1949 : Jacqueline Audry, Gigi
1980 : Jacques Demy, La naissance du jour

Les adaptations par ordre chronologique, biobraphie et liste des romans, récits et nouvelles adaptés.

Les adaptations par ordre chronologique :
     
Tournée Mathieu Amalric France
2010
Chéri Stephen Frears U.S.A.
2009
Mademoiselle Gigi Caroline Huppert France
2006
Gigi Jeannette Hubert France
1987
La naissance du jour Jacques Demy France
1980
Claudine s'en va Edouard Molinaro France
1978
Claudine en ménage Edouard Molinaro France
1978
Claudine à Paris Edouard Molinaro France
1978
Claudine à l'école Edouard Molinaro France
1978
Gigi Vincente Minnelli U.S.A.
1958
Mitsou ou Comment l’esprit vient aux filles Jacqueline Audry France
1956
Le blé en herbe Claude Autant-Lara France
1953
L’envie Roberto Rossellini Italie
1952
Minne, l'ingénue libertine Jacqueline Audry France
1950
Chéri Pierre Billon France
1950
Gigi Jacqueline Audry France
1949
Julie de Carneilhan Jacques Manuel France
1949
Claudine à l'école Serge de Poligny France
1937
Divine Max Ophuls France
1935
La vagabonde Solange Bussi France
1931
La vagabonda Eugenio Perego Italie
1918

 

Biographie (source : Wikipédia)

Dernière des quatre enfants (deux filles et deux garçons) de Sidonie Landoy (Sido) et du capitaine Jules-Joseph Colette (saint-Cyrien, zouave qui a perdu une jambe lors de la bataille de Melegnano et est fait percepteur à Saint-Sauveur en Puisaye), celle qui deviendra Colette nait le 28 janvier 1873. Elle vit une enfance heureuse à Saint-Sauveur-en-Puisaye, gros village de Bourgogne. Adorée par sa mère comme un « joyau tout en or » au sein d’une nature fraternelle, elle reçoit une éducation laïque. Sido, féministe et athée convaincue qui ne craint pas de troubler le curé de Saint-Sauveur avec son chien ou de lire Corneille caché dans un missel, lui apprend l'art de l'observation notamment dans le jardin donnant sur la cour de la maison..

La jeune Colette lit très tôt les grands classiques et prend des leçons de français comme de style auprès de son père, grand lecteur de journaux. Sido ayant des goûts de luxe que son mari ne sait lui refuser, la famille ruinée doit quitter Saint-Sauveur et s’installe en novembre 1891 à Châtillon-sur-Loing. Adolescente, Colette rencontre Henry Gauthier-Villars, séducteur compulsif surnommé "Willy", avec qui elle se marie le 15 mai 1893 à Châtillon-Coligny. Willy, critique musical très influent et auteur de romans populaires, est un viveur parisien qui fait également travailler à son profit une équipe de collaborateurs dans son atelier parisien de la maison d’édition Gauthier-Villars au 55 quai des Grands-Augustins, dans laquelle s'installe le couple au dernier étage. Il introduit Colette dans les cercles littéraires et musicaux de la capitale où la jeune femme fait sensation avec l'accent rocailleux de sa Bourgogne natale. Vite saisi par les dons d’écriture de sa jeune épouse, Willy l'utilise elle aussi comme nègre (le premier manuscrit de Colette date de 1893) puis dès 1895 l’engage à écrire ses souvenirs d’école, qu’il signe sans vergogne de son seul nom. Cela donne Claudine à l'école, bientôt suivi d’une série de Claudine (La Maison de Claudine, Claudine à Paris, Claudine en ménage, etc.), qui sont donc publiés sous le nom du seul Willy.

