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Au début du XXe siècle, dans la région du Bengale, Nikhil et Sandip sont deux amis pris dans les bouleversements de la colonisation et les aspirations de la lutte nationaliste. Leur affrontement, politique et moral – Nikhil est propriétaire terrien (zamindar) alors que Sandip est un charismatique orateur politique – prend une autre tournure lorsque la femme de Nikhil, Bimala, sort de sa réclusion traditionnelle. Elle vient se placer au centre de ce qui devient un triangle amoureux…
Même s'il se situe tardivement dans la carrière de Satyajit Ray (29e long-métrage sur 32), ce projet, adapter le roman éponyme de Rabindranath Tagore écrit en 1915, est pourtant son premier désir de cinéma : c’est son premier script écrit en 1948 et empêché faute de financement. Le livre de Tagore, prix Nobel de littérature en 1913, est un livre politiquement important, précurseur, et toujours engagé pour la cause féminine.
Nikhil propose à sa femme une vie faite d'harmonie et de compréhension tout autant qu'il veut maintenir la paix dans son domaine. Le mouvement révolutionnaire de son ami Sandip auquel il est confronté tient en deux mots, Vande Mataram ! (Gloire à la mère patrie !). Son mode d’action est simple : rejeter les objets importés (bideshi), qui abondent sur les marchés et favoriser le swadeshi (le local). Pour Nikhil, c'est oublier que les musulmans, qui n'ont pas de terre, vivent une coexistence pacifique avec les hindous parce qu’ils se sont spécialisés dans le commerce. Leur enlever leur rôle d'intermédiaires pour des produits bon marché anglais ne peut que les contraindre à fuir vers le Bengale oriental. C'est ce refus d'un "nettoyage ethnique" qu'assume Nikhil qui, par ailleurs, n'a guère de goût pour la rigueur religieuse des musulmans comme il l'affirme à sa femme: "Sita et Draupadi, héroïnes légendaires du Ramayana et du Mahābhārata ne vivaient pas recluses, c’est une innovation musulmane qui n'existait pas chez les hindous". Bimala devra donc conquérir son indépendance, à ses risques et périls, seule.
Le film est relativement long (2h18) et,puisque c'est les vacances scolaires, la séance est avancée à 20h00.
Après la projection et la discussion, moment convivial autour d’un verre et gâteaux offerts.
Jean-Luc