Le jeudi 4 février au Café des Images :

A partir de 19h15 : dégustation de sushis, offerts par le restaurant Saveur Sushi, rue de Strasbourg à Hérouville Saint-Clair ...


et de dorayakis, préparés par les membres du cinéclub
selon la recette ci-dessous.

20h00 : Les délices de Tokyo (Naomi Kawase, 2015)


Les dorayakis sont des pâtisseries traditionnelles japonaises qui se composent de deux pancakes fourrés de pâte de haricots rouges confits, « AN ». Tokue, une femme de 70 ans, va tenter de convaincre Sentaro, le vendeur de dorayakis, de l’embaucher. Tokue a le secret d’une pâte exquise et la petite échoppe devient un endroit incontournable...

Ouverture des festivités

19h30 : magnifique sushis
19h45 : des sushis aux dorayakis

Avant l'ouverture du buffet, (quand même), une petite présentation de la réalistrice :

1997  : Suzaku, situé dans sa province natale de Nara, et qui lui permet de remporter la Caméra d'or au Festival de Cannes 1997.
2003: elle s'accorde un petit rôle dans Shara, film qu'elle présente en compétition officielle au 56e festival de Cannes.
2007 : La forêt de Mogari  son quatrième long-métrage de fiction, reçoit le Grand Prix du jury lors de la 60e édition du festival.
2011: Hanezu, l'esprit des montagnes, l'histoire d'un triangle amoureux inspiré d'anciens poèmes japonais
2014  : Still the water, sélectionné en compétition officielle.
2015 : Les délices de Tokyo en ouverture de la sélection Un certain regard

Les délices de Tokyo version culinaire
Les délices de Tokyo version cinéma

 

Débat en salle

 

Les délices de Tokyo a été présenté en ouverture de la sélection Un certain regard au festival de Cannes 2015. Comme souvent chez Naomi Kawase, il est irrigué par la relation intimiste entre les personnages, elle-même surdéterminée par place primordiale donnée à la nature.

Les délices de Tokyo est l'adaptation du livre An, écrit par Durian Sukegawa. Le souci d'authenticité de Naomi Kawase l'a conduite à écrire son film au sein de la bibliothèque d'un sanatorium dédié aux lépreux aux alentours de la capitale japonaise. La cinéaste a longuement discuté avec les patients et s'est promenée dans la forêt adjacente afin de s'imprégner "de la lumière, de l'atmosphère". Au final, Tokue lui rappela sa mère, décédée trois ans avant le tournage et qui avait fait l'objet du film Chiri (2012). Soucis biographique enfin avec le rôle de Wakana attribué à Kyara Uchida, petite-fille à la ville de Kiki Kirin, l'interprète principale.

En revanche, contrairement à la majorité de ses films qui se déroulent non loin de Nara où elle fut élevée, celui-ci est tourné à Tokyo. L'univers urbain réduit à quelques traces vient néanmoins strier la nature, ainsi des fils éclectiques des premiers plans qui entachent la vision des cerisiers en fleur.

Le dépassement par le travail

L'attention aux choses bien faites, dont la confection de la pâte an, semble d'abord être le sujet central du film. Mais cette attention est avant tout un moyen de se libérer du malheur qui pèse sur le monde.

Les trois personnages sont en effet plus ou moins meurtris par la vie. Sentaro est pétri de culpabilité pour avoir rendu un homme infirme dans une bagarre et pour trop boire. Wakana souffre de devoir être adulte avant l'heure alors qu'elle s'accroche comme une enfant à son canari en cage. Tokue aimerait reprendre goût à la vie elle qui voit un signe dans chaque mouvement de la nature.

Le travail comme un signe d'accord avec la nature

L'attention à la nature s'incarne d'abord dans les cerisiers en fleur qui magnifient l'ouverture et la conclusion du film. Mais les cerisiers sont aussi vus ayant perdu leurs fleurs et agitant leur feuilles comme autant de signes à déchiffrer. A l'automne enfin, leurs feuilles devenues marron-rouge tombent et Sentaro tient entre ses doigts l'une des dernières feuilles de l'arbre où se repose l'âme de Tokue dans le jardin du sanatorium. Celle-ci, dans un rapport probablement shintoïste à la nature, protège alors d'encore plus haut Sentaro et Wakana.

La lune est en effet la seconde incarnation répétée de la nature. Elle fait l'objet de quelques plans illustratifs du temps qui passe puis, lorsque Wakana raconte l'accord scellé sous son signe entre elle et Tokue au sujet du canari, un plan vient la cadrer au milieu des cerisiers. On notera aussi le sel ramassé au clair de lune que Sentaro va utiliser dans sa recette de doyarakis salés. Mais c'est la série de plans, devant le cerisier du santorium, qui suivent le regard de Yoshiko, Wakana et Sentaro vers la lune qui est plus extraordinaire. Au plan de lune qui suit, succède un plan en plongée du haut d'une colline en plein jour dans lequel vient soudain apparaitre Tokue de dos, comme si, dominant la vallée,  elle était la lune. Debout, appuyée contre un arbre d'ou émane de la vapeur, Tokue, devenue divinité, délivre son discours protecteur : apprendre à dépasser les barrières que la société nous impose pour aller courageusement de l'avant et trouver un sens à sa vie. C'est ainsi que Wakana est appelée à rendre sa liberté à l'oiseau comme le signe d'un abandon à l'enfance et à aller au lycée. C'est ainsi Sentaro retrouve la liberté d'agir de façon autonome. Courageusement, sous la protection des cerisiers en fleur, il lancera enfin avec fierté son "qui veut de mes doyarakis ?"

Extraits vidéo préparés : La forêt de Mogari (début), La forêt de Mogari (à 5'10), Still the water (à 2'20)

 

Dorayaki, recette trouvée sur : http://www.satsuki.fr/dorayaki.htm

Pour 6 dorayakis de 9cm de diamètre Préparation : 25 minutes

  • 2 œufs
  • 100g de sucre
  • 1 ½ cuillère à soupe miel
  • 1 cuillère à soupe d’huile
  • 1/3 cuillère à café de bicarbonate de soude (mélangé à autant d’eau)
  • 1 cuillère à soupe de mirin
  • 150g de farine
  • 40-60cc d’eau
  • 300g d’anko en boîte
  1.  Battez à la main les œufs dans un saladier et ajoutez y progressivement le sucre, miel, l' huile, le bicarbonate de soude et enfin le mirin.
  2. Ajoutez la farine tamisée en deux fois en remuant bien.
  3. Ajoutez de l’eau en mélangeant jusqu’à avoir une pâte lisse.
  4. Recouvrez avec un film et laissez reposer 15 minutes dans le frigo.
  5. Chauffez la poêle à feu moyen, une fois la poêle chaude, retirez la et baissez le feu. Une fois la poêle refroidie, remettez la au feu et huilez à l’aide une serviette.
  6. versez 2/3 de louche de pâte dans la poêle en forme de rond. Couvrez immédiatement.
  7. Cuire à feu doux jusqu'à ce que des bulles apparaissent sur la surface de la pâte.
  8. Tournez la pâte et cuire l’autre face.
  9. Mettez 50g d’anko (ou, exceptionnellement, de confiture ou pâte chocolat) entre les deux pancakes. 

" anko" est le nom donné à la pâte sucrée de haricots rouges, vendue en boîtes dans les épiceries spécialisées. Si vous avez des difficultés à trouver de l'anko, vous pouvez la remplacer, exceptionnellement (!) par de la confiture ou du nutella

 

 

Jean-Luc Lacuve le 05/02/2016

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