Willy est, entre autres, l'amant de la femme d'Émile Cohl, Marie-Louise Servat, avec laquelle il avait eu un fils, Jacques Henry Gauthier-Villars (ce fils de Willy est né avant que celui-ci ne commence à fréquenter Colette, en 1889, et donc bien avant son mariage avec elle, c'est d'ailleurs en mettant cet enfant en nourrice à Châtillon-Coligny qu'il a commencé à fréquenter Colette). Colette, jalouse et consternée de devoir être enfermée dans un rôle d’épouse bafouée, se libère de plus en plus de cette tutelle. En 1905, elle publie le premier livre sous son nom de Colette Willy, Dialogues de bêtes. Encouragée par le comédien et mime Georges Wague (1874-1965), elle commence alors une carrière au music-hall (1906-1912), où elle présente des pantomimes orientales (« la première mime féminine de mon temps » écrit-elle) dans des tenues très légères (la Préfecture de Police interdit notamment son spectacle de pantomime nu sous une peau de panthère), puis se produit au théâtre Marigny, au Moulin-Rouge, au Bataclan ou en province (ces spectacles transparaîtront dans La Vagabonde ou L’envers du music-hall). Ce sont des années de scandale et de libération morale : elle divorce de Willy en 1906, s'entoure d’homosexuels des deux sexes, de prostituées et de drogués, connaît plusieurs aventures féminines, notamment avec Mathilde de Morny (Missy), fille du duc de Morny et sa partenaire sur scène, en 1911, chez qui elle vit le plus souvent et qui lui a offert la villa Roz Ven à Saint-Coulomb en Bretagne, ou Natalie Clifford Barney dite « l'Amazone ». Durant toute cette période, Colette chemine aussi dans sa vocation d'écrivain. Elle publie des ouvrages évoquant ces années, comme La Vagabonde, L'Envers du music-hall ou En tournée

Après son divorce, Colette a une brève liaison avec Auguste-Olympe Hériot, rencontré à la fin de 1909. Puis elle fait la connaissance de Henry de Jouvenel, politicien et journaliste, qu'elle épouse en 1912 et qui l'engage à donner quelques billets et reportages au journal le Matin, dont il est le rédacteur en chef. De lui, à Castel Novel de Varetz (Corrèze), elle aura sa seule enfant, Colette Renée de Jouvenel, dite "Bel-Gazou" ("beau gazouillis" en provençal). À plus de quarante ans, alors que son mari la trompe, elle joue un rôle d'initiatrice à l'amour auprès du fils de son époux, Bertrand de Jouvenel qui n'a pas encore dix-sept ans. Relation qui durera cinq années et nourrira les thèmes et les situations dans Le Blé en herbe. Pour ce qui concerne Chéri, c'est un fantasme devenu réalité, puisque le livre est publié en 1920 alors que sa conception remonte à 1912, soit quelques années avant sa liaison avec Bertrand de Jouvenel. Le divorce d'avec Henry de Jouvenel sera prononcé en 1923. Comme elle le fera pour Willy dans Mes apprentissages, Colette se vengera de son ex-mari par un roman, Julie de Carneilhan.

En 1917, Colette écrit le scénario de la flamme cahée (musidora, 1918). En 1918, elle publie un Petit manuel de l’aspirant scénariste alors que Eugenio Perego réalise la première adaptation d'uen de ses nouvelles pour le cinéma, La vagabonda.

En juin 1919, Colette, directrice littéraire du journal Le Matin, contacte Léopold Marchand, figure marquante du théâtre entre les deux guerres, pour contribuer à une nouvelle rubrique dénommée Mille et un Matins. Colette l'invite dans sa demeure bretonne de Roz Ven à Saint-Coulomb près de Saint-Malo. En 1921, Léopold Marchand collabore avec Colette à l’adaptation théâtrale de Chéri. Il s'occupe de la mise en scène de Chéri et joue même un rôle. En 1923, il adapte pour le théâtre le roman de Colette La Vagabonde. Colette a publié dans La Jumelle noire l'ensemble des critiques littéraires qu'elle a écrites sur les pièces de Léopold Marchand.

Mélomane avertie, Colette collabore avec Maurice Ravel entre 1919 et 1925 pour la fantaisie lyrique L'enfant et les sortilèges. Elle a été l'amie de la reine Élisabeth de Belgique, de Marguerite Moreno, de Renée Vivien, et a eu quelques brouilles avec la célèbre demi-mondaine de la Belle Époque, Liane de Pougy.

Elle rencontre son troisième mari, Maurice Goudeket, en accompagnant son amie Marguerite Moreno, chez Madame Andrée Bloch-Levalois, au début de l'année 1925

Colette fréquente assidûment la Côte d'Azur. Elle séjourne un temps dans sa villa de Guerrevieille, à Sainte-Maxime, puis elle s'installe plus longuement à La Treille-Muscate, à Saint-Tropez (auquel elle consacre de nombreux essais ou romans comme La naissance du jour, Bella Vista, Prisons et paradis ou Journal à rebours), qu'elle quitte en 1938 en se plaignant de l'affluence trop importante de touristes suite à la promotion de son maire Léon Volterra. Colette vend alors sa villa à Charles Vanel.

