 ans, jean, basket et blouson en cuir) avait fait le voyage pour présenter son premier long métrage Portrait d'une enfance déchue. En voici ici la bande son, dans laquelle Schatzberg revient avec humour sur l'enfance de son film : le rôle de la France et du fameux Pierre Rissient en particulier (cinéphile bienfaiteur de nombreux cinéastes qu'il a lancés) dans l'histoire de ce premier film et donc indirectement de sa carrière de cinéaste.

Quand au film, il s'emboîte, rétrospectivement, avec exactitude dans cette période du Nouvel Hollywood, bien analysée depuis. Implication personnelle du réalisateur dans son projet (Schatzberg, lui-même photographe de mode, s'inspire de la vie tragique de son amie et modèle Ann Saint Marie dont le film cite plusieurs de ses clichés célèbres, incarnée par Faye Dunaway, elle-même modèle du cinéaste !), personnage fracassé par le système qui l'a créé, récit déconstruit, images ambiguës et audaces sonores, filiations référentielles.

Quelques plans successifs sur une maisonnette isolée au milieu des dunes, un panneau No Trespassing que la caméra franchit aussitôt en se plantant dans le salon d'une femme (Faye Dunaway), ancienne mannequin sur le point de confesser son ascension et sa décadence dans le monde de la mode… et nous voici secoué par un puzzle temporel et psychologique qui déçoit par son manque de consistance narrative. Mais si il y a une chose que ce premier film enrichit, c'est la cohérence de la filmographie future de Jerry Schatzberg (Panique à Neddle Park, L'épouvantail) dans laquelle il confirme son goût pour les expérimentations formelles tout en densifiant son intrigue et ses personnages.


Programme du festival


Prix Lumière : Gérard Depardieu

 


Ouverture : The Artist de Michel Hazanavicius (2011, 1h40)



Pas si méchant que ça de Claude Goretta (1974, 1h52)
1900 de Bernardo Bertolucci ( 1975, 5h25)
Dites-lui que je l’aime de Claude Miller (1977, 1h46)
La Nuit tous les chats sont gris de Gérard Zingg (1977, 1h44)
Préparez vos mouchoirs de Bertrand Blier (1978, 1h48)
Le Sucre de Jacques Rouffio (1978, 1h40)
Loulou de Maurice Pialat (1980, 1h57)
Le dernier métro de François Truffaut (1980, 2h11)
Le choix des armes d’Alain Corneau (1981, 2h15)
La femme d’à côté de François Truffaut (1981, 1h46) Remise du Prix Lumière
Danton d’Andrzej Wajda (1982, 2h16)
Le Tartuffe de Gérard Depardieu (1984, 2h20)
Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat (1987, 1h37)
Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau (1990, 2h18)
Le visiteur de Satyajit Ray (Agantuk, 1991, 2h)
Court métrage :
Le Beatnik et le minet de Roger Leenhardt (1965, 20min)
Grenouille d'hiver de Slony Sow (2011, 17min)



Intégrale Jacques Becker :
Dernier atout de Jacques Becker (1942, 1h45)
Goupi Mains Rouges de Jacques Becker (1943, 1h44)
Falbalas de Jacques Becker (1945, 1h50)
Antoine et Antoinette de Jacques Becker (1947, 1h38)
Rendez-vous de juillet de Jacques Becker (1949, 1h39)
Édouard et Caroline de Jacques Becker (1951, 1h28)
Casque d'Or de Jacques Becker (1952, 1h36)
Rue de l’Estrapade de Jacques Becker (1953, 1h42)
Touchez pas au grisbi de Jacques Becker (1954, 1h36)
Ali Baba et les quarante voleurs de Jacques Becker (1954, 1h32)
Les Aventures d’Arsène Lupin de Jacques Becker (1957, 1h44)
Montparnasse 19 de Jacques Becker (1958, 1h49)
Le trou de Jacques Becker (1960, 2h12)
Court métrage :
La Grande espérance de Jacques Becker (1938, 30min)
Documentaires :
Jacques Becker, la passion cinéma de Hubert Niogret (1998, 1h17)
Jacques Becker ou l’élégance morale de Claude-Jean Philippe (1979, 24min)
Cinéastes de notre temps Jacques Becker de Claude de Givray (1967, 1h16)



