Le bled

1929

Avec : Enrique Rivero (Pierre Hoffer), Manuel Raabi (Manuel Duvernet), Jackie Monnier (Claudie Duvernet), Alexandre Arquillière (Christian Hoffer), Jacques Becker (L'ouvrier agricole). 1h40

Un jeune homme et une jeune fille font connaissance sur le bateau d'Alger. Le premier, Pierre Hoffer, un jeune parisien en butte à des difficultés financières, s'est souvenu de l'existence d'un oncle, grand propriétaire terrien en Algérie. la seconde, Claudie Duvernet, vient en Algérie pour assister à l'ouverture du testament de son oncle.

L'oncle Christain, juste et aimé de ses ouvriers indigènes, initie Pierre au dur labeur de l'exploitation agricole et lui vante les bienfaits de la colonisation.

Le jeune homme tombe amoureux de Claudie qui a hérité d'une maison à Sidi Ferruch. Mais sa famille, lésée par cet héritage, va tout mettre en œuvre pour contrecarrer leur projet de mariage.

Alors que Pierre et ses amis chassent les gazelles sur des chevaux lancés au galop, Manuel enlève Claudie. S'engage alors une course-poursuite en 4x4, puis en dromadaire. Les faucons lâchés sur les sbires de Manuel viendront à bout de sa résistance. Pierre retrouve Claudie, l'épouse et trouve le bonheur en devenant un vrai Pied-noir.

Le tournage de cette commande du Gouvernement Général de l'Algérie, pour les besoins de la commémoration du centenaire de la colonisation, a eu lieu à Alger. Film de commande destinée à glorifier la colonisation en Algérie, Le Bled, s'y montre là parfois eisensteinien. L'oncle Christian se "souvient" ainsi de la première arrivée française sur les lieux. les troupes de Charles X de 1830 débarquent face à notre héros, qui prend la tête d'un cortège en costumes. Puis les tracteurs et les machines agricoles remplacent les soldats pour une parade qui revisite au pas de charge l'histoire de la colonisation.

La bluette sentimentale prend soudain la dimension d'un véritable film d'aventures dans ses vingt dernières minutes où Renoir se révèle un bien meilleur réalisateur d'action que dans, Le tournoi, son précédent film.

La dimension la plus intéressante est néanmoins celle du documentaire avec ses nombreux plans sur le quotidien du pays, sur une population travaille dans des paysages de rêves. Renoir s'y révèle presque néo-réalistes avant l'heure, avant Toni.