En 1932, Colette qui a besoin de gagner sa vie ouvre rue de Miromesnil à Paris un institut de beauté. Elle traduit la pièce Gestern und Heute de Christa Winsloede pour Jeunes filles en uniforme (Leontine Sagan, 1932). En 1934, Elle signe les dialogues du Lac aux dames de Marc Allégret d'après le roman de Vicki Baum. L'année suivante, elle écrit son premier scénario directement pour l'écran et le dialogue : Divine (Max Ophuls, 1935) s'inspire de sa propre carrière de danseuse de music-hall telle qu'elle l'a racontée dans L’envers du music-hall. En 1937, Serge de Poligny réalise Claudine à l'école.

Générique de Divine (Max Ophuls, 1935)

Pendant l'Occupation, Colette séjourne quelques mois chez sa fille en Corrèze dans le village de Curemonte puis revient à Paris, avec Maurice Goudeket (qu'elle sauva de la Gestapo), passer toute la durée de la guerre dans son appartement du Palais-Royal au 9 de la rue de Beaujolais. Immobilisée dans sa "solitude en hauteur" dans son "lit-radeau" (offert par la Princesse de Polignac) par une arthrite de la hanche, elle continue d'écrire à partir des fenêtres, véritables portes ouvertes sur le monde.

En 1945, Colette est élue à l'unanimité à l'Académie Goncourt, dont elle devient présidente en 1949. Ayant vite compris que la célébrité passe par la maîtrise de son image, elle devient l'écrivain le plus photographié du XXe siècle. Les Œuvres Complètes de Colette sont publiées en quinze volumes par la maison d'édition Le Fleuron, créée par Maurice Goudeket. En 1953, elle est élevée à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur. Elle compte Jean Cocteau parmi ses voisins. Sur ses vieux jours, celui qu'elle surnomme "son meilleur ami", c'est-à-dire Maurice Goudeket, l'aide à supporter son arthrose. Elle meurt le 3 août 1954.

En dépit de sa réputation sulfureuse et du refus par l'Église catholique d'un enterrement religieux, Colette est la première femme à laquelle la République ait accordé des obsèques nationales. Elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Sa fille repose à ses côtés.



Romans, nouvelles et récits de Colette

1900 : Claudine à l'école
1901 : Claudine à Paris
1902 : Claudine en ménage
1903 : Claudine s'en va
1904 : Dialogues de bêtes
1907 : La retraite sentimentale
1908 : Les vrilles de la vigne (nouvelles)
1909 : L'ingénue libertine
1910 : La vagabonde
1913 : L'entrave
1913 : L'envers du music-hall
1916 : La paix chez les bêtes
1917 : Les heures longues
1918 : Dans la foule
1919 : Mitsou ou Comment l’esprit vient aux filles
1920 : Chéri
1922 : La Chambre éclairée (recueil de textes publiés dans la presse à la fin de la Première Guerre mondiale)
1922 : La maison de Claudine
1923 : Le blé en herbe
1924 : La Femme cachée (nouvelles)
1926 : La Fin de Chéri
1928 : La naissance du jour
1929 : La Seconde
1930 : Sido
1932 : Le Pur et l'Impur
1933 : La Chatte
1934 : Duo
1936 : Mes Apprentissages
1936 : Splendeur des papillons, Librairie Plon
1937 : Bella-Vista
1938 : La Jumelle noire (quatre tomes de recueil de critiques littéraires et cinématographiques : tome I (1934), tome II (1935), tome III (1937), tome IV (1938))
1939 : Le Toutounier (suite de Duo)
1940 : Chambre d'hôtel
1941 : Julie de Carneilhan
1941 : Journal à rebours
1942 : Paris de ma fenêtre. L’édition originale date de 1942 avec le titre De ma fenêtre. En 1944, l’édition suisse porte le titre Paris de ma fenêtre, repris par l’édition de la Pléiade. Après la débâcle et l’exode, Colette retrouve le Palais-Royal. Le Petit Parisien reparaît le 8 octobre 1940 et fait appel à elle pour des chroniques hebdomadaires. Rassemblées en dix sections puis augmentées d’une onzième, elles constituent l’ouvrage. La dernière chronique est datée du 11 décembre 1941 ; le lendemain, Maurice Goudeket, arrêté, est conduit à Compiègne. La guerre pour Colette prenait un tour tragique.
1943 : Le Képi
1943 : Nudité
1944 : Gigi . Le recueil paraît en juin 1944 à la Guilde du livre à Lausanne sous le titre Gigi et autres nouvelles. Gigi a été écrit au cours de l’été 1942 et diffusé en feuilleton. Flore et Pomone , achevé en avril 1943, est rédigé et édité pour une exposition de la galerie Charpentier. La Dame du photographe est achevé en janvier 1944. L’Enfant malade, écrit "pour défier le sort et la longueur des heures", est terminé en septembre 1944. On ne sait quand a été écrit Noces, qui rejoint Broderie ancienne en décembre 1944. Ferenczi reprend Gigi en 1945.
1946 : L'Étoile Vesper
1949 : Le Fanal bleu