Rétrospective William A. Wellman
Les Ailes (Wings, 1927, 2h31)
Les Mendiants de la vie (Beggars of Life, 1928, 1h21)
Other Men’s Women de (1931, 1h10)
L’ennemi public (The Public Enemy, 1931, 1h23)
L’Ange blanc (Night Nurse, 1931, 1h12)
Safe in Hell (1931, 1h13)
Héros à vendre (Heroes For Sale, 1933, 1h16)
Wild Boys of the Road (1933, 1h08)
Une étoile est née (A Star is Born, 1937, 1h51)
L’Étrange incident (The Ox-Bow Incident, 1943, 1h15)
Les Forçats de la gloire (Story of G.I. Joe, 1945, 1h49)
La Ville abandonnée (Yellow Sky, 1948, 1h38)
Convoi de femmes de (Westward the Women, 1951, 1h58)
Documentaire : The Men who Made Movies: William Wellman de Richard Schickel (1973, 58min)



Yakuza ! 5 chefs-d’œuvre du film de gangsters japonais :
Fleur pâle de Masahiro Shinoda (Kawaita hana, 1964, 1h32)
Guerre des gangs à Okinawa de Kinji Fukasaku (Bakuto gaijin butai, 1971, 1h33)
Combat sans code d'honneur de Kinji Fukasaku (Jingi naki tatakai, 1973, 1h39)
Police contre syndicat du crime de Kinji Fukasaku (Kenkei tai soshiki Boryoku, 1975, 1h34)
Femmes de Yakuzas de Hideo Gosha (Gokudô no onna-tachi, 1986, 1h57)
Documentaires:
Yakuza Eiga, une histoire du cinéma yakuza de Yves Montmayeur (2008, 1h)
Pinku Eiga, The Pleasure Dome of Japanese Erotic Cinema d’Yves Montmayeur (2011, 1h25)



Cinéma muet : hommage à Kevin Brownlow
Les Quatre cavaliers de l’Apocalypse de Rex Ingram (The Four Horsemen of the Apocalypse, 1921, 2h12)
Loin de Hollywood - L'art européen du cinéma muet de Kevin Brownlow et David Gill (Cinema Europe - The Other Hollywood, 1994, 6 épisodes de 52min)



Cinémathèque invitée : Il Museo del Cinema di Torino
Le Feu de Giovanni Pastrone (Il fuoco, 1916, 51min)
L’Assassin d’Elio Petri (L’assassino, 1961, 1h38)
I giorni contati d’Elio Petri (1962, 1h39)


Sublimes moments du muet
Muets en couleurs (1896-1914, 54min)
Le Voyage dans la Lune de Georges Méliès (1902, 16min)
Le Feu de Giovanni Pastrone (Il fuoco, 1916, 51min)
Les Quatre cavaliers de l’Apocalypse de Rex Ingram (The Four Horsemen of the Apocalypse, 1921, 2h12)
Les Ailes de William A. Wellman (Wings, 1927, 2h31)
Les Mendiants de la vie de William A. Wellman (Beggars of Life, 1928, 1h21)



Le temps retrouvé
Muets en couleurs (1896-1914, 54min)
No Man’s Land de Victor Trivas (Niemansland, 1931, 1h33)
Le Quai des brumes de Marcel Carné (1938, 1h44)
Lumière d’été de Jean Grémillon (1943, 1h52)
Femme de feu d’André De Toth (Ramrod, 1947, 1h35)
La Machine à tuer les méchants de Roberto Rossellini (La macchina ammazzacattivi, 1952, 1h20)
Park Row de Samuel Fuller (1952, 1h23)
Jowita de Janusz Morgenstern (1967, 1h34)
Portrait d’une enfant déchue de Jerry Schatzberg (Puzzle of a Downfall Child, 1970, 1h45)
La Horse de Pierre Granier-Deferre (1970, 1h18)
Frankenstein Junior de Mel Brooks (Young Frankenstein, 1974, 1h45)
The Plague Dogs de Martin Rosen (1982, 1h43)



