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Fenêtres la nuit

1928

Night windows
Edward Hopper, 1928
Huile sur toile 73,7 x 86,4
New York, MoMA

L'œuvre de Hopper propose un constant va et vient entre l'extérieur et l'intérieur, entre un espace sans limites qui a toujours fasciné les artistes américains et sa rétractation sur l'individu isolé dans un monde clos. La maison près de la voie ferrée (1925) propose une version diurne de ce dialogue, Fenêtres, la nuit ou Un bureau la nuit (1940) en sont les versions nocturnes. A propos de Un bureau, la nuit, Hopper déclara :

Le tableau me fut probablement suggéré par de nombreux voyages sur la ligne "L" à New York après la nuit tombée. Plus les aperçus sur l'intérieur des bureaux étaient fugitifs, plus les impressions sur mon esprit étaient fraiches et vives. Mon intention était d'essayer de suggérer l'isolement et la solitude d'un intérieur de bureau assez haut en l'air avec ce mobilier de bureau qui avait pour moi une signification très précise"

Le voyeur conserve de cette perception subliminale une plus grande intensité d'émotion, et Hopper transmet ce désir soudain au spectateur de son tableau. Le coup d'œil sur une intimité suggérée par quelques éléments signifiants (le lit, le radiateur, la moquette qui a une verdeur de prairie) se concentre sur la croupe féminine et le voilage qu'emporte un souffle de nuit d'été.

La force de notre convoitise se trouve multipliée par le confinement et l'inaccessibilité de son objet.