Claudine à l'école
1900

1937 : Serge de Poligny, Claudine à l'école. Avec : Blanchette Brunoy (Claudine), Pierre Brasseur (Docteur Dubois), Marcel Charvey (Duplessis), Max Dearly (père de Claudine), Suzy Maïs (Mlle Aimée), Margo Lion (Mlle Sergent), Katia Low (Anaïs), Auguste Beverio (Lebarbu), Jeanne Fusier-Gir (Mlle Griset). 1h38

Privée de sa mère et affectueusement mal élevée par son père, chercheur cocasse et farfelu, Claudine est une adolescente heureuse de vivre dans une campagne magnifique, de succomber aux premiers émois de son âge et d'effacer rapidement quelques larmes par un éclat de rire. Elle adore son école; cette école rustique et un peu folle, où règne, despotique, l'étrange Mlle Sergent. La directrice regarde souvent avec intérêt Claudine, mais Claudine s'en moque bien. Elle s'est mis en tête que le sémillant docteur Dubois lui porte attention, qu'il se plait en sa compagnie, qu'il tente de lui faire la cour. Or, une nouvelle institutrice est arrivée à l'école, Mlle Aimée Lanthenay paraît gauche, mal dégrossie, mais elle a un minois chiffonné et de beaux yeux. C'est en réalité une ambitieuse forcenée et qui mène rondement sa besogne d'arriviste. Claudine qui lui avait offert spontanément son amitié le constate assez vite, tandis qu'elle perce le manège de l'intrigante qui capte le besoin d'amour de Mlle Sergent et le dérive à son profit. Elle va même plus loin, sait se faire remarquer par le docteur Dubois, sait manœuvrer avec lui, et, une fois sûre d'elle, rejette au loin Mlle Sergent qui doit quitter l'école, hautaine et désabusée. Claudine a le cœur gros; mais la campagne est si belle, les camarades de classe si drôles, les plaisirs champêtres si évidents, le petit Mouloud, son confident, si gentil, et la fête du pays si animée, que son chagrin ne peut longtemps durer. Un tour, deux tours de chevaux de bois et il n'y paraît plus. Il y aura encore de douces journées pour Claudine.


L'ingénue libertine
1909

1950 : Jacqueline Audry, Minne, l'ingénue libertine. Avec : Avec : Danièle Delorme (Minne), Franck Villard (Antoine), Roland Armontel (L'oncle Paul), Claude Nicot (Le baron Jacques Couderc), Charles Lemontier (Chaulieu). 1h30.

Minne épouse son cousin Paul qu'elle n'aime pas. Elle vivait dans un monde de rêves. Désormais, insatisfaite par le mariage, elle se lance dans une frénésie d'aventures sans lendemain ..... Décue par cette vie, elle ne trouvera que Paul pour s'acharner a lui redonner le gout de vivre.


La vagabonde
1910

1918 : Eugenio Perego, La vagabonda. Avec : Musidora, Ettore Baccani, Luisa Cansalvo, Dedy Dalteno, Luigi Maggi, Rina Maggi, Enrico Roma.

