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Ancien
policier limogé pour corruption, Burke a décidé d'organiser
un hold-up autant par appât du gain que par haine de ses anciens collègues.
Dans ce but, il contacte Earl Slater, récemment sorti de prison, qui
ne parvient pas à se reclasser et vit aux dépens de sa maîtresse,
Lorry; et Johnny Ingram, un chanteur noir de boîte de nuit, qui a de
grosses dettes de jeu. Mais les deux hommes sont réticents. Ingram
accepte le premier car, à l'instigation de Burke, son créancier
lui réclame un remboursement immédiat. Aigri par l'inaction,
Slater donne aussi son accord. Le casse doit avoir lieu à la banque
de Melton, une petite localité de l'Etat de New York, au crépuscule.
Après une minutieuse préparation, les trois complices déclanchent
l'attaque. Mais alors que tout se passe sans incidents, la haine de Slater
pour Ingram précipite les événements. Burke est tué
par la police. Tandis que Slater et Ingram se livrent un duel sans merci au
revolver dans une usine à gaz... Une explosion a lieu. Un peu plus
tard, la police réunit côte à côte deux corps carbonisés
qu'il est impossible de différencier...
Classique
du cinéma de hold-up, c'est l'un des films préférés
de Melville qui s'inspirera de l'attente précédant le casse pour
ce même épisode dans Le
deuxième souffle.
L'histoire est apportée à Robert Wise par Harry Bellafonte, sensible au thème antiraciste, qui a acheté le droit du roman de William P. McGivern (1918-1982) par ailleurs auteur de Règlement de compte (Fritz Lang, 1953). Wise demande à Abraham Polonsky, alors balcklisté, d'écrire le scénario.
Dans la lignée du Asphalt jungle de John Huston, le film s'intéresse plus à la psychologie des personnages qu'au "casse" proprement dit, qui arrive à la fin, ne dure que quelques minutes et dont la conclusion reflète l'attitude suicidaire des protagonistes. Complexes, ambigus, ils sont le produit de l'univers glacial et étouffant dans lequel ils sont forces d'évoluer. Admirablement interprété et photographié (une pellicule infrarouge a été utilisée pour obtenir une netteté d'image angoissante), bénéficiant d'une bande-son jazz due à John Lewis et d'une réalisation technique parfaite de Robert Wise (dont les œuvres ont cumulé dix-sept Oscars), Le coup de l'escalier est l'un des derniers films noirs de la grande époque.