Hommage à Roger Corman
Corman’s World d’Alex Stapleton (Corman’s World: Exploits of a Hollywood Rebel, 2011, 1h35)
L’Affaire Al Capone de Roger Corman (The St. Valentine's Day Massacre, 1967, 1h40)



Événements

• Restauration par Pathé : Les Enfants du paradis de Marcel Carné (1945, 3h10)
• Invitation à Benicio Del Toro : L’Île nue de Kaneto Shindô (Hadaka no shima, 1960, 1h36)
• Invitation à Fatih Akin : La Loi de la frontière de Lüfti Akad (Hudutlarin Kanunu, 1966, 1h11)
• Invitation à Helmut Berger : Le Jardin des Finzi-Contini de Vittorio De Sica (Il giardino dei Finzi-Contini, 1970, 1h34)
• Hommage à Raoul Ruiz : Trois vies & une seule mort de Raoul Ruiz (1995, 2h15)
• Axel Brücker, empereur de la bande-annonce: Mini-nuit de la bande annonce (environ 3h)
• Avant-première : Bollywood, Bollywood de Rakeysh Omprakash Mehra et Jeff Zimbalist (Bollywood : The Greatest Love Story Ever Told, 2011, 1h21)
• Hommage à Warner Home Video : Ben-Hur de William Wyler (1959, 3h32)
• Invitation à Charlotte Rampling : The Look d’Angelina Maccarone (2011, 1h34)


Déjà classiques !
La Fiancée du pirate de Nelly Kaplan (1969, 1h47)
L’Important c’est d’aimer d’Andrzej Zulawski (1975, 1h50)
Le Sauvage de Jean-Paul Rappeneau (1975, 1h43)
Le Sucre de Jacques Rouffio (1978, 1h40)


Nuit de la science fiction : de la Terre à la Lune
Le Voyage dans la Lune de Georges Méliès (1902, 16min)
Soleil vert de Richard Fleischer (Soylent Green, 1973, 1h37)
District 9 de Neill Blomkamp (2009, 1h52)
La Machine à explorer le temps de George Pal (The Time Machine, 1960, 1h35)
2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick (2001 : A Space Odyssey, 1968, 2h27)


Mon festival à moi
La Guerre des boutons d’Yves Robert (1962, 1h33)
Ali Baba et les quarante voleurs de Jacques Becker (1954, 1h32)


Documentaires sur le cinéma

Loin de Hollywood - L'art européen du cinéma muet de Kevin Brownlow et David Gill (Cinema Europe - The Other Hollywood, 1994, 6 épisodes de 52min)
Jacques Becker, la passion cinéma de Hubert Niogret (1998, 1h17)
Jacques Becker ou l’élégance morale de Claude-Jean Philippe (1979, 24min)
Cinéastes de notre temps Jacques Becker de Claude de Givray (1967, 1h16)
The Men who Made Movies: William Wellman de Richard Schickel (1973, 58min)
Yakuza Eiga, une histoire du cinéma yakuza de Yves Montmayeur (2008, 1h)
Pinku Eiga, The Pleasure Dome of Japanese Erotic Cinema d’Yves Montmayeur (2011, 1h25)
Elio Petri, notes sur un auteur de Stefano Leone, Federico Bacci, Nicola Guarneri (Elio Petri… appunti su une autore, 2005, 1h10)
Jean Douchet ou l’art d’aimer de Thierry Jousse (2011, 1h15)
Marcel Ophuls et Jean-Luc Godard : La rencontre de Saint-Gervais de Vincent Lowy et Frédéric Choffat (44 min, 2011)
Dominique Laffin, portrait d’une enfant pas sage de Laurent Perrin (2007, 55 min)
Maurice Pialat, l’amour existe de Anne-Marie Faux et Jean-Pierre Devilliers (2007, 1h21)
Il était une fois... Vol au-dessus d'un nid de coucou d’Antoine de Gaudemar (2011, 52min)

 

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