1931 : Solange Bussi, La vagabonde. Avec : Marcelle Chantal (Renée Néré), Fernand Fabre (Maxime Dufferein-Chautel), Jeanne Fusier-Gir (Margot), Robert Quinault (Brague), Jean Wall (Taillandy). 1h25.

Renée a quitté le domicile conjugal et devient danseuse. Au cours d'une tournée elle rencontre Maxime mais décide de rester la vagabonde qu'elle est devenue et accepte d'aller danser en Amérique du Sud. Maxime prend le même bateau.


L'envers du music-hall
1913

1935 : Max Ophuls, Divine. Avec : Simone Berriau (Divine, Ludivine Jarisse), Gina Manès (Dora), Catherine Fonteney (Mme Jarisse), Thérèse Dorny (La Poison), Jeanne Veniat (Mme Martelli), Nane Germon (Zaza), Yvette Lebon (Roberte), Sylvette Fillacier (Gitanette). 1h22.

Ludivine Jarisse, une gentille paysanne, orpheline de père, vit pauvrement avec sa mère à la campagne. Un jour, elle reçoit la visite d’une "payse", Roberte, partie tenter sa chance à Paris et qui fait carrière comme girl dans un music-hall, l’Empyrée...

Ce n'est pas une adaptation de L’envers du music-hall mais Colette le reprend en partie pour ce qui est, selon le générique, son premier scénario directement pour l'écran. Elle signe bien évidemment aussi les dialogues du film.

2010 : Mathieu Amalric, Tournée. Avec : Mathieu Amalric (Joachim Zand), Miranda Colclasure (Mimi Le Meaux), Suzanne Ramsey (Kitten on the Keys). 1h51.

Le scénario de Tournée s’inspire originellement de la nouvelle L’Envers du music-hall que Colette publie en 1913. Cette nouvelle relate l’expérience personnelle de l’écrivaine comme comédienne, se produisant régulièrement entre 1906 et 1912 en France et à l’étranger avec une troupe d’acteurs aux côtés du célèbre mime Georges Wague. Elle jouait le drame La Chair (1907) qui fit scandale car Colette paraissait largement dénudée sur la scène du Moulin Rouge. Mathieu Amalric déclarait dans Libération du 30 juin 2010 : "Le premier chapitre est extraordinaire. Cela s’appelle "La ville où on ne joue pas". Un train en panne, et toute la troupe investit un hôtel, des rues, mal à sa place. J’ai longtemps voulu n’adapter que ce premier chapitre, mais tout le reste suivait, splendide. Après, il s’est passé trois ans à chercher un équivalent du music-hall. Refaire les numéros d’époque, qui était l’idée de base, c’était rance et on bloquait. La découverte de la troupe de New Burlesque, à partir de la lecture d’un article d’Elisabeth Leibovici dans Libé [en 2004, ndlr], a tout emporté. Mais il reste encore beaucoup de choses de Colette, des pans entiers de dialogue. Quand, à la fin, la danseuse dit à Joachim, dans le lit : "Tu ne nous as pas proposé une promenade qui fait le tour de la vie, alors commençons par le plus facile."

 


Mitsou ou Comment l’esprit vient aux filles
1919

1956 : Jacqueline Audry, Mitsou ou Comment l’esprit vient aux filles. Avec : Danièle Delorme (Mitsou), Fernand Gravey (Pierre Duroy-Lelong), François Guérin (Robert, Le Lieutenant Bleu), Claude Rich (Le Lieutenant Kaki). 1h32

Artiste de music-hall, Mitsou est amoureuse du lieutenant Robert Bleu. Lorsque celui-ci, parti au combat, est blessé, Mitsou n'hésite pas une seconde pour le rejoindre.

 


Chéri
1920

1950 : Pierre Billon, Chéri. Avec : Avec : Jean Desailly (Fred Peloux, dit 'Chéri'), Marcelle Chantal (Léa de Lonval), Jane Marken (Charlotte Peloux), Yvonne de Bray (La Copine), Suzanne Dantès (Marie-Laure), Marcelle Derrien (Edmée), Made Siamé (Rose). 1h30.

Paris, 1913. La Belle Époque s'achève. Un soir, dans un bar, un garçon à l'air taciturne est reconnu par une consommatrice, fardée comme une vieille cocotte. Lui, c'est Chéri, un gigolo qui porte encore beau, elle une ancienne "copine" qu'il a connue autrefois, alors qu'ils fréquentaient le salon de Léa de Lonval, une des reines du Paris qui s'amuse.Il la raccompagne chez elle. Des photos vont raviver leurs souvenirs...

2009 : Stephen Frears, Cheri. Avec : Michelle Pfeiffer (Léa de Lonval), Rupert Friend (Chéri, Fred Peloux), Kathy Bates (Charlotte Peloux), Felicity Jones (Edmée), Iben Hjejle (Marie-Laure), Frances Tomelty (Rose), Anita Pallenberg (La copine), Harriet Walter (La Loupiote), Bette Bourne (La Baronne). 1h30.

Dans le Paris du début du XXème siècle, Léa de Lonval finit une carrière heureuse de courtisane aisée en s'autorisant une liaison avec le fils d'une ancienne consoeur et rivale, le jeune Fred Peloux, surnommé Chéri.


La chatte
1923

1952 : Roberto Rossellini. L’Envie segment de Les sept péchés capitaux. Avec : Andrée Debar (Camille), Orfeo Tamburi (Olivier).

 


La naissance du jour
1928

1980 : Jacques Demy La naissance du jour. Avec : Danièle Delorme (Colette), Dominique Sanda (Hélène Clément), Jean Sorel (Vial), Orane Demazis (Sido), Guy Dhers (Villeboeuf), Joëlle Vautier (Suzanne), Chantal Darget (Thérèse Dorny), Jean-Louis Rolland (Moreau). 1h30.

 

 


Le blé en herbe
1933

1953 : Claude Autant-Lara. Le blé en herbe. Avec : Edwige Feuillère (Camille Dalleray), Nicole Berger (Vinca Ferret), Pierre-Michel Beck (Phil Audebert), Robert Berri (Le brigadier), Simone Duhart (La femme du forain), Hélène Tossy (La mère de Vinca), Charles Dechamps (L'oncle), Louis de Funès (Le forain). 1h46.

L'action se situe dans les années 20-25. Comme chaque année les Ferret et leurs deux filles Vinca et Lisette passent leurs vacances sur une plage bretonne en compagnie de leur amie Mme Audebert et de son fils Philippe. Phil et Vinca ont vécu jusqu'à présent comme frère et soeur, mais cette année-là ils viennent d'avoir 16 et 15 ans. Ils ont atteint l'âge où l'on n'est plus tout à fait des enfants. Les disputes de camarades de jeux se transforment sans qu'on y prenne garde en querelles d'amoureux. Il y a une sorte de cap à passer, mais comment ? Dans ce tournant les parents ne sont d'aucun secours. S'ils se sentent attirés l'un vers l'autre, Phil est plus réservé que son amie. Afin de ne plus penser à Vinca, il devient l'amant d'une élégante estivante de trente ans son aînée, Mme Dalleray. Elle est belle, elle a vécu et souffert. Phil trouvera auprès de "la dame en blanc" la maturité qui jusque-là lui manquait. Mais celle-ci craignant de s'attacher à son jeune partenaire, qui sera peut-être sa dernière conquête, préfère disparaître. Vinca qui a tout compris se donne à Phil. Les vacances prennent fin. Il faut se quitter, mais se retrouveront-ils ?


Julie de Carneilhan
1941

1949 : Jacques Manuel, Julie de Carneilhan. Avec : Edwige Feuillère (Julie), Pierre Brasseur (Herbert d’Espivant), Marcelle Chantal (Marianne), Jacques Dacqmine (Coco Vatard), Sylvia Bataille, Marion Delbo, Michel Lemoine. 1h35

L'ancien mari d'une aristocrate se livre à un subtil manège pour lui soutirer de l'argent. Mais l'amour n'a d'égal que sa fierté et sa sensualité.

 



Gigi
1942

Gilberte (dite Gigi) est une jeune parisienne de quinze ans dont la mère, Andrée, célibataire et chanteuse à l'Opéra-Comique, a négligé l'éducation. C'est sa grand-mère, Inès, ancienne mondaine et la sœur de celle-ci, tante Alicia, qui l'ont prise en main. Bien que destinée à conquérir les cœurs, Gigi est aussi simple et franche qu'une enfant. Elle entretient des rapports de bonne camaraderie avec le fils d'un ancien soupirant d'Inès, Gaston Lachaille, directeur d'une fabrique de sucre et séducteur réputé. Mais, lorsque Gaston tombe amoureux d'elle, la maturité et l'esprit décidé de Gigi se révèlent. Elle refuse de n'être qu'une nouvelle conquête pour le jeune homme et repousse ses avances, au grand désespoir de sa famille. Jusqu'à ce que l'affection de Gigi pour Gaston reprenne le dessus et que celui-ci demande sa main.

1949 : Jacqueline Audry. Gigi. Avec : Danièle Delorme (Gigi), Franck Villard (Gaston Lachaille), Gaby Morlay (tante Alicia), Yvonne de Bray (Mme Alvarez, dite Mamita), Jean Tissier (Honoré). 1h22.

1958 : Vincente Minnelli. Gigi. Avec : Leslie Caron (Gigi), Maurice Chevalier (Honore Lachaille), Louis Jourdan (Gaston Lachaille), Hermione Gingold (Madame Alvarez), John Abbott (Manuel),Eva Gabor (Liane), Isabel Jean (Tante Alicia), François Valorbe (maître d’hôtel de Gaston). 1h56.

Minnelli décide d'adapter la nouvelle de Colette qui a fait l'objet d'une pièce de théâtre à Broadway. L'intrigue de Gigi telle que racontée par Colette tient en quarante pages avec pour seuls lieux les appartements de tante Alicia et madame Alvarez. Pour l'étoffer et l'aérer, Minnelli fait appel à Alan Jay Lerner. Andrée, la mère de Gigi, disparait physiquement du film. On en la verra jamais à l'écran et sera réduite a deux vocalises off avec pour tout commentaire "Elle joue les utilités à l'opéra-comique. Dans Si j'étais roi, on l'entend encore moins".

En revanche, est inventé le personnage d'Honoré Lachaille qu'interprète avec gouaille Maurice Chevalier. Il initie la première chanson Thank heaven for little girl dans un prologue se déroulant dans les allées du bois de Boulogne. Ce sera ensuite son dialogue avec Gaston que rien n'arrive à sortir de son ennui, It's a bore et le superbe I Remember It Well chanté en duo avec Hermione Gingold sur la terrasse de Trouville. Les deux chansons les plus remarquables sont la célèbre Gigi, moitié chantée et parlée par Louis Jourdan dans laquelle celui-ci découvre qu'il est amoureux en parcourant à pied un Paris magnifié et la brève Say a prayer for me tonight où Gigi parle à son chat de l'angoisse qu'elle a de sortir dans le monde pour la première fois avec Gaston.

1987 : Jeannette Hubert. Gigi. Avec : Anne Jacquemin (Gigi), Suzanne Flon (Mme Alvarez), Corinne Le Poulain (Andrée), Dominique Leverd (Gaston Lachaille), Danielle Darrieux (Alicia de Saint-Efflam), Michel Chantegris (Victor)

2006 : Caroline Huppert, Mademoiselle Gigi (téléfilm). Avec : Juliette Lamboley (Gigi), Macha Méril (Mamita), Françoise Fabian (Tante Alicia), Alexis Loret (Gaston Lachaille), Aurélie Bargème (Adrienne), Bernard Dhéran (Bernard Maugis), Lola Naymark (Lydie), Shirley Bousquet (Lola Courcelles), Jean-Marie Galey (Lambert), Renaud Cestre (Pierre de Saint Sauveur). 1h45.

Paris, 1900. Gigi est une jeune fille de seize ans promise à la carrière de « poule de luxe », comme elle le dit elle-même dans un grand moment de détestation. Tel est le destin que lui réservent sa grand-mère Mamita, qui connaît le métier, et sa grand-tante Alicia. Mais Gigi, grande lectrice (en particulier de Premier amour d'Ivan Tourgueniev), ne voit pas les choses de la même façon. Elle se révolte quand on veut la mettre dans les bras d'un bâtonnier. Le jeune Pierre de Saint-Sauveur lui fait la cour. Mais elle aime Gaston Lachaille, tout en refusant le "monde de potins et de méchancetés" où il vit. Elle se refuse à "faire des cochonneries avec n'importe qui". Gaston finit par la demander en mariage